Une c�r�monie officielle pr�sid�e par M. Mohamed Ghazi, wali de Annaba, en d�but d�apr�s-midi d�hier, des comp�titions sportives, un don de dix fauteuils roulants et de literie, offerts par l�Assembl�e populaire communale du chef-lieu de wilaya, un tour de chants et de musique, ont caract�ris� la c�l�bration de la Journ�e nationale des personnes handicap�es.
Une c�r�monie qui a regroup� au th��tre r�gional Azzedine-Medjoubi des centaines de handicap�s moteurs, des non-voyants et des malentendants. Et, comme de coutume, rendez- vous leur a �t� fix� pour la prochaine ann�e, � la m�me heure, pour une autre c�l�bration dans les m�mes conditions. De prise en charge des probl�mes que vivent les handicap�s, il n�en a pas �t� question. A peine si, dans son allocution pr�c�dant la c�r�monie de remise des dons, le Dr Bensa�d, pr�sident de l�APC de Annaba, a-t- il effleur� le sujet. Et des probl�mes, les handicap�s de la wilaya de Annaba en avaient beaucoup � poser aux d�cideurs locaux et nationaux, � l�exemple des postes d�emploi pour handicap�s, pratiquement inexistants, de l�indemnit� de 3 000 DA, per�ue plus comme un don que l�on verse aux uns et supprime � d�autres percevant � peine le salaire national minimum garanti. Il y a �galement l�obligation, au m�me titre qu�un travailleur non handicap�, de cumuler 32 ans de travail pour pr�tendre b�n�ficier d�une retraite compl�te, l�absence d�une r�elle assistance sociale pour les handicap�s � 100 %, la raret�, voire l�inexistence, d��quipements p�dagogiques et de travail (braille) sur le march� national. Les jeunes handicap�s, quant � eux, d�noncent l�inadaptation et l�inad�quation des infrastructures d�accueil, l�insuffisance des centres de formation professionnelle sp�cifiques � leur handicap. Dans les �tablissements publics, scolaires, de sant� et les universit�s, les handicap�s ne trouvent pas de moyens adapt�s � leur situation. Loin d�avoir le sourire, les handicap�s de Annaba affichaient dimanche dernier une bien grise mine. Plusieurs ont estim� que, contrairement � d�autres pays, les handicap�s alg�riens sont livr�s � eux-m�mes. On se rappelle qu�ils existent uniquement � l�occasion d�un rendez-vous, qui leur est fix� une fois l�an, pour permettre au pouvoir de se donner bonne conscience. Si leur int�gration dans les structures socioculturelles est rare, les lieux de loisirs et de d�tente, sp�cifiques � cette cat�gorie de citoyens, sont inexistants. �Les responsables du pays oublient, durant toute l�ann�e, que nous existons et, autant que les autres, le handicap� est en mesure de participer au d�veloppement du pays dans tous les domaines. On nous prend pour des mendiants, pis encore, une quantit� n�gligeable dont on ne se rappelle qu�� l�occasion de cette journ�e. Notre association se limite � organiser quelques sorties a�r�es ou des excursions. Nous voulons des centres de formation sp�cifiques � notre �tat physique. Les rares en activit� dans notre wilaya sont satur�s�, affirme Mourad, handicap� moteur suite � un accident de la circulation. Mlle Dalila, anciennement enseignante pour non-voyants � Biskra, parle, quant � elle, du poste de standardiste qu�elle avait r�ussi � d�crocher � Naftal et qu�elle occupe depuis 27 ans. �J�ai eu la chance de d�crocher ce poste qui fait mon bonheur, car il me permet de vivre d�cemment avec mon salaire. Nonvoyante, je n��prouve aucune difficult� � exercer mon m�tier de standardiste, pour lequel on m�a d�cern� la m�daille du m�rite. Cependant, je ne comprends pas qu�on puisse imposer � un handicap� de cumuler 32 ann�es de service, au m�me titre qu�un travailleur non handicap�, pour pr�tendre au b�n�fice de la retraite�, dira-t-elle. Cette derni�re disposition est d�nonc�e par une majorit� de handicap�s. Ils ont estim� que cette loi doit �tre rapidement revue avec une r�duction de moiti� de la dur�e. Comme ils sugg�rent qu�une �tude soit men�e pour solutionner le probl�me li� � l�indisponibilit� sur le march� national de moyens et �quipements p�dagogiques sp�cifiques � leur situation.
A. Bouacha

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