La carri�re d�un sportif ne tient qu�� un fil. Presque � rien dans un monde o� la course vers l�or est inconsid�r�e. Azzedine Lagab, qui a souffl� sa 22e bougie le 18 septembre dernier, est un sportif qui court deux li�vres � la fois.

Outre des �tudes � la fac centrale, il est en derni�re ann�e d�interpr�tariat, Azzedine est cycliste tout comme son p�re et quelques-uns de ses oncles. Quand en 1998, il choisit naturellement de mettre les mains sur le guidon en rejoignant l��quipe du MCA, le fr�le athl�te ne savait pas ce que lui r�serverait le monde de la petite reine. Une discipline qui bouffe son adepte, dans le sens litt�ral du terme. En deux ann�es de pratique pass�es au Mouloudia d�Alger, le dernier des Lagab, un nom qui rappelle bien des souvenirs � nos anc�tres adeptes de la chasse, a prouv� qu�il �tait dou�. Le �petit faucon� grandira sous d�autres cieux (OCA, JSMC et l�AB Hammamet) et deviendra, d�s 2003, � l��ge de 17 ans, un champion redout�. Pourtant, son ascension ne sera pas de tout repos, lui qui connut les cons�quences de la guerre des chefs qui entra�nera la disparition du club de l�ex-Bains romains qui commen�ait � faire de l�ombre aux clubs mieux nantis, tel le MCA. L�agonie de cette association est en fait l�aboutissement d�un bras de fer entre le pr�sident de la F�d�ration de cyclisme, Mohamed Nacereddine Na�dji, et son entra�neur national, qui n�est autre que le p�re Lagab, exgrand champion cycliste. Ce dernier, qui �tait en 1996 parmi les membres de l�assembl�e � avoir soutenu la candidature de Na�dji � la pr�sidence de la FAC, s�est en 2004, rang� aux c�t�s des opposants � la candidature de Na�dji qui sollicitait un second mandat � la t�te de la F�d�ration de cyclisme. Les ennuis du p�re Lagab et de son fils n�ont pas pris fin avec la dissolution de l�association ABH. Le jeune et prometteur cycliste est revenu � l�or�e de la saison 2006-2007 au sein du club de ses premi�res amours, le MCA, coach� par M. Douzi. Ce dernier qui faisait de son jeune poulain la locomotive de l��quipe du Mouloudia, butera, lui aussi, sur l�hostilit� du pr�sident de la f�d�ration qui n�entendait pas parler d�un athl�te r�pondant au nom de Lagab. Les pires obstacles ont �t� dress�s sur le chemin de ce coureur hors pair qui, lors de son come-back au club doyen, dominait adversaires et partenaires. Cependant, Lagab Azzedine sera royalement ignor� par le s�lectionneur national de l��poque. Le Mouloudia r�ussira quand m�me � imposer son athl�te et ses v�los (les athl�tes de l�EN se devaient de ramener les v�los de leurs clubs en s�lection) au prix d�une �concession� pour le moins inexplicable. La f�d�ration, qui venait de nommer M. Douzi, le technicien mouloud�en, comme entra�neur national, a pos� ses conditions pour le retour de Lagab en �quipe nationale. Lors du Tour de Libye en 2008, Lagab allait concourir avec un v�lo qui n��tait pas de la m�me dimension que celui avec lequel il faisait ses courses et entra�nements au MCA. Quelques semaines plus tard, il ira, avec son club, participer � deux courses en Tunisie, plac�es sous l��gide de l�UCI. Ce sont des �preuves continentales durant lesquelles les participants se devaient d�obtenir le maximum de points pour pouvoir participer au Championnat du monde programm� en Italie (Tavarese). Lagab, qui avait remport� les deux courses, obtiendra 80 points et �tait par cons�quent qualifi� � ces joutes mondiales. Alors qu�il pensait avoir enfin conquis son monde, ses d�tracteurs surtout, Lagab Azzedine, qui a d�croch� une honorable quatri�me place au tour du Maroc et le titre national � Annaba, d�couvrira les effets d�une lutte acharn�e et sans fin. La s�lection constitu�e essentiellement par les cyclistes du Mouloudia d�Alger est partie pour un stage de pr�paration des Mondiaux de Tavarese, pr�vus en septembre. C��tait en plein mois de Ramadan et dans des conditions climatiques tr�s dures (chaleur). Soudain, � la veille du d�part pour l�Italie, le s�lectionneur re�oit un appel d�Alger le sommant de remettre au jeune Lagab son passeport et son billet de retour au pays. Une d�cision que ni l�athl�te et encore moins son entra�neur ne pouvaient expliquer. Lagab apprendra juste qu�il se devait de se conformer � la d�cision de la f�d�ration.
L��chapp�e de� Douzi
En fait, � Alger, les �critiques de l�opposition� en direction de Na�dji, qui soutenait sans r�serve les membres du bureau de ligue de la LAC, pr�sid�e par Belkacem Agueni avaient redoubl� d�intensit�. Un ��garement� qui co�tera cher au jeune prodige. Douzi, � qui il demandera des explications, se contentera de lui r�pondre que son �viction des Mondiaux de Tavarese est due � ses �carts disciplinaires. Lesquels ? Douzi n��voquera aucun cas ou fait ayant alt�r� la discipline du groupe. Lagab d�cidera, d�s lors, de ne plus remettre les pieds au MCA, �quipe toujours entra�n�e par Douzi. Concernant cette �viction pour le moins arbitraire, Douzi s�en lavera les mains et priera l�athl�te de reprendre du service en pr�vision du Championnat d�Afrique pr�vu au Maroc, et ce, apr�s un passage par le conseil de discipline de la section du MCA. �Il me demandera de me raser les jambes et de porter des collants. Il m�expliquera que cette mesure est r�glementaire et qu�elle s�applique aussi bien en s�lection qu�au niveau du club. Il pensait que je n�allais pas m�appliquer � ce propos. Cependant, � quelques jours du Championnat d�Afrique, j�apprenais que mon nom ne figurait pas sur la liste des participants envoy�e � la Conf�d�ration africaine. Mon passage devant le conseil de discipline est rest� inexpliqu� pour les membres de la commission qui m�ont interrog� sur les raisons de ma convocation. J�ai r�pondu que je n�en avais aucune id�e et que c�est M. Douzi qui m�avait annonc� que je devais passer devant cette structure afin que je puisse reprendre du service au sein du club et de la s�lection. Le conseil de discipline intervenait la veille du d�part de l�EN au Maroc et donc je n�avais aucune chance d��tre de ce rendez- vous, surtout que la s�lection �tait d�j� en stage en Tunisie. J�ai alors fait le serment de ne plus remettre les pieds au MCA tant que ce monsieur serait en place. Ce qui m�intrigue le plus dans cette affaire n�est pas l�attitude de la f�d�ration et de son pr�sident en particulier mais celle d�un entra�neur qui faisait mon �loge en tous points de vue durant les trois saisons que j�ai pass�es au Mouloudia avant de changer de cap d�s lors qu�il a �t� d�sign� � la t�te de l�EN�, fera savoir Lagab Azzedine qui pr�cisera qu�il a failli abandonner le cyclisme suite � l�acharnement de ces deux personnes (Na�dji et Douzi) sur sa personne. Derni�rement, Lagab a rejoint l��quipe de l�ASV Blida avec laquelle il a pris part, avec la m�me d�termination, � des courses cyclistes, remportant certaines �preuves devant des athl�tes de la s�lection malgr� l�hostilit� des responsables de la s�lection et de la f�d�ration envers lui. �Figurez-vous que lors du tour de Souma�, on m�a oppos�, malgr� ma pr�paration insuffisante, une rivalit� de la part de certains athl�tes qui n�ont �t� s�lectionn�s en �quipe nationale que pour perturber mes courses. L�objectif de l�initiateur de cette strat�gie mesquine est de dire � ses mentors que je suis fini. Pour ma part, je continuerai � lutter contre l�oubli et la hogra car je suis persuad� que mon heure sonnera t�t au tard�, conclut Lagab qui donne rendez-vous � ses d�tracteurs en 2009.
M. B.

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