Le Soir d'Algérie

Inédit ! Lorsque Hollywood se filme, c’est une production totalement à l’ouest qui est projeté aux téléspectateurs. Jeudi soir, l’association A nous les écrans s’est constituée en référant de la guerre par l’image imposée par le box-office américain depuis le cinéma muet.
A l’affiche de cette soirée marquante, le documentaire Hollywood et les Arabes raconté par l’écrivain Jack Shaheen. Eloquent. C’est donc un voyage séculaire dans les archives cinématographiques qui s’est offert aux cinéphiles. Séquence après séquence, on découvre les affres du choc des civilisations depuis la nuit des temps. L’indélicat Arabe dans sa pire condition d’analphabète trilingue, et selon l’époque, passe de bandit de grand chemin, violent égorgeur… à celui de terroriste inconditionnel aujourd’hui. L’Amérique du cinéma a certainement eu par le passé à exulter un sentiment de rancœur et de haine pour afficher ouvertement sa propagande anti-Arabe avec autant de facilité à l’écran. Le musulman est, selon Jack Shaheen, l’ennemi juré de tout chrétien qui se respecte et notamment celui qui agit pour le compte du lobby juif. Pas de pitié, donc, l’Arabe brandit sa machette à tous les coups. Même la femme arabe n’est pas épargnée. D’abord soumise ensuite terroriste, elle passera de l’image de danseuse du ventre aguicheuse, en seroual transparent, à celle de terroriste emboîtant le pas aux kamikases. Ce documentaire met en relief une propagande jamais remise en cause par le monde arabe. De là, c’est une fenêtre ouverte vers toutes les critiques, toutes les réflexions. Cependant, l’apathie des Arabes demeure affolante. C’est donc une réflexion qui s’est déclenchée notamment chez le public présent. Peu de monde, il est vrai, mais beaucoup d’émotions vives. Du social à l’ordre économique, en passant par les enjeux politiques, tout y passe et tout est lié au final. Ce film se veut un réactif face à l’urgence de débarrasser le cinéma des clichés et caricatures qui étranglent les Arabes. A voir !
Samira Hadj Amar