R�gions : KHEMIS MILIANA
Mal Watni ou l�interro p�dagogique


Le public de Khemis Miliana a eu le plaisir de voir pour la premi�re fois le film tourn�, en juillet 2007, dans divers quartiers des villes de Khemis Miliana et Miliana.
Ce film de Fatma Belhadj, �crit et r�alis� par elle, dont le r�le principal est tenu par Chafia Boudra�, met en �vidence le personnage d�El-Batoul qu�on a surnomm� �M�re Courage�. C�est le courage d�une femme qui se bat contre toutes les inimiti�s, les dures conditions de la vie, au cours de p�riodes souvent dramatiques qu�a travers�es notre pays. C�est A�ni dans L�Incendie de Mohammed Dib, et La Grande Maison, mais c�est aussi El-Batoul, cette m�re de famille qui se trouve jet�e en plein dans la �bagarre� pour la survie, contre la mis�re, apr�s le d�c�s de son �poux, et qui affronte non seulement les dures responsabilit�s inh�rentes � la gestion de sa famille, mais aussi en lui assurant un moyen de subsistance, la fabrication du pain maison pour le revendre sur la place du march�, se retrouve seule femme dans un monde masculin, un monde fait par les hommes et pour les hommes. Mais aussi un monde o� s�vit une violence de tous les instants et en tous lieux, omnipr�sente dans les rapports aux autres, � l�int�rieur de la famille, intra �cellulaire� mais aussi entre voisins, une violence accumul�e, en couches superpos�es, sous forme de strates de plusieurs niveaux. La violence montr�e du doigt est une violence qui r�volte, qui interpelle, qui questionne. C�est aussi la question que le film pose : Mel Watni ?. Une question qu�on formule, comme par r�flexe quand on ne comprend pas un comportement et, justement, c�est tout ce comportement empreint de violence qui est devenu incompr�hensible. Violence dans le geste, dans la parole, dans �le dire� et dans �le faire�. Comme une question en g�n�re d�autres, il y en a qui fusent � l�esprit comme par un effet de stimulus : �Pourquoi sommes-nous devenus ainsi ?� �Qu�est-ce qui nous a rendu ainsi ?� �Quel g�ne nous aurait-on inocul� ?� C�est tout cette violence qui transpara�t au-del� des images du film, au d�tour de tous les discours et autres comportements de chacun des personnages. La cellule est atteinte de folie. A propos de folie, le film �crit une autre, celle que symbolise le talentueux Salah Aougrout, qui dans ce r�le fait preuve d�une folie pleine de sagesse. Salah est quelque peu le fou de �Chronique des ann�es de braise�, r�le incarn� par Lakhdar Amina, lui-m�me tout comme Batoul est � Mel Watnice qu�est A�ni � la Grande Maison. Similitude ? R�surgence d�une intertextualit� ? Le film de Fatma Belhadj pourrait aussi signifier Mel Watni avec le sens de �Mon pays a vacill� et s�inscrit aussi dans le creux d�une vague qu�a travers� l�Alg�rie, une p�riode marqu�e par une baisse des cours du p�trole, une �conomie en panne, et un contexte qui ne manque pas de dangerosit� avec tout ce que le peuple a endur� durant la d�cennie noire. Selon le manager de la maison de production Louna Vision (de Loun�s Belkacemi), M. Belkacemi El Badji, le film produit n�est pas un film sur le terrorisme m�me si certaines sc�nes �voquent ce contexte-l�, �il ne s�agit pas d�un film construit principalement sur le terrorisme, dit-il, c�est un film qui ne cherche pas � nourrir une intention de vengeance, mais seulement que chacun retienne la le�on pour que nous n�ayons plus � vivre ce que nous avons v�cu, que ce qui s�est pass� ne se r�p�te plus, que la douleur ressentie par tous soit une douleur salvatrice, qui nous pr�munira d�autres d�boires, d�autres souffrances �. Mel Watni peut repr�senter aussi cette richesse qui ne se n�gocie pas et que chaque Alg�rien porte en lui, � savoir l�amour de l�Alg�rie. Le film a d�j� �t� projet� dans la capitale, � sa sortie. Apr�s Khemis- Miliana, il va l��tre � Miliana, en hommage aux populations des deux communes o� ont eu lieu les tournages des ext�rieurs, pour leur participation spontan�e et la chaleur de l�accueil qu�elles ont r�serv� aux �quipes des artistes et de techniciens. Une note triste, cependant. Lors du tournage, il y a eu le d�c�s du p�re de la famille Belkacemi, Abdelkrim. �Son r�ve le plus cher �tait de voir le film�, nous dit El Badji... Et c�est pour continuer son v�u que nous n�avons pas arr�t� le tournage. Le film a n�cessit� un budget de 45 millions de dinars avec la participation du minist�re de la Culture dans le cadre d��Alger, capitale de la culture arabe� et du FDATIC (Fonds de d�veloppement des arts et de l�industrie cin�-matographique). Entre autres projets, un film et un feuilleton pour la t�l�vision, Lounavison est en passe d�obtenir les fonds n�cessaires pour la r�alisation d�un long m�trage retra�ant l��pop�e de la lutte de Lib�ration nationale avec un budget d'environ 40 milliards de centimes.
Karim O.

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