Monde : FRANCE
Le ton monte aux Antilles fran�aises, paralys�es par la gr�ve g�n�rale


Le ton monte aux Antilles fran�aises apr�s pr�s de quatre semaines de gr�ve g�n�rale contre �la vie ch�re�, alors que les n�gociations sont dans l'impasse et que le gouvernement a promis de faire respecter �l�Etat de droit�.
En Guadeloupe, o� a �t� lanc� il y a pr�s d�un mois le mouvement de gr�ve g�n�rale, des milliers de manifestants � 9 000 selon la police, 50 000 selon les organisateurs � ont d�fil� samedi soir (heure locale), d�non�ant le choix de la �r�pression� et l�emprise de la minorit� blanche sur l��conomie locale. �La Guadeloupe c�est � nous, la Guadeloupe, ce n�est pas � eux�, ont-il scand�, visant les �b�k�s�, minorit� blanche descendant des colons, et �les gros� propri�taires et entrepreneurs. Elie Domota, porte-parole du �collectif contre l�exploitation � (LKP), � l�origine de la mobilisation, a accus� les autorit�s d�appeler � la �r�pression�. Tout en assurant que l�Etat aiderait les �conomies des d�partements d�outremer � �amener des r�ponses sociales�, le secr�taire d�Etat � l�Outre-mer, Yves J�go a assur� samedi que le gouvernement serait �tr�s rigoureux pour faire respecter l�Etat de droit�. �Aujourd�hui, vu le nombre de gendarmes qui sont arriv�s en Guadeloupe arm�s jusqu�aux dents, l�Etat fran�ais a choisi sa voie naturelle : celle de tuer les Guadeloup�ens comme d�habitude �, a affirm� Elie Domota. La manifestation avait �t� organis�e symboliquement au Moule, une petite commune c�ti�re qui a �t� le lieu d�une r�pression sanglante des planteurs de canne � sucre il y a 57 ans, jour pour jour. Quatre ouvriers y avaient �t� tu�s par les forces de l�ordre en 1952, lors d�une manifestation pour r�clamer une augmentation de leurs revenus. La Guadeloupe, o� s�est d�clench� le mouvement de gr�ve contre la vie ch�re, est paralys�e depuis le 20 janvier. Le mouvement a ensuite gagn� la Martinique, une autre �le des Antilles fran�aises et a commenc� � se propager � la R�union (Oc�an indien). Le bras de fer se durcit, malgr� l�appel d��lus locaux socialistes � un assouplissement. Les autorit�s ont r�quisitionn� des dizaines de stations-service pour faire reprendre en Guadeloupe la distribution d�essence, et fait rouvrir samedi un hypermarch� sous la protection des forces de l�ordre. La d�put�e (Parti radical de gauche) de la Guyane fran�aise, Christiane Taubira, qui participait � la manifestation, a d�nonc� un syst�me de �castes�. En Guadeloupe, �on fr�le l�apartheid social�, avec un syst�me o� �une caste d�tient le pouvoir �conomique et en abuse�, a-t-elle affirm� dans un entretien au Journal du Dimanche. En Guadeloupe, comme en Martinique, ce sont toujours quelques familles blanches, descendantes des colons et esclavagistes, qui contr�lent la majeure partie de l��conomie. Les n�gociations men�es en Guadeloupe par Yves J�go ont �t� rompues cette semaine, apr�s le refus de Paris d�assurer par des exon�rations de charges une hausse des bas salaires de 200 euros, que r�clament les gr�vistes ainsi que la baisse de prix des biens de premi�re n�cessit�. Le gouvernement a renvoy� cette question � des n�gociations entre partenaires sociaux. Le pr�sident Nicolas Sarkozy s�est exprim� vendredi pour la premi�re fois sur ce conflit, annon�ant la mise en place d�un conseil interminist�riel charg� de faire des propositions sur la �r�novation� de la politique de l�Etat en Outre-mer.

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