Actualit�s : FACE � LA SOLIDARIT� POPULAIRE AVEC GAZA
L�embarras du pouvoir


La bande de Gaza croule sous les largages isra�liens. Les r�gimes arabes, qui s�offrent des paix int�rieures par l�interdit et la r�pression multiforme, �prouvent, �tant donn� la sensibilit� et la l�gitimit� de la cause palestinienne et l�ampleur de la trag�die, de la g�ne � s�vir contre les col�res citoyennes qui sourdent, bravant, par endroits, l�ordre r�pressif �tabli.
Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Le pouvoir alg�rien n�est pas le moins embarrass� par les inductions de l�agression isra�lienne sur la bande de Gaza. Ayant soustrait la rue et les places publiques � l�expression de l�ire populaire depuis le 18 juin 2001, apr�s l�extraordinaire mobilisation r�ussie quatre jours auparavant par le mouvement des Arouch de Kabylie, il vit, depuis une semaine, l�inconfort d�une situation qu�il n�aurait assur�ment jamais souhait�e. D�j� en mal de popularit�, le pouvoir alg�rien est conscient, en effet, qu�il ne soigne pas son image par l�interdiction qu�il poursuit tout de m�me d�opposer aux volont�s citoyennes de sortir dans la rue pour d�noncer l�agression isra�lienne contre Gaza et t�moigner la solidarit� au peuple palestinien. Ne d�sirant point se d�partir de sa logique r�pressive, laquelle le sert en �touffant les oppositions, il s�emploie � exp�rimenter le m�canisme de soupapes. C��tait notamment le cas le vendredi dernier o� les islamistes ont eu, au sortir de quelques mosqu�es, le privil�ge de battre des tron�ons de pav� pour lib�rer leur trop-plein de col�re. On en �tait, � Alger notamment, loin des manifestations de Londres ou de Paris et d�ailleurs en Occident o� les gens ont joui de leur droit de dire non � la barbarie isra�lienne en d�filant dans les rues ou en se rassemblement sur les places publiques. Les images diffus�es en boucle par les cha�nes d�information en continu ne pouvaient qu�attiser les frustrations des Alg�riens et, en g�n�ral, de l�ensemble des peuples du monde arabe. Mais pourquoi le pouvoir alg�rien ne se met-il pas en phase avec le sentiment populaire par rapport � cette guerre que subissent les populations de Gaza ? La raison est toute simple. S�il lib�re la rue pour l�expression de la solidarit� avec le peuple palestinien, il sabordera par lui-m�me tout l�argumentaire qu�il a b�ti pour justifier l�interdiction en vigueur depuis plus de quatre ann�es. Car s�il �tait permis de battre le pav� pour la Palestine, il devrait �tre permis �galement pour les pr�occupations intimement nationales. L�opposition politique n�a de cesse de r�clamer l�abolition de cette loi du talion et la lev�e du squat des espaces d�expression qui la contraignent � se maintenir visible et � survivre au huis clos qui lui est impos� gr�ce aux tribunes de la presse �crite priv�e. La r�clamation est rest�e lettre morte, en d�pit de tout. Le pouvoir maintient l��tat d�urgence, m�me si, par ailleurs, le discours officiel pr�che une paix revenue. Un �tat d�urgence qui sert, au besoin, sinon � chaque fois, de justificatif aux interdictions aux manifestations de rue. Un justificatif fallacieux puisque r�cemment la ville de B�ja�a s�est bien faite large pour accueillir un d�fil� de courtisans dont l�unique leitmotiv �tait de convier le pr�sident Bouteflika � postuler pour un troisi�me mandat cons�cutif. Pour cette cause, uniquement pour celle-l�, il �tait permis de marcher. Sinon pour le reste, y compris pour la cause palestinienne, le pouvoir ne tol�re que les rassemblements en enceintes closes. Et quand il se trouve vraiment accul�, il tol�re quelques bravades, quitte � jouer avec le p�ril islamiste. Comme � la fin des ann�es 80.
S. A. I.

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