Actualit�s : EFFETS DE LA CRISE FINANCI�RE INTERNATIONALE SUR NOTRE PAYS
Les assurances d�mesur�es du gouverneur de la Banque d�Alg�rie


La stabilit� du syst�me financier alg�rien est aujourd�hui un acquis qu�il faut pr�server, a indiqu� hier le gouverneur de la Banque d�Alg�rie (BA), M. Mohamed Laksasi, lors d�une rencontre qu�il a anim�e � l�Ecole sup�rieure de banque de Bouzar�ah, � Alger.
Ly�s Menacer - Alger (Le Soir) - �Le seul danger qui menace cette stabilit� r�side dans le d�veloppement de ce syst�me que nous devrons continuellement soutenir�, a ajout� M. Laksasi, se montrant rassurant quant aux effets n�gatifs de la crise financi�re internationale. Selon lui, cette crise ne touchera pas l�Alg�rie � moyen terme. Pour justifier ses dires, le gouverneur de la BA n�en dira pas plus que ce que ne cessaient de r�p�ter, les membres du staff gouvernemental, depuis des semaines, � l�occasion de chaque sortie publique. Autrement dit, l�importance des r�serves de change, issues essentiellement de nos exportations d�hydrocarbures, l�absorption effective par la BA de la tr�s forte liquidit� en exc�s sur le march� mon�taire, la r�duction du niveau de la dette ext�rieure sont autant de raisons avanc�es pour rassurer une population dont le pouvoir d�achat ne cesse de se d�grader de jour en jour. �La stabilit� renforc�e du cadre macro�conomique ainsi que les ressources accumul�es dans le fonds de r�gulation des recettes permettent � l��conomie alg�rienne de faire face sereinement aux effets de la crise financi�re mondiale�, s�est r�joui M. Laksasi, pr�cisant que �le risque de contagion financi�re pure touchant le secteur bancaire est tr�s limit�, en raison notamment de la faible, voire l�absence d�exposition du secteur aux march�s financiers internationaux�. Les r�formes engag�es pour la modernisation du syst�me bancaire semblent aussi avoir port� leurs fruits, surtout en mati�re de pr�vention des risques, fera aussi savoir l�orateur, qui s�est d�ailleurs attard� sur les diff�rentes �tapes de la r�forme du secteur bancaire, en fournissant au passage les chiffres li�s aux taux de cr�dits accord�s aux financement des projets de d�veloppement, aux entreprises priv�es et aux m�nages. �La gestion prudente des ressources au cours des derni�res ann�es, en contexte de renforcement progressif de la stabilit� du syst�me bancaire et financier, permet � l�Alg�rie d�appr�hender aujourd�hui avec s�r�nit� ses objectifs �conomiques de moyen terme�, a-t-il insist�. Mais devant la d�gradation de la situation financi�re et �conomique mondiale, ainsi que la chute vertigineuse des cours du baril, le risque de r�duire la capacit� d��pargne du pays d�une mani�re consid�rable et rapide n�a pas �t� �cart� par Laksasi qui mod�re un peu son ton enthousiaste. �L�importante chute des prix du p�trole r�duit d�une mani�re consid�rable les recettes d�exportation du pays, et, partant, la capacit� d��pargne budg�taire �, avertit-il, m�me si cela para�t �vident lorsqu�on voit que l�Alg�rie ne dispose toujours pas d�un tissu industriel fort. S�y ajoute notre d�pendance au march� international en mati�re d�importation des produits alimentaires de premi�re n�cessit�. L�augmentation de l�enveloppe accord�e � l�exportation de ces produits, dont les prix montent au gr� des places boursi�res, et la difficult� de mettre en place une strat�gie industrielle capable d�aider � la cr�ation de petites et moyennes entreprises performantes, contredisent les discours rassurants des gouvernants. Le taux de croissance �soutenue� du produit int�rieur brut (BIP) hors hydrocarbures, estim� � 6% en 2008, tir� principalement par les programmes d�investissements publics, ne peut pas servir �ternellement d�argument pour parler de la relance de notre �conomie nationale. D�ailleurs, les d�tails dudit prochain plan quinquennal (2009/2013) de l�Etat, qui compte mobiliser environ 150 milliards de dollars, attendent d��tre d�voil�s pour mesurer r�ellement les effets de la crise financi�re internationale. Des �conomistes avertissent d�j� sur le risque d�utilisation de cette importante enveloppe pour les programmes d�investissements publics, dans l�ignorance de la relance du secteur �conomique g�n�rateur de plus-value, c�est-�-dire celui de la petite et moyenne entreprise � moyen et � long terme. Ce sera ainsi le seul moyen de sortir des griffes des exportations tous azimuts et d�endiguer les effets de la tension inflationniste qui est pass�e de 3,5 � 4,3% entre 2007 et 2008, selon les chiffres confirm�s hier par le gouverneur de la Banque d�Alg�rie.
L. M.



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