Corruptions : La crise financi�re vue par un philosophe

�Le capitalisme n'est qu'un banditisme, irrationnel dans son essence et d�vastateur dans son devenir.�
On a souvent parl� ces derni�res semaines de �l'�conomie r�elle� (la production des biens). On lui a oppos� l'�conomie irr�elle (la sp�culation) d'o� venait tout le mal, vu que ses agents �taient devenus �irresponsables�, �irrationnels�, et �pr�dateurs�. Cette distinction est �videmment absurde. Le capitalisme financier est depuis cinq si�cles une pi�ce majeure du capitalisme en g�n�ral. Quant aux propri�taires et animateurs de ce syst�me, ils ne sont, par d�finition, �responsables � que des profits, leur �rationalit� est mesurable aux gains, et pr�dateurs, non seulement ils le sont, mais ont le devoir de l'�tre. Que voit-on, ainsi d�tourn�, ou retourn� ? On voit, ce qui s'appelle voir, des choses simples et connues de longue date : le capitalisme n'est qu'un banditisme, irrationnel dans son essence et d�vastateur dans son devenir. Il a toujours fait payer quelques courtes d�cennies de prosp�rit� sauvagement in�galitaires par des crises o� disparaissaient des quantit�s astronomiques de valeurs, des exp�ditions punitives sanglantes dans toutes les zones jug�es par lui strat�giques ou mena�antes, et des guerres mondiales o� il se refaisait une sant�.
Alain Badiou, philosophe, romancier, �diteur

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