Chronique du jour : CHRONIQUE D�UN TERRIEN
B�ja�a, peut-on ligoter le soleil ?
Par Ma�mar FARAH
farahmaamar@yahoo.fr


Pour d�loger l�orage
Et cong�dier la haine
Que dis-tu d�une randonn�e
Sur la crini�re des nuages
Au-dessus de ma vall�e
Sur la C�te de Saphir
Derri�re les Babors
La perle s��tire
Dans son �crin azur
Le temps se souvient du temps
O� tu �tais reine majestueuse
B�ja�a fille des �toiles

M�re courage
Le temps pleure en chantant
Au-dessus des rues discr�tes
Et toi, ma s�ur � joli c�ur
Tu fais de tendres pirouettes
Sur la glace en �moi
Applaudie par les badauds
Qui tra�nent sans passion
Comme un matin abasourdi
L�ch� place Gueydon
Sur la foule des bateaux
Qui scrutent les balcons
Priv�s de leurs sourires
Les veines de la m�moire
Sont incorruptibles
Tu es l�Histoire
Tu es la m�moire inoxydable
La Soummam coule toujours
Comme le sang de la terre
Comme un torrent de passion
Naciria berceau de l�honneur
Dans ton silence cristallin
J�entends se cogner les armures
Et s��lever les cris des intr�pides
Sauv�e par Sidi Abdelkader
De tant de guerres et d��preuves
Tu as r�sist� � la folie des humains
Et aux embuscades du temps
Dans le regard de Gouraya
J�ai vu l��tincelle unique
Qui fait tourner les jours
Dans le man�ge des saisons
Regarde la montagne
Elle raconte avec passion
Les chroniques de la ville
Ses gloires et ses d�clins
Murmures de passion
Dans la mer et ses houles
Dans le ciel et son �clat
La montagne se couvre
D�un collier de lumi�res
Vol�es aux corniches
Qui errent vers Boulimate
D�chues de leur vent
La gueule ouverte sur l�oc�an
Paradis perdu, terre vide
Les amoureux reviendront
Miroirs t�tus
Chambres d�sesp�r�es
On croit entendre g�mir
La roche amante
Quand hal�te le souvenir
Dans les lacis de la m�moire
Dans les vagues am�res
Court une chim�re
De bleu v�tue
B�ja�a, o� est ta passion ?
Que fais-tu dans le noir
Ce n�est pas ta maison
L�-bas tra�ne l�histoire
Comme une indolence
Dans le creux des rades
Dans les vents des voiliers
Marine saline gamine
La montagne est jeune
Elle dit des mots du c�ur
Qui errent et gambadent
Dans la cavalcade des jours
Et r�sonnent l�-haut
Comme un tonnerre d�amour.
Dans tes rues endimanch�es
J�ai vu courir une �toile
JSMB ! JSMB ! JSMB !
J�ai vu les couleurs de la victoire
Coiff�es de rouge et de vert
De vert et de rouge
Sur le fronton de la montagne
Et la pommette des collines
Et m�me dans les cris
Des fans du MOB
Les fr�res ennemis
Oublient leur querelle
Quand c�est Gouraya qui le dit !
Derri�re les barreaux
Peut-on ligoter le soleil
Et murer les h�ros ?
Vos convictions citoyennes
Sont du voyage
Par-dessus les monts
Pour atteindre les rivages
De nos esp�rances
Et voguer plus loin encore
A dos de vent et de promesses
Vers les terres de la Libert�.
Fiers Arouch, donnez-nous la main
Hissez-nous au-dessus de l�Adekar
Nous avons un po�me � lire
Pour dire � Ifri
A la Soummam
Aux hommes debout
Que nous ne trahirons pas
Abane et Mekbel
Ben Boula�d et Benhamouda
Belka�d et Massinissa.
Madaure, 1er mars 2009
 

A la m�moire de mon fr�re Sa�d Mekbel tu� par la haine int�griste. La derni�re fois que je l�avais vu, c��tait dans les couloirs du Soir d�Alg�rie, un 1er novembre 1994. Il partait pour la r�ception donn�e par le pr�sident Zeroual. Il �tait beau dans son costume noir. Ses derni�res paroles : �Fais attention � toi !� Puis, sa silhouette s�estompa dans les brumes du souvenir. Gloire � tous les martyrs de la seconde et grande R�volution alg�rienne des ann�es 90 !

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