Culture : FESTIVAL INTERNATIONAL DE MUSIQUE ANDALOUSE ET DES MUSIQUES ANCIENNES
Chabab Al-Andalus de Rabat transporte all�grement le public


�J�ai vu la lune et le visage de l�amie. Ils ressemblaient tous les deux � la pleine lune. Je ne pouvais reconna�tre lequel des deux �tait mon assommeur. Est-ce la lune des t�n�bres ou celle des humains ? Si ce n��tait la rougeur de ses joues et la couleur noire de ses cheveux, j�aurais dit que la lune �tait l�amie et l�amie la lune. Seulement, la lune se cache mais jamais l�amie.
Celui qui se cache ne peut valoir celui qui est assid�ment pr�sent.� C�est par ce muwachahou pi�ce po�tique chant�e dans le mode hidjaz elkebir, appel�e mouvement san�t metqareb dans le r�pertoire marocain, que l�ensemble Chabab Al-Andalus de Rabat avait, mardi dernier, all�grement transport� le public venu nombreux �couter la belle musique de l��poque andalouse que nos voisins du Maroc interpr�tent dans un registre autre que le n�tre. Compos� de douze musiciens dont l�embl�matique chanteuse Bahaa Ronda, l�ensemble Chabab Al-Andalus, sous la direction de Amine Debbi, avait pr�sent�, pour l�occasion, une s�rie de morceaux musicaux, des plus beaux de la sana� maghr�bine. L�autre pi�ce, Qodomou el habib tamam essourour (la venue de l�amie n�est que joie et r�jouissance), conf�rera �galement � l�assistance des moments de volupt� que les deux luths de l�orchestre enlumineront parfaitement les doux mots constituant la po�sie. C�est ainsi que les invit�s du festival de musique andalouse et musiques anciennes, dans sa troisi�me �dition, ont su faire le choix des meilleurs po�mes puis�s du diwan Min wahyi errabab du grand ma�tre Abdelkrim Ra�s (d�c�d� en 1996) pour les proposer � un public grandement connaisseur puisque, tout le long de la soir�e, il ne s�est arr�t� de chanter avec l�orchestre et de r�agir, par des applaudissements �toff�s, aux diff�rentes nuances du jeu musical. D�ailleurs, les retardataires se voient obliger de suivre le concert debout tant la salle �tait pleine � craquer. Il faut dire qu�apr�s une touchiya jou�e dans le mode Istihlal et dont les Marocains sont r�put�s pour son ex�cution, le public s�exclamait � l��coute du d�lectable morceau ayant pour titre Ya nassim el ouerdi khabar li erracha (� senteur des roses pr�vient la gazelle) que Bahaa Ronda a remarquablement interpr�t�. Le violon du talentueux hichem, s�accordant parfaitement avec la tessiture vocale de la chanteuse, brisait, de temps � autre, le silence complice des autres instruments pour redonner le la au groupe qui savait � quel moment il fallait transcender le plain-chant de l�orph�on. Le groupe, en signe de reconnaissance aux compliments du parterre, terminera sa prestation par une s�rie de khlassate. Avant de saluer le public, les �l�ments de la formation ch�re � Amine Debbi diront, sur invitation de Rachid Guerbas, commissaire du festival, tour � tour des mots d�une sensibilit� av�r�e. Et la plus touchante est celle du joueur de rebeb, m�decin de son �tat, qui dira : �Lorsque vous nous entendez jouer et nous vous entendons jouer, c�est le m�me sang qui coule dans nos veines.� Une phrase � la symbolique immens�ment �clair�e.
M. Belarbi

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