
Actualités : UNIVERSITÉ MOHAMED-BOUDIAF (USTO) Manifestation à la japonaise
Depuis samedi matin, de nombreux enseignants de l’université Mohamed-Boudiaf ex-USTO ont repris les cours, portant des brassards où l’on peut y lire : «Non à la fraude, où en est l’enquête...», une forme de protestation inédite initiée par le Cnes. En effet, cette action des enseignants de l’USTO avait été décidée la veille des vacances d’hiver, pour protester contre le silence de l’administration de l’université et du ministère de l’Enseignement supérieur, suite à un cas de fraude lors d’un concours de magistère de la faculté d’architecture. Le Cnes à l’époque qui avait dénoncé cette situation, lors d’un point de presse, expliquait sa démarche par le refus de voir «s’installer et se poursuivre cette forme de normalité de la fraude lors des concours des magistères» et de revendiquer «une enquête transparente pour que les responsabilités au niveau de la faculté et du rectorat soient clairement établies dans cette affaire». Pour rappel, ce concours de magistère avait vu la publication de résultats, parmi les lauréats des parents proches des responsables de la faculté et de l’USTO. L’administration avait dû annuler lesdits résultats après que des enseignants eurent révélé que les sujets avaient été remis avant le concours. Un fait qui est à ce jour démenti par le rectorat qui n’a parlé que de vice de forme pour justifier l’annulation des résultats. Pour les représentants des enseignants, il y a bien eu fraude «nous avons des preuves», avaient-ils déjà affirmé en décembre lors de leur point de presse. Du côté des étudiants, les réactions sont positives «nous sommes contents de voir que des enseignants dénoncent ces pratiques qui sont connues et quasi-généralisées dans toutes les facultés...», nous dit une étudiante de troisième année. D’autres s’interrogent sur ce cas précis en rappelant que les étudiants qui ont passé ce concours et qui ne sont pas concernés par ce problème, se trouvent pénalisés et victimes d’un laisser-aller en matière d’éthique. Depuis cette affaire de l’USTO, les langues se délient et des cas similaires sont cités ça et là. A noter qu’un autre concours de magistère, cette fois-ci de la faculté de droit d’Es-Sénia, a été aussi annulé car la fille d’un des enseignants ayant préparé le sujet, nous dit-on, concourait pour ce magistère. L’université algérienne peut-elle avec cette action enclencher une démarche qui la rapprochera des normes universelles et de l’éthique ? Fayçal M.
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