Corruptions : LA CORRUPTION EST DEVENUE UN FL�AU AUX �TATS-UNIS
Que pourra faire Obama pour la contrer ?


La corruption, sous toutes ses formes, est importante aux Etats-Unis, m�me si nombre de pseudo-indicateurs internationaux d'�valuation, publi�s chaque ann�e, n'en font pas �tat, attribuant des notes plus que g�n�reuses � ce pays. Le nouveau pr�sident am�ricain a �voqu� ce fl�au dans son discours d'investiture (voir extraits ci-contre), tant par rapport �� ceux qui s'accrochent au pouvoir par la corruption...� dans d'autres pays, qu'� ceux aux Etats-Unis qui �g�rent les dollars publics� et �devront rendre des comptes�.

N'oublions pas que la crise financi�re mondiale actuelle � fraudes en tous genres, escroqueries � tr�s grande �chelle, absence de transparence dans la gestion des banques, folles sp�culations tous azimuts, explosion des paradis fiscaux, etc. � est n�e aux Etats-Unis. Que pourra faire Obama contre la corruption dans son pays ? Le ver est dans le fruit. M�me avec la meilleure volont� politique du monde � estce le cas ? �, sa marge de man�uvre est �troite. Sauf � vouloir faire une r�volution... Nous �voquons ci-dessous quelques scandales, parmi tant d'autres, qui ont marqu� l'actualit� am�ricaine ces derni�res ann�es. Lutter contre la corruption, �yes we can� ?
Djilali Hadjadj

�A ceux qui s'accrochent au pouvoir par la corruption...�
Nous publions ci-dessous des extraits du discours du nouveau pr�sident am�ricain lors de son investiture le 20 janvier dernier. �Notre �conomie est s�rieusement affaiblie, cons�quence de l'avidit� et de l'irresponsabilit� de certains, mais aussi de notre �chec collectif � op�rer des choix difficiles et � pr�parer le pays pour une nouvelle �re... ...En ce jour, nous proclamons la fin des rancunes mesquines et des promesses non tenues, des r�criminations et des dogmes �cul�s qui ont trop longtemps �trangl� notre politique... ...Notre cheminement n'a jamais fait de raccourcis et de r�signation. Cela n'a pas �t� le chemin des timor�s, de ceux qui pr�f�rent l'oisivet� au travail ou ne recherchent que les plaisirs des richesses et de la gloire... ...Et ceux d'entre nous qui g�rent les dollars publics devront rendre des comptes, pour d�penser sagement, changer les mauvaises habitudes et travailler au grand jour, parce que ce n'est qu'ainsi que nous pouvons restaurer la confiance cruciale entre un peuple et son gouvernement... ...La question n'est pas non plus de savoir si le march� est une force bonne ou mauvaise. Sa capacit� � g�n�rer de la richesse et �tendre la libert� est sans �gale, mais cette crise nous a rappel� que sans un �il attentif, le march� peut �chapper � tout contr�le et que la nation ne peut pas prosp�rer quand elle ne donne qu'� ceux qui sont prosp�res... ...A ceux qui s'accrochent au pouvoir par la corruption, la tromperie et en r�duisant la contestation au silence, sachez que vous �tes du mauvais c�t� de l'histoire...�.

Le si�ge de l'ex-s�nateur Obama mis �en vente�...
Pour rappel, le gouverneur de l�Illinois, l�Etat dont le nouveau pr�sident am�ricain, Barack Obama, �tait s�nateur, avait �t� arr�t�, mardi 9 d�cembre 2008, sur des accusations de corruption. Il est accus� d�avoir tent� de vendre le si�ge vacant au S�nat du d�mocrate Barack Obama, apr�s que ce dernier eut �t� �lu pr�sident des Etats- Unis, le 4 novembre 2008. Le gouverneur d�mocrate et son chef du personnel sont �galement accus�s d�avoir menac� de suspendre l�aide de l�Etat de l�Illinois au groupe de presse du Chicago Tribune afin de �provoquer une purge des �ditorialistes du journal�, avait indiqu� le bureau du procureur dans un communiqu�. �L�ampleur de la corruption contenue dans ces inculpations est stup�fiante�, avait ajout� le procureur. �Les inculpations r�v�lent clairement que le bureau du gouverneur n��tait plus rien d�autre qu�un vecteur d�enrichissement personnel (...) tirant la vie politique de l�Illinois vers un niveau encore plus bas�, avait d�clar� un agent sp�cial au bureau de Chicago du FBI.
...Le journaliste qui a tout r�v�l�, �refusant� 100 millions de dollars !

John McCormick est le fameux journaliste dont le gouverneur de l�Illinois voulait la t�te. Celui qu�il r�vait de faire limoger du comit� �ditorial du Chicago Tribune. En �change de la mise � l��cart de plusieurs �ditorialistes critiques, le gouverneur se proposait de donner son feu vert � l�octroi d�une aide financi�re de 100 millions de dollars au propri�taire du journal. �Je constate surtout que cela n�a pas march� ! pr�cise John McCormick, en riant. Je me sens plut�t honor� d��tre mis en balance avec 100 millions de dollars. Et surtout reconnaissant � mon employeur, si les all�gations port�es par le procureur sont r�elles.� Depuis que le scandale a rattrap� ce gouverneur, accus� par le procureur des �tats-Unis d�avoir tiss� une v�ritable toile de corruption autour de son poste, le journal est mobilis� vingt-quatre heures sur vingt-quatre. John McCormick, chef adjoint du comit� �ditorial, dit avoir re�u un coup de fil d�un ancien professeur de journalisme. �Elle m�a dit : "100 millions ? Je n�aurais pas mis� deux dollars sur toi !"�, raconte-t-il en riant.

Les effets pervers et corrupteurs des lobbyistes (*)
La corruption du s�nateur r�publicain de l'Alaska, Ted Stevens, si elle est prouv�e, �tait relativement mineure. A peine 250 000 dollars de travaux de r�novation et de cadeaux, selon les accusations rendues publiques le 29 juillet 2008. Mais ces pratiques sont en fait r�pandues dans tous les Etats- Unis et repr�sentent des sommes non n�gligeables. Le Congr�s am�ricain (Parlement) prend bien trop de d�cisions sous l'influence des lobbies et des int�r�ts particuliers, ignorant l'optimum �conomique. Et cela a un co�t pour l'�conomie. Ancien pr�sident de la Commission des appropriations, M. Stevens est � l'origine de la multiplication de projets sp�ciaux �marquants� attach�s aux diff�rents textes vot�s par ses coll�gues du Congr�s. Leur addition repr�sente 29 milliards de dollars en 2006. Le nombre de ces projets �tait en hausse de 650% en 2006 par rapport � 1994 et leur co�t en augmentation de 270% sur la m�me p�riode. Les lobbyistes, souvent � l'origine de ces initiatives �marquantes�, ont eux-m�mes prolif�r�, 24% de plus entre 2000 et 2007, et en d�pense, 84% de hausse sur la m�me p�riode. Le co�t pour l'�conomie des d�rives du Parlement va bien au-del� de ces projets. Prenons par exemple Fannie Mae et Freddie Mac, les g�ants du march� hypoth�caire am�ricain. M�me en consid�rant qu'�tendre l'acc�s � la propri�t� � toutes les cat�gories de revenus est un bon objectif politique, les deux �entreprises sponsoris�es par l'Etat� repr�sentent un moyen inefficace de l'atteindre. Elles m�langent l'app�tit pour le profit du secteur priv� avec les subventions du contribuable et le soutien du gouvernement en cas d'�chec. La loi sur le logement de 300 milliards de dollars (193 milliards d'euros) sign�e en 2008 par le pr�sident am�ricain George Bush impose un petit nombre de contr�les suppl�mentaires � ses institutions, mais ne cherche pas � limiter l'engagement du contribuable pour les renflouer. Le lobbying et les projets particuliers sont en eux-m�mes des formes l�galis�es de corruption. Ils impliquent directement de l'argent public pour obtenir en contrepartie des financements de campagne ou des voix. M. Stevens personnifiait cela � Washington. Il �tait aussi exemplaire de l'inculture �conomique au Congr�s. Cette ignorance, plus encore que n'importe quelle forme de corruption, co�te de plus en plus cher � l'�conomie am�ricaine.
(*) Lobbyistes : membres d'un groupe de pression. Le lobbying est une activit� qui consiste � proc�der � des interventions destin�es � influencer directement ou indirectement la prise d'une d�cision.

LES PROFITEURS DE LA GUERRE D�IRAK
Les surfacturations de la soci�t� am�ricaine de services p�troliers Halliburton, en Irak, auraient co�t� plusieurs milliards de dollars au contribuable am�ricain. Halliburton, longtemps dirig�e par le vice-pr�sident am�ricain Dick Cheney (en poste jusqu'au 20 janvier 2009), aurait factur� pour plus d�un milliard de co�ts �consid�r�s comme inacceptables�, qu�ils soient �d�raisonnables� ou non justifiables par les termes du contrat. En outre, des co�ts s��levant � 422 millions de dollars (347 millions d�euros) ont �t� qualifi�s de �non justifi�s�, les documents fournis par Halliburton ayant �t� insuffisants pour d�terminer s�ils �taient ou non acceptables. Cheney a �t� r�mun�r� par Halliburton, jusqu�� 2007. Une enqu�te, qui fait �galement �tat des conditions douteuses d�attribution de contrats � Halliburton, avait soulign� que cette nouvelle estimation des surfacturations de la soci�t� repr�sentait plus qu�un doublement des chiffres avanc�s jusqu�� pr�sent, qui faisaient �tat de 200 millions de dollars (164 millions d�euros) pour la fourniture de repas et de 218 millions de dollars (179 millions d�euros) pour l�importation d�essence en Irak. Durant une audition organis�e par les parlementaires d�mocrates sur ces surfacturations, un ancien employ� de la filiale de Halliburton KBR, charg� de la cantine au Camp Anaconda (90 km au nord-ouest de Bagdad), a racont� que des responsables de la soci�t� non seulement faisaient tout pour �viter les auditeurs envoy�s par le Pentagone, mais m�me qu�ils interdisaient aux autres employ�s de leur parler, sous peine d��tre envoy�s dans des sites plus dangereux. Ce �petit� scandale Halliburton n'�tait que la partie visible de l'iceberg de l'�norme corruption qui s�vit en Irak depuis l'occupation de ce pays par l'arm�e am�ricaine.

Un sh�rif affamait les d�tenus pour se remplir les poches avec l�argent destin� � leur nourriture
Il arrive parfois que le sh�rif finisse en prison. C�est ce qui est arriv� � Greg Bartlett, d�un comt� du nord de l�Alabama, aux USA. Un juge lui a reproch� d�affamer les d�tenus de la prison locale. Le sh�rif profitait d�une loi pass�e pendant la Grande D�pression et pr�voyant que le responsable qui nourrirait les d�tenus pour moins cher que la subvention publique pourrait garder l�argent pour lui (il s�agissait d��viter le gaspillage). Greg Bartlett percevait 1,75 dollar par jour par d�tenu. Il avait trouv� moyen de rogner sur le breakfast et le poulet du soir. En trois ans, il a doubl� son salaire annuel (mais il a d�clar� les extras au fisc). Certains d�tenus avaient, eux, perdu 10 kilos. Apr�s avoir go�t� lui-m�me la nourriture de la prison pendant 24 heures, il a accept� de fournir des menus plus �quilibr�s et il a �t� lib�r�.

En 2006, deux policiers new-yorkais condamn�s � la prison � vie pour avoir tu� pour le compte... de la mafia !
Deux anciens policiers de New York d�cor�s, qui ont travaill� au noir comme tueurs � gage pour la mafia, ont �cop� de la peine la plus lourde, la prison � vie. Les deux partenaires ont �t� jug� coupables, en avril 2006, d�avoir particip� � huit meurtres, entre 1986 et 1990, pour le compte de la famille mafieuse Luchese, alors qu�ils servaient dans la police new-yorkaise. Les procureurs ont expliqu� que les deux policiers avaient commis eux-m�mes certains des meurtres et avaient donn� les autres victimes � la mafia. Ils recevaient 4 000 dollars par mois de la part du num�ro deux de cette famille mafieuse, � qui ils ont �galement procur� des renseignements confidentiels. Pour les meurtres, les deux policiers ont re�u 65 000 dollars chacun.

En 2004, un s�nateur avait lev� le voile sur les intrigues au Pentagone
Le s�nateur r�publicain de l'Arizona, John McCain, candidat malheureux � la derni�re �lection pr�sidentielle, avait rendu publics en 2004 des courriels montrant des intrigues qui ont agit� le Pentagone, minist�re am�ricain de la D�fense. Le but �tait de sauver un contrat surfactur� avec Boeing. L�affaire impliquait le secr�taire de l�arm�e de l�air d�missionnaire. Selon ces documents, un des chefs de l'US Air Force avait demand� � un lobbyiste de Boeing d�user de son influence pour faire pression sur un sous-secr�taire adjoint � la D�fense qui trouvait trop ch�re une proposition de Boeing pour la locationvente de 100 avions ravitailleurs B767. Ce contrat s��levait � 23 milliards de dollars. �Faites-lui payer le prix qu�il m�rite� pour son opposition � ce contrat, avait-il ainsi �crit en 2003. Le s�nateur McCain avait affirm� � l'�poque, au S�nat, que les courriels r�v�laient �une d�faillance syst�mique de l�US Air Force pour superviser la mani�re dont ses contrats sont attribu�s, un aveuglement volontaire ou une corruption de la hi�rarchie�. Le 1er octobre 2004, une ancienne responsable des achats de l�arm�e de l�air a �t� reconnue coupable de �collusion criminelle� contre le gouvernement am�ricain et condamn�e � neuf mois de prison. Elle avait reconnu avoir fourni � Boeing des informations confidentielles sur l�offre concurrente de l�europ�en Airbus, avant d��tre recrut�e par Boeing.

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