Actualit�s : ABOLITION DE LA PEINE DE MORT
Le RCD d�pose une proposition de loi


Le Rassemblement pour la culture et la d�mocratie (RCD) multiplie les initiatives parlementaires. Apr�s la vol�e de questions orales et �crites destin�es aux membres du gouvernement, ses d�put�s s�attaquent de front � la lancinante probl�matique de la peine de mort. Une proposition de loi portant abolition de la peine capitale vient, en effets d��tre d�pos�e sur le bureau de l�Assembl�e par le d�put� Ali Brahimi.

Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Cette proposition de loi a recueilli l�assentiment de deux d�put�s du MEN, d�un d�put� du FNC, d�un autre du MJD ainsi que de deux d�put�s du groupe des ind�pendants. Les parlementaires du RCD, qui, par cette prodigieuse initiative, travaillent � concr�tiser une conviction consign�e dans le programme du parti depuis 1989, estiment, exposant les motifs, que �la peine de mort, dont les origines remontent aux temps les plus recul�s de l�histoire, contredit cet id�al (respect de la vie, ndlr). Elle constitue une violation des droits fondamentaux de l�homme que justifie mal l�argument, louable en soi, de protection absolue de la soci�t�. Pour les d�put�s du RCD, la peine capitale r�alise et l�galise l�an�antissement de l��tre humain et, de ce fait, �elle repr�sente une n�gation d�finitive du droit � la vie que l�article 3 de la D�claration universelle des droits de l�homme de 1948 reconna�t �� tout individu �, ce m�me droit que l�article 6 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques consid�re �galement comme �inh�rent � la personne humaine�. Sur un plan plut�t de droit, le groupe parlementaire du RCD, et �videmment les d�put�s signataires de la proposition de loi, consid�re que �cette peine, par sa nature m�me, est la seule � rev�tir un caract�re � la fois irr�versible, irr�vocable et irr�parable�. Par ailleurs, l�argument qui a pr�valu jusque-l� et qui a consist� � dire que la peine de mort a un effet dissuasif est battu en br�che par les auteurs de la proposition de loi. �Quant au pr�tendu effet dissuasif de cette sanction supr�me, il n�a, � ce jour, jamais �t� prouv� par aucune �tude scientifique. Bien au contraire, les exemples statistiques du ph�nom�ne inverse sont l�gion de par le monde.� L�expos� des motifs chute judicieusement sur les engagements internationaux de l�Alg�rie en mati�re des droits de l�homme mais surtout sur le moratoire de 1993 quant aux ex�cutions des peines capitales. �Observant, depuis 1993, un moratoire sur les ex�cutions capitales, l�Etat alg�rien est attentif aux recommandations de l�ONU et de la soci�t� civile mondiale. Par ailleurs, l�Alg�rie a ratifi� la D�claration universelle des droits de l�homme de 1948 et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques ainsi que la Charte africaine des droits de l�homme et des peuples et la Charte arabe des droits de l�homme. Facteur favorisant, la Constitution accorde la primaut� au droit international sur le droit interne. L�Etat alg�rien vient de reconduire pour la deuxi�me fois son soutien � la r�solution de l�ONU appelant � un moratoire des ex�cutions capitales.� Parall�lement � ce d�p�t de proposition de loi, les parlementaires du RCD ont retenu l�organisation, le 15 d�cembre prochain, au si�ge de l�APN, d�un colloque pour l�abolition de la peine de mort.
S. A. I.

Ce qu�en pensent les partis politiques et la LADDH

Moussa Touati (Front national alg�rien) :
�Il faut la transformer en perp�tuit�
�D�un point de vue purement juridique, la condamnation � mort est pratiquement bannie dans tous les pays � l�exception de l�Arabie saoudite pour des raisons religieuses et les USA. En Alg�rie, puisque nous enregistrons une �volution dans le monde carc�ral, la condamnation � mort ne se justifie plus. Nous sommes pour son abolition et pour que cette peine se transforme en perp�tuit� sans que le condamn� ne puisse avoir le droit de b�n�ficier d�une gr�ce, des remises de peine sous des recours.�
Djema� (MSP) :

�Nous sommes contre son abolition�
�Nous nous inspirons au MSP des principes de l�Islam qui, dans un cas extr�me, �voque la condamnation � mort. Nous sommes, donc, contre son abolition. Il existe des cas extr�mes pour lesquels il n�est pas possible de ne pas l�appliquer surtout lorsque les preuves sont irr�futables et que le crime est abominable. C�est un principe de l�Islam mais il faut des garde-fous pour �viter les erreurs judiciaires.�
Sa�d Bouhadja (FLN) :
�On penche pour sa suppression�
�Le monde entier est en train de se diriger vers l�abolition de la peine de mort et je pense que l�Alg�rie s�y dirige puisqu�elle est en train de revoir toute sa l�gislation et rien n�emp�che son abolition. Au FLN, on penche pour sa suppression.�
Ma�tre Bouchachi (LADDH) :
�L�abolition est notre cheval de bataille�
�La Ligue des droits de l�homme fait du droit � la vie un principe. L�abolition de la peine de mort est notre cheval de bataille. C�est une position intransigeante. D�ailleurs, nous avons install� au niveau de la LADDH une cellule qui se penche sur le dossier et qui va faire tout un travail de sensibilisation. En France, par exemple, l�abolition de la peine capitale n�a pas eu pour cons�quence l�augmentation des crimes tout comme dans les Etats des USA qui l�appliquent, aucune baisse n�a �t� enregistr�e. La peine de mort ne peut pas �tre un principe de dissuasion car cette derni�re ne conduit pas forc�ment � la baisse de la criminalit�.�

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