Actualit�s : NUISANCE DES PHALANGES DU GSPC � BOUMERD�S ET � ALGER
La situation est ma�tris�e


�La situation s�curitaire dans la wilaya de Boumerd�s est pr�occupante. Il est n�cessaire de revoir la strat�gie de la lutte antiterroriste.� C�est un sp�cialiste de haut rang de la lutte contre les groupes islamistes arm�s qui a fait cette d�claration au Soir d�Alg�rie le 16 avril 2007.
Le climat d�inqui�tude �tait alors palpable dans la wilaya la plus touch�e par les actes criminels du GSPC. Ce m�me responsable joint ce jeudi 5 f�vrier 2009 pour commenter l��limination du redoutable �mir de la katibat El Feth n�a pu cacher sa satisfaction : �Il n�y a plus de terroristes recherch�s originaires de la commune de Corso�, le personnage �limin� habitait, en effet, ladite commune. Ce responsable a fait, en outre, une remarque plus importante : �La situation s�curitaire de la wilaya de Boumerd�s est tr�s ma�trisable. � Le ton ne cachait pas la satisfaction et le sentiment de victoire. Il estime, par ailleurs qu�il est d�sormais difficile pour les groupes arm�s de commettre des attentats dans la capitale. �C��tait pour nous la priorit�. Parce qu�une attaque r�ussie dans la capitale donne du moral aux terroristes et facilite la t�che aux recruteurs�, dira-t-il. Effectivement, si l�on remonte jusqu�� la fin 2006, on notera que l�attentat contre la soci�t� am�ricaine BRC a �t� film�e sous plusieurs angles et les CD ont �t� tr�s largement distribu�s. Les sc�nes ont �t� �galement mises en circulation sur le web. Apr�s le second attentat, tr�s m�diatis�, qui a cibl� les commissariats de Dergana et Regha�a, attaque r�alis�e dans un climat politique ayant permis malheureusement au mouvement arm� de recruter massivement. Le nombre de jeunes qui ont rejoint les maquis se comptait par centaines. Exploitant � fond le rel�chement d�coulant de la politique de r�conciliation nationale, le GSPC version Al- Qa�da Maghreb sortait la t�te de l�eau. Les bilans quotidiens des victimes devenaient effarants. La peur se r�installe au sein des populations du centre du pays. La dynamique a repris il y a de cela quelques mois, le chemin inverse.
Harc�lement des maquis, neutralisation des r�seaux de soutien, quadrillage du territoire�
Au moment des carnages commis � l�aide de v�hicules pi�g�s ou de kamikazes par les phalanges alli�es � Al-Qa�da, les services de s�curit�, particuli�rement ceux de la wilaya de Boumerd�s, dont le territoire est aussi la base-arri�re pour des attaques contre la capitale, encaissaient le coup et faisaient le dos rond. Ils ont compris n�anmoins que pour venir � bout des sectes d�assassins, il fallait �tre patient et avoir une strat�gie. Harc�lements quasi quotidiens des maquis, collecte de renseignements, recherche et neutralisation des groupes et autres r�seaux de soutien et quadrillage rigoureux du territoire par les forces combin�es sont les �l�ments de cette strat�gie. Les ratissages et les pilonnages des grands maquis, m�me s�ils ne sont pas suivis de r�sultats probants, ont cependant pour cons�quence la d�stabilisation des seriates qui sont oblig�es de rechercher d�autres abris. Le moral des terroristes en prend un coup. Au passage, des casemates sont d�truites. C�est donc une partie de la logistique qui est �galement attaqu�e. Depuis 2006, plus d�une vingtaine de r�seaux de soutien compos�s de plusieurs individus sont tomb�s dans les filets des services de s�curit� tous corps confondus. Pour s�approvisionner et s�informer, les terroristes sont donc oblig�s de sortir de leurs tani�res. C�est pr�cis�ment la situation recherch�e par les forces de l�ordre. En mati�re de recherche d�informations, les responsables demandent davantage aux citoyens de leur signaler des faits ou des personnes jug�es suspectes. Par ailleurs, les citoyens ou les passagers de la wilaya de Boumerd�s et de l�est d�Alger ont remarqu�, ces derniers mois, le quadrillage tr�s rigoureux fait autour de toutes les agglom�rations. Il est impossible d�entrer dans une ville sans passer par plusieurs barrages. M�me l�arri�re-pays est essaim� de barrages fixes. Les automobilistes subissent des d�sagr�ments mais c�est un moyen efficace pour emp�cher les terroristes de circuler.
Neutralisation des capacit�s militaires
La mise en pratique de cette strat�gie commence � donner ses fruits. Premi�re constatation des observateurs : les seriates ont perdu les capacit�s militaires pour organiser des attaques � l�arme. L�une des derni�res attaques a �t� men�e en avril 2008 contre des gardes communaux qui surveillaient un chantier dans la commune de Souk- El-Had. Les gardes communaux ont vaillamment r�sist� � l�assaut donn� par un groupe dont le nombre a �t� estim� � une trentaine d��l�ments qui disposait d�armements cons�quents et d�explosifs. Cette attaque s�est sold�e par un fiasco pour les assaillants. Trois terroristes ont �t� abattus. Seul un garde communal a perdu la vie. Une autre a �t� effectu�e fin octobre 2008 contre le barrage fixe de Tagdemt dans la commune de Dellys. La tentative d�assaut d�un grand nombre de terroristes contre une unit� militaire de moindre importance a �chou�. En d�pit de l�explosion d�un v�hicule pi�g� conduit par un kamikaze, les assaillants ont �t� repouss�s. Le bilan faisait �tat de 3 terroristes abattus et 2 militaires tu�s. Or, quelques jours plus tard, des citoyens ont affirm� que des cadavres de 9 terroristes ont �t� d�couverts. Selon une source s�curitaire, il ne reste parmi les effectifs terroristes de la wilaya de Boumerd�s qu�environ une quinzaine d��l�ments exp�riment�s et jug�s par cons�quent dangereux. Cette incapacit� � tenir comme par le pass� un combat de face contre les services de s�curit� devient donc irr�versible. Pour preuve, les islamistes arm�s qui consid�rent le mois de Ramadan propice aux tueries n�ont pratiquement pas boug� en ce mois sacr� de 2008. Depuis, seuls des civils isol�s ont �t� attaqu�s pour �tre rackett�s. D�autres sont enlev�s pour exiger de leurs familles des ran�ons notamment � l�est de la wilaya de Boumerd�s. Les explosions t�l�command�es de bombes d�pos�es aux abords des routes ont pratiquement cess�. La diminution importante des explosions de bombes artisanales est obtenue gr�ce � plusieurs facteurs : neutralisation d�un grand nombre de r�seaux de soutien, contr�le de circulation des produits phytosanitaires (engrais et ammoniaque) et op�ration d�identification des puces t�l�phoniques.
Les capacit�s restantes

Pour le GSPC, la wilaya de Boumerd�s est importante puisqu�elle est aux portes de la capitale. Trois katibates structurent ce territoire. A l�ouest sur le chemin d�Alger, apr�s l��limination, ce mercredi, de son �mir Bentitraoui Omar, c�est, selon un sp�cialiste, 90 % du potentiel de nuisance de la katibat El Feth qui est d�cim�. �Il ne reste que 4 ou 5 �l�ments de l�effectif de cette phalange�, estime un officier. Ces terroristes, sans guide efficace, sont probablement r�duits � l�errance sur le pi�mont de Boudouaou/Tidjelabine et le massif de Bouzegza. Au centre de cette wilaya, � d�faut de trouver localement un chef en mesure de mener les terroristes au combat, Droukdel l��mir national a �t� contraint d�importer un �mir de la wilaya de Bouira et de l�imposer � la t�te de la katibat El Arkam qui �cume la r�gion comprise entre Zemmouri au nord jusqu�aux montagnes de Ammal au sud. Il s�agit de Belkacem Sid-Ali alias Khaled Abou Amine. Dans cette phalange, il y a deux groupes distincts : celui se terrant dans la for�t de Djerrah dans la commune de Ammal et le second compos� d��l�ments de Thenia, Zemmouri et Si Mustapha, se cachant dans la for�t de Zemmouri. Ce second groupe que m�ne, selon nos informations, un certain Gouri de Thenia est plus dangereux. La reddition la semaine �coul�e du terroriste Bentouati, �mir de la katibat El Ansar sera probablement utile aux services de s�curit� de la wilaya de Tizi- Ouzou. Cette phalange sp�cialis�e dans le racket des fellahs et des pilleurs de sable et de kidnappings dans la r�gion, Baghlia, Bordj- Mena�el, Cap-Djenet et le nord de la wilaya de Tizi- Ouzou, est actuellement sans chef. Elle inqui�te les responsables s�curitaires. Elle dispose d�un effectif jug� important, estim� par les sources s�curitaires � une centaine d��l�ments diss�min�s dans des for�ts difficiles d�acc�s. Cependant, une fois la partie ouest davantage s�curis�e, les services de s�curit� pensent pouvoir red�ployer leur �nergie vers le centre et l�est de Boumerd�s.
Ali F.

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