R�gions : CONF�RENCE SUR LE DON D�ORGANES ET LA TRANSPLANTATION � ORAN
�La cr�ation de centres de transplantation est une n�cessit�


Au moment o� les transplantations figurent parmi les op�rations chirurgicales les plus ordinaires dans certains pays d�velopp�s, le probl�me de la greffe d�organes est toujours d�actualit� en Alg�rie.
Apparemment, ce n�est pas l�aspect �thique de cette proc�dure qui est �voqu� dans la soci�t� alg�rienne, mais plut�t le volet technique qui suscite l�inqui�tude des praticiens de la sant�. Le Dr Salim Boumeslout, m�decin l�giste au CHUO et ma�tre-assistant � l�universit� d�Oran, en animant, jeudi, une conf�rence intitul�e �Pr�l�vement et don d�organes� tenue au si�ge du CCF d�Oran, et organis�e en collaboration avec le club scientifique des �tudiants de la facult� de m�decine Le Souk, a soulign� que �ce genre d�op�rations chirurgicales ne date pas d�hier�, pr�cisant que �la premi�re op�ration remonte au 16 juin 1986, et a �t� effectu�e � Alger�. Depuis cette �poque, 548 autres op�rations du m�me type ont eu lieu en Alg�rie. Le m�me conf�rencier a expliqu� que �la l�gislation alg�rienne est permissive dans ce cas de figure, notamment par le biais des articles int�gr�s dans la loi de sant� n�90-17 promulgu�e en juillet 1990 et celle amend� du 85-05�, notant bien �videmment que �cela s�effectue sous des conditions strictes et rigoureuses, en l�occurrence en mati�re de respect de l�anonymat du donneur et du receveur, la gratuit� du don, le respect des conditions sanitaires �l�mentaires, le consentement des deux parties, ainsi que d�autres conditions�. De la m�me fa�on le Dr Salim a �galement abord� l�avis des religieux vis�- vis de ce genre d�op�ration, rassurant son auditoire que �les savants alg�riens, de m�me que leurs homologues saoudiens, partagent le m�me avis�. Selon ces derniers, �du fait que cette op�ration ne porte pas atteinte � la sant� du donneur, mais peut au contraire sauver des vies, l�islam ne peut �tre en d�saccord�. Ces m�mes savants le consid�rent m�me comme un acte d�extr�me g�n�rosit�. La conf�rence du Dr Boumeslout a port� essentiellement sur quatre volets : la d�finition de l�op�ration, son historique, l�avis des hommes de culte, ainsi que son aspect juridique. Mais le d�bat qui s�est encha�n� par la suite a surpass� ces axes acad�miques en �voquant la question de la faisabilit� de cette technique dans les structures hospitali�res alg�riennes, notamment en prenant en consid�ration les moyens disponibles et la qualification en mati�re de savoir-faire du personnel m�dical install� en Alg�rie. Dans ce contexte, un r�animateur du CHU d�Oran a r�pliqu� en disant que �la question de trouver de potentiels donneurs d�organes en Alg�rie ne peut �tre pos�e � l�heure actuelle�, ajoutant qu��il est n�cessaire de reconna�tre l�incapacit� de nos h�pitaux en mati�re de prise en charge de ce genre de proc�dures sur les plans du mat�riel, des infrastructures, du personnel qualifi�, des l�gislations en vigueur��. Et d�ajouter : �Il faut d�abord chercher � cr�er des centres de transplantation, de perfectionner la formation du personnel dans ce cadre pr�cis, se doter d�une l�gislation plus ou moins souple, notamment en mati�re de gestion des cas d�urgence.� Pour conclure il dira : �L�Alg�rie a besoin de faire plus d�efforts avant de commencer � chercher de convaincre ces donneurs d�organes.� Beaucoup d�intervenants partageaient ce m�me avis, �la majorit� des op�rations de greffe effectu�es sur les patients alg�riens se font dans les pays �trangers�, ajoutant qu��aucune greffe effectu�e � partir de donneurs cadav�riques n�a eu lieu en Alg�rie, faute d��quipements des centres hospitaliers et de qualification des personnels chirurgical et m�dical�. Les intervenants ont �galement mentionn� que �la majorit� des op�rations effectu�es (essentiellement des greffes de reins et de corn�es) portent sur l�aspect d�monstratif ou, au meilleur des cas, celui exp�rimental�. A la fin du d�bat, la dizaine d�intervenants, sp�cialistes en m�decine et en droit, ont rappel� que la mise en place des cartes de donneur (un document � porter sur soi-m�me pour faire savoir si la personne est d�accord pour le pr�l�vement de ses organes sans le recours � l�avis de sa famille apr�s le d�c�s) et d�un registre de refus de don d�organes est devenu actuellement plus qu�une n�cessit�. Sachant par exemple que l�Alg�rie compte actuellement pr�s de 13 000 cas de personnes souffrant d�insuffisance r�nale dont 3 000 sont condamn�es � subir la dialyse quotidiennement, et que les frais de prise en charge sont estim�s � une moyenne de 200 millions de centimes par an et par personne. Il faut dire que le perfectionnement des op�rations de greffes d�organes, mis � part le soulagement qu�elles peuvent procurer � ces patients, dispensera l�Etat d�un lourd fardeau financier.
Ben Aziz

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