Actualit�s : PROLIF�RATION DE VENDEURS ILLICITES DE PRODUITS PYROTECHNIQUES
Un Mawlid �explosif� en vue


�A mon �poque, il y avait une table de vente de produits pyrotechniques tous les dix m�tres, maintenant c�est une seule table qui longe toute la rue. L�, vous pouvez me croire, il y a au moins le chargement de deux navires�, fait remarquer Rachid.
Lotfi M�rad - Alger (Le Soir) - La quarantaine bien entam�e, cet Alg�rois, �pure souche�, rencontr� � la rue Ali-Amar (ex-la Lyre) � Alger, comptait, durant sa lointaine jeunesse, parmi les vendeurs occasionnels de produits pyrotechniques. A quelques jours de la c�l�bration du Mawlid Ennabaoui, date marquant la naissance du proph�te Mohamed (QSSSL), cette rue d�Alger est devenue par tradition La Mecque des vendeurs mais aussi des acheteurs de p�tards, fumig�nes, fus�es, bougies et autres double bombes. Et c�est tout le quartier qui est pris d�assaut par plusieurs dizaines de jeunes vendeurs � la sauvette. En d�pit de l�interdiction officielle frappant la vente et le commerce de ces produits jug�s dangereux, Alger, mais �galement toutes les autres villes du pays sont inond�es de ces explosifs Made in China, tr�s pris�s tant par les enfants que les adultes. La vente se fait au vu et au su des autorit�s. La pr�sence d�un commissariat de police � la rue Bouzrina, � quelques m�tres seulement de ces vendeurs qui s�adonnent, insouciants, � leur commerce � m�me la chauss�e, illustre parfaitement l�incapacit� (ou la complaisance) de l�Etat � juguler le ph�nom�ne. �Il y a tellement d�argent ici que la moindre intervention de la police risque de provoquer une v�ritable �meute�, tente d�expliquer Rachid. �C�est un secret de Polichinelle, tout le monde sait comment cette marchandise sort du port�, nous dira notre interlocuteur. Fausse d�claration, tchipa et complicit� � tous les niveaux (port, douane, police) sont les mots-clefs de ce commerce juteux qui rapporte plusieurs milliards de centimes aux importateurs tapis dans l�ombre et quelques dizaines de milliers de dinars aux petits vendeurs � la sauvette. Pas seulement, puisque �m�me les vendeurs de v�tements d�importation du coin versent, le temps d�une f�te religieuse, dans le commerce du p�tard en disposant leurs produits � l�entr�e de leur magasin�, nous confirme notre interlocuteur. Hormis les victimes de ces jeux dangereux d�nombr�es chaque ann�e le jour de la c�l�bration du Mawlid, tout le monde semble trouver son compte dans ce commerce coinc� entre une loi qui l�interdit et une tradition qui le perp�tue.
El-kadous, la nouvelle fureur du Mawlid

Depuis longtemps, de nombreuses familles alg�riennes tiennent � c�l�brer �bruyamment� l�anniversaire du Proph�te de l�islam. Ce n�est pas les prix astronomiques affich�s sur les diff�rents mod�les de p�tards qui les en dissuaderont. �Je ne peux pas d�cevoir mes enfants. Ils ont tout � fait le droit de s��clater comme les autres�, nous avoue ce p�re de famille qui dit d�penser chaque ann�e �jusqu�� 6 000 DA en p�tards�. Debout � c�t� de sa table enti�rement recouverte d�articles pyrotechniques de toute sorte, Hamid ne sait plus o� donner de la t�te. Les acheteurs, seuls ou en groupes, se succ�dent. Qui pour demander les prix, qui pour s�approvisionner. Cette ann�e, c�est le fameux el-kadous (tube, ndlr) qui fait fureur. A 1 800 DA le pack de 12 unit�s, cet explosif est une sorte de feu d�artifice. Une boule qu�on introduit � l�int�rieur d�un tube plac� par terre. Apr�s consumation de la m�che, pr�alablement allum�e, la boule est �ject�e dans l�air avant d�exploser en �tincelles de diff�rentes couleurs. �C�est un produit qui se vend bien. Vous pouvez m�me le revendre � 2 500 DA�, nous conseille un jeune commer�ant. Et � mesure que la date du Mawlid avance, les prix augmentent. �Un paquet de 1 000 bougies �tincelantes propos� la veille � 1 700 DA, est c�d� aujourd�hui � 2 000 DA�, rel�ve Rachid. Et sur ces tables, il y a les traditionnels p�tards � 50 DA le paquet, les doubles bombes � 250 DA la bo�te de dix, les fus�es � 650 DA, et les c�nes de fumig�nes � 1 200 DA. Comme � la rue de la Lyre, d�autres endroits de la capitale sont envahis par des vendeurs de produits pyrotechniques. El-Biar, Ben Omar, Bouma�ti, Bouzar�ah et Bab-El-Oued (Trois-Horloges) sont autant de lieux o� les importateurs v�reux trouvent, gr�ce � leurs contacts qui disposent de r�seaux de revendeurs sur place, la possibilit� d��couler sans s�inqui�ter leur marchandise.
L. M.

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