R�gions : RESTAURATION DE L�AUTORIT� DE L��TAT DANS LA WILAYA DE BOUMERD�S
L�in�vitable confrontation avec les marginaux


Constructions illicites, accaparement de terres domaniales, prolif�ration de bidonvilles, exercice ill�gal du commerce et mainmise sur les rues, les trottoirs et autres espaces publics, violation des r�gles d�hygi�ne, d�charges sauvages, agression � l�environnement, destruction du rivage, pillage de sable... la liste des m�faits enregistr�s quotidiennement dans la wilaya de Boumerd�s est encore longue.
La situation devient scandaleuse ! Ce n�est plus un journaliste qui dresse un autre sinistre bilan, mais l�amer constat �mane de la premi�re autorit� de la wilaya de Boumerd�s. Dans certaines localit�s, � l�exemple de Bordj-Mena�el, Khemis-El-Khechna, l�absence de gestion rationnelle des collectivit�s locales et des espaces publics a �t� telle qu�elle a atteint le point de non-retour. Les lois du pays ont �t� bafou�es sans que les responsables concern�s l�vent le petit doigt. Les citoyens parlent de complicit�. En outre, le d�veloppement de la wilaya est lourdement handicap� par le fonctionnement d�liquescent des institutions locales. �La clochardisation� des centres urbains est � son paroxysme. Le wali Brahim Merad a �tabli, � son arriv�e, ce diagnostic et tire la sonnette d�alarme. Le 19 octobre dernier, nous �crivions, au sujet de quelques ambitions de d�veloppement exprim�es par le premier responsable de la wilaya : �Quelle que soit la justesse du plan pr�conis� pour une am�lioration du cadre de vie des populations, celui-ci est vou� � l��chec s�il ne proc�de pas d�un choix clairement assum� : �viter une confrontation avec les groupes d�int�r�ts locaux et les individus activant en marge de la l�galit� ou tout simplement se r�soudre � appliquer rigoureusement les lois de la R�publique.� Il est �vident que le wali, au vu de ce qui se passe dans les communes, est d�termin�. A l�adresse des �lus locaux et des responsables de l�ex�cutif et au constat de ce qui les attend comme t�ches, M. Merad lancera : �Que celui qui a peur rentre chez lui.� Avant de menacer : �Celui qui nous bloquera nous le d�noncerons publiquement, et ceux qui se croient intouchables, nous les briserons m�me si l�on doit tomber avec eux.�
Des images affligeantes

Le wali a dress� l��tat des lieux de la wilaya dont il a nouvellement la charge lors de la r�union qu�il a pr�sid�e, le dernier mardi de l�ann�e 2008, et qui a regroup� les directeurs et les principaux responsables de l�ex�cutif, les P/APC et les membres de l�APW. Ont assist� �galement � cette r�union, le pr�sident de la cour de Boumerd�s, le procureur g�n�ral, le colonel, chef du groupement de la Gendarmerie nationale, et l�adjoint du chef de la S�ret� de wilaya de Boumerd�s. A l�ouverture de cette rencontre ayant pour ordre du jour la restauration de l�autorit� de l��tat et la n�cessit� de l�application des normes de droit, le wali a inventori� les maux dont souffre la r�gion. Les interventions du chef de l�ex�cutif �taient soutenues par la projection dans la salle de photos. Ordures dans les rues des centres urbains, y compris le chef-lieu de wilaya, d�charges d�ordures m�nag�res sauvages cr��es par les communes, accaparement de terrains domaniaux par des individus qui n�h�sitent pas � user de violence, constructions illicites o� sont impliqu�s des responsables et des �lus, cr�ation de bidonvilles, destruction des plages par les pilleurs de sable qui financent le terrorisme. �Est-il possible de vivre une telle situation en Alg�rie et en 2008 ? Nous avons tout simplement failli � nos responsabilit�s�, d�plorera le wali. L�assistance est rest�e muette.
La justice et les services de s�curit� interpell�s

Les intervenants, des P/APC notamment, ont d�plor� le fait que les services de s�curit� refusent de les assister pour mettre fin aux activit�s ill�gales dans leurs communes. Ils ont cit�, entre autres, les constructions illicites et le commerce informel. En guise de r�ponse, les officiers pr�sents ont invoqu� le manque d�effectifs. Ils n�ont pas, par ailleurs, cach� que tr�s souvent, ils s�abstenaient d�intervenir pour �viter des �meutes. Insinuent-ils que les paisibles citoyens soutiennent des individus qui pi�tinent les lois de la R�publique ? Serait-ce en outre un aveu public sur une vocation tant d�cri�e par la classe politique du pays octroyant ainsi aux services de s�curit� le r�le de r�gulateur politique d�laissant par la m�me la fonction de l�application stricte et neutre des lois du pays � l�ordre public ? De plus, tr�s souvent, policiers et gendarmes invoquent le ch�mage, la pr�carit� et la situation sociale, certes d�plorable de la jeunesse, pour fermer les yeux sur les violations de la loi. Le racket auquel sont soumis les automobilistes et l�accaparement des trottoirs pour vendre ill�galement des produits douteux en sont des exemples. Malheureusement, ces d�passements ont atteint des proportions alarmantes. Ce sont d�sormais des officiels qui le constatent. En tout �tat de cause, r�pondant � un intervenant, le wali a dit : �Nos services de s�curit� sont bien �quip�s, et en devises !� Et d�ajouter : �J�enregistre la disponibilit� des services de s�curit�.� C�est une mani�re subtile de les interpeller publiquement en leur demandant de faire leur travail contre, selon la terminologie de M. Merad, �cette nouvelle forme de terrorisme�.
Cette lutte sera-t-elle men�e � son terme ?
Au cours de ce rassemblement, les directeurs de la r�glementation (DRAG), de l�urbanisme et de la construction (DUC), du commerce et de l�environnement sont intervenus pour faire de mani�re succincte un �tat des lieux. Ces responsables ont surtout rappel� l�arsenal juridique en mati�re de lutte et d��radication des fl�aux, objet de cette r�union. Au demeurant, aucun responsable ni �lu parmi l�assistance n�est cens� l�ignorer. Au sortir de cette r�union, l�on consid�re que le constat a �t� fait et la r�solution d��taler dans la dur�e la lutte est �galement prise. Cependant, quelques questions subsistent. La d�termination sera-t-elle � la mesure des d�g�ts caus�s et des d�sagr�ments subis par les citoyens quotidiennement ? Cette lutte sera-t-elle conjoncturelle, le temps � l�administration de redorer son blason � la veille d�un scrutin �lectoral important pour le r�gime politique en place ? Ira-t-elle au-del� d�avril 2009 ?
Abachi L.

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