Le Soir Auto : AUDI
Voyage au c�ur d�un empire


D�couvrir l�univers de plus en plus sophistiqu� d�un grand constructeur est toujours porteur d�enseignements utiles pour le visiteur, remonter dans son histoire souvent passionnante et captivante est, en revanche, un rare moment de communion avec l�automobile et ses glorieuses �pop�es. C�est � cet exercice que quelques repr�sentants de la presse nationale ont �t� convi�s, la semaine �coul�e, � s�engouffrer au c�ur d�un des plus prestigieux constructeurs allemand et mondial, en l�occurrence Audi.

Situ�e � quelque 80 km au nord de Munich (Allemagne), Ingolstadt ressemble � toutes les villes allemandes, � ce d�tail pr�s qu�elle est enti�rement d�di�e � la marque aux trois anneaux, Audi. La vie y est r�gul�e au rythme des bruits assourdissants des immenses presses qui modules les feuilles de t�le selon les esquisses des designers. Tant�t un capot d�une A3, tant�t un toit d�une A4� Les rues d�sertes et couvertes d�une fine couche de neige renseignent encore plus sur la pr�sence imposante de ce label. Mouvement incessant de camions charg�s de voitures neuves ou tractant de volumineux conteneurs, placards publicitaires � la gloire du constructeur, domination presque absolue du parc automobile local par Audi. En plein centre-ville, un complexe tout en verre et flambant neuf annonce l�entr�e majestueuse dans l�empire m�canique de la Basse-Saxe. En apparence, ces b�timents modernes semblent accueillir exclusivement les bureaux du quartier g�n�ral de la marque, un mus�e, un centre de livraison. Mais qu�elle ne fut notre surprise de d�couvrir aussi que derri�re ces fa�ades de verre et de m�tal une cha�ne de production avec ses diff�rentes installations s�active de jour comme de nuit pour livrer des v�hicules destin�s � toutes les r�gions du monde dont l�Alg�rie. Un site qui marque pour les journalistes habitu�s pourtant � ce type de visite une rupture avec le sch�ma traditionnel des usines automobiles. On acc�dait � l�int�rieur de ce site comme si on entrait dans un show-room ou un ensemble de bureaux. Et pour cause, les lieux respiraient la propret� et la parfaite organisation. Les bruits de l�arm�e de robots qui s�activent autour de t�ches pr�cises ressemblent � une grande symphonie ponctu�e de temps � autre par le roucoulement des engins de manutention � moteur �lectrique dont les conducteurs sont la seule pr�sence humaine dans ce royaume de la robotique et l��lectronique. On apprendra ainsi que le taux de robotisation des sections assemblage des caisses et soudure a atteint les �120%�, et que ces engins aux mouvements r�guliers et synchronis�s assurent pas moins de 5 000 points de soudure sur chaque mod�le. Plus loin, le cheminement des chariots automatiques emportant les v�hicules en fabrication nous emm�ne � une halte incontournable, celle appel�e commun�ment la phase de �mariage� et qui consiste en l�assemblage de la caisse avec le ch�ssis, les trains roulants et le moteur. S�ensuit alors un v�ritable travail � la cha�ne ex�cut� par un personnel qualifi� et rod� aux diff�rentes t�ches qui lui incombent, qui pour installer un pare-brise, qui pour monter une planche de bord, qui pour un tour de vis�
Une machine bien huil�e
Dans cette succession de missions aussi diverses mais compl�mentaires, il arrive qu�un grain de sable s�invite dans une machine pourtant r�gl�e comme une horloge et qui provoque un l�ger d�r�glement. Alors, un petit coup sur un fil qui s��tire tout au long de la cha�ne de fabrication d�clenche une alarme qui avertit, selon l�importance de l�incident, de la n�cessit� de d�p�cher une personne suppl�mentaire pour compl�ter le travail non effectu� ou un technicien pour �valuer la panne d�tect�e dans le processus et proc�der � sa r�paration. Au bout de cette cha�ne, une s�rie de bancs d�essai pour tester les diff�rents syst�mes �lectroniques install�s dans le v�hicule et dont le nombre varie selon les mod�les de 24 � 42, les syst�mes �lectriques, le fonctionnement des moteurs ainsi que des tests de v�rification de l��tanch�it� des caisses sous des jets d�eau � haute pression. Le site d�Ingolstadt, principale et historique usine d�Audi, s��tend sur une superficie globale de 2 millions de m2 et emploie plus de 31 000 travailleurs. Elle produit une multitude de mod�les dont la A3, la A3 Sport, la A4, la A4 Avant, la A5, le Q5 et l�Audi TT. Il serait superflu de pr�ciser que ce site dispose �galement de toutes les commodit�s pour le bien et le confort des travailleurs, notamment un restaurant haut de gamme, une caf�t�ria, des boutiques et autres lieux de convivialit�.
B. Bellil

Le design, un cheval de bataille
Il serait mal convenu pour le journaliste qui a sillonn� les all�es �tincelantes de l�univers de cette marque embl�matique de l�Allemagne de ne pas faire un crochet par le bureau de design. D�autant plus que ce constructeur a toujours fait du style de ses mod�les et de leur architecture son cheval de bataille. Une phase capitale dans le processus de conception des voitures badg�e aux quatre anneaux et confi�e � quatre structures compl�mentaires bas�es en Allemagne, aux Etats-Unis, en Italie et Espagne. Le travail de ces centres de d�veloppement d�nomm� �Audi groupe design� s�occupe du dessin et de la conception des projets des marques Audi, Seat et Lamborghini en misant �particuli�rement sur les �motions de la client�le�. Pour cela, les designers doivent mettre en avant les fondamentaux stylistiques du groupe, � savoir l��l�gance, la sportivit� et le haut de gamme. Chez Audi, le design se d�compose en trois styles distincts et propres � chaque s�rie, A, Q et R. Une ligne de sport et de loisir pour la premi�re, une architecture prolong�e et dynamique pour la seconde et un caract�re r�solument sportif pour la troisi�me. La conception d�un nouveau mod�le s��tale sur une p�riode de 54 mois partag�e en quatre phases, le choix du type et de la nature du v�hicule, la cr�ation, la r�alisation et le lancement. Une �quipe de jeunes designers issus de 10 nationalit�s diff�rentes planchent d�s le d�but du projet sur la prospection des tendances et des besoins de la client�le avant d�entamer les esquisses et l��bauche des maquettes qui seront propos�es aux responsables du groupe pour approbation. Ce travail de conception est aujourd�hui consolid� par l�apport substantiel de l�informatique qui offre d�sormais la possibilit� d�obtenir des dessins virtuels � trois dimensions pour mieux ma�triser l��volution du processus.
B. B.

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