Actualit�s : LES COURS DU P�TROLE EN CHUTE LIBRE
La r�duction de la production suffira-t-elle � enrayer la tendance ?


La r�duction de la production attendue par l�Opep suffira-t-elle � enrayer la chute des cours du p�trole � moins de 40 dollars ? Peut-�tre oui si la r�duction est cons�quente et que les march�s reprennent confiance. Mais rien n�est moins s�r.
Ch�rif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Un hiver rigoureux plane d�j� sur les march�s p�troliers. Le baril du p�trole s��changeait le week-end � moins de 40 dollars (finissant vendredi � 39,74 dollars � Londres et 40,81 dollars � New York). Des cours qui ont perdu 13 dollars en une semaine, et plus de 100 dollars depuis leurs records de l��t� dernier, � plus de 147 dollars. Ce d�clin important des prix qui pourraient tomber jusqu�� 30 dollars et m�me 20 dollars, survient dans un contexte marqu�. Soit l�entr�e en r�cession de l��conomie am�ricaine (destruction d�un demi-million d�emplois), l�effondrement de l�activit� industrielle en Europe et la contraction latente de la demande p�troli�re dans le monde (de l�ordre de 1,2% en 2009 selon l�Agence internationale de l��nergie AIE). Mais aussi le ralentissement latent de la croissance dans les pays �mergents, Chine et Inde notamment, pourtant les moteurs de la demande mondiale de p�trole au cours des ann�es pr�c�dentes.
L�Opep r�agira-t-elle au d�clin ?

Un d�clin que l�Organisation des pays exportateurs de p�trole (Opep) qui fournit 40% de la demande mondiale avait tent� d�enrayer le 24 octobre dernier � Vienne (Autriche) en r�duisant sa production de 1,5 million de barils/jour. Or, la chute des prix s�est poursuivie, l�Opep ayant maintenu le statu quo lors de sa r�union le 29 novembre dernier dans la capitale �gyptienne. Appel�e � se r�unir le 17 d�cembre � Oran, l�Opep r�agira-t-elle face � ce d�clin des cours qui se r�percute n�gativement sur les �conomies de ses pays membres, de mani�re cons�quente ?
Oui, la tendance baissi�re peut �tre enray�e si�
En d�autres termes, si le cartel d�cide d�une r�duction de production plus importante, cela permettrait-il de contrer ce d�clin ? La r�ponse est loin d��tre aussi �vidente. Oui, peut-�tre si la r�duction est cons�quente et impacte effectivement sur les march�s p�troliers, en les faisant retrouver la confiance et d�c�l�rer le rythme de leurs ventes. Oui �galement si les 13 membres du cartel p�trolier ont bien appliqu� la d�cision de baisse, prise le 24 octobre. Ce qui ne semble pas �tre encore �vident, m�me si � l�heure actuelle, cette d�cision a �t� appliqu�e � 85%. La r�ponse peut �tre n�gative si l�organisation peine � retrouver sa coh�sion.
Non, la r�duction sera inop�rante car�
Non aussi si les march�s, et partant les consommateurs, ne reprennent pas confiance, obnubil�s par la contraction av�r�e de la demande p�troli�re. Une demande en baisse de l�ordre de 1,7 million de barils/jour au cours du premier semestre. Et d�autant que l�offre, elle par contre, est surabondante et les stocks mondiaux sont exc�dentaires, estim�s � 56 jours de consommation. Non �galement si les pays producteurs de p�trole qui ne sont pas membres de l�Opep (la Russie, Norv�ge et Mexique notamment) refusent de s�impliquer effectivement. Et des producteurs dont le pr�sident en exercice de l�Opep, le ministre alg�rien de l�Energie et des Mines, Chakib Khelil, a souhait� l�adh�sion au cartel ou tout au moins une action davantage solidaire, telle la r�duction de brut. Outre la n�cessit�, au moins provisoirement mais n�cessairement, de r�duire le niveau des stocks pour aider � stabiliser les prix.
Quid de l�Alg�rie ?

En somme, si l�Opep n�agit pas, ou agit vainement, les cours continueront de baisser. En esp�rant n�anmoins que la croissance �conomique mondiale reprenne � la fin 2009 ou en 2010. Sinon, la chute des prix � moins de 30 dollars impliquera, dans le cas de notre pays, une r�vision � la baisse des perspectives de d�veloppement. Certes, l�Alg�rie a pu fonctionner durant la d�cennie �coul�e avec un baril de l�ordre de 20 � 30 dollars mais le pourra- t-elle maintenant ? D�autant que notre pays est contraint par la n�cessit� de financer un plan de d�veloppement de 200 milliards de dollars, m�me si les 142 milliards de r�serves de change et les 60 milliards de dollars accumul�s dans le Fonds de r�gulation de recettes peuvent contribuer, � tr�s moyen terme, � couvrir les besoins d�importation et les d�ficits budg�taires. En rappelant que la loi de finances 2009 a �t� �tablie sur la base d�un prix du baril � 37 dollars et que l��quilibre budg�taire ne pourrait �tre assur� qu�avec un baril de 50 � 60 dollars. Ainsi, les pouvoirs publics seront oblig�s de freiner leurs ambitions, en r�visant le projet d�un troisi�me plan de relance et en �uvrant r�ellement � r�aliser les r�formes structurelles n�cessaires mais toujours au stade de l�Arl�sienne et du discours r�p�titif sur l�apr�s-p�trole.
C. B.

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