Actualit�s : TOL�RANCE EN ISLAM
Du concept et de sa traduction


Le d�bat et la r�flexion autour de la tol�rance en Islam se sont poursuivis hier pour la seconde journ�e cons�cutive � l�h�tel El-Aurassi, � Alger. L�initiative du Haut- Conseil islamique (HCI) aura eu, au moins, le m�rite d��valuer l��tendue de l�incompr�hension qui entoure le concept de la tol�rance.
Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) -Une incompr�hension qui, �videmment, influe sur les comportements qu�elle structure, notamment � l��re de la mondialisation o� chez de nombreux musulmans, la mondialisation et la notion des droits de l�homme qui lui est adjacente sont comprises, voire carr�ment ressenties comme une agression. Il y a eu, d�ailleurs, hier, � El-Aurassi, quelques interventions � avoir eu l�audace d�une telle affirmation. Et, pour les adeptes d�une telle perception des choses, l�Islam, entendre le musulman, ne devrait pas, au nom de la tol�rance, rester passif. En fait, l�essentiel est dans la nature de la r�action. El-Mounir El-Kacimi El-Houceini, qui a dissert� autour de la lutte des zaou�as, a consid�r� qu�il �faut y faire face� par faire preuve d�intransigeance �sur nos principes � et �sur notre sp�cificit� identitaire�. Se peut-il de r�agir tout en demeurant tol�rant ? Une s�rie de t�moignages recueillis depuis l�aube de l�Islam jusqu�aux temps contemporains a permis d�illustrer maintes situations o� la r�action et la tol�rance n��taient pas exclusives. L�exemple le plus proche qui allia la r�action et la tol�rance est fourni par l�imam Ibn Badis. Ce dernier combattit, sans verser dans l�intol�rance, le soufisme. Il ripostait �galement, sans se d�partir de la tol�rance, aux �crits ouvertement anti-islam de certains �ditorialistes de l��poque. Il avait recours, pour ce faire, � la r�plique �crite� � l�argument. L�attitude d�Ibn Badis, qui, en la mati�re, ne souffre aucun reproche, contraste douloureusement avec les pr�ches accompagn�s d�actes de certains �illumin�s� qui ont eu pignon sur minbar durant les deux d�cennies �coul�es. Cependant, il n�est toujours pas �vident de faire de la tol�rance un sacerdoce. Parce que, d�abord, le concept de tol�rance en Islam est, de l�avis de cette enseignante universitaire, per�u sous plusieurs angles. Pour elle, il est utile d�unifier l�interpr�tation de ce concept, ne serait-ce que pour structurer une contribution au d�bat universel sur les droits de l�Homme. Le professeur Pierre Guichard (Universit� Lyon 2) a estim�, lui, que le malentendu entre le christianisme et l�Islam n�est pas apparu avec la mondialisation. �Dans un premier temps, le christianisme a eu tendance � pr�tendre � imposer ses valeurs, le reste du monde a r�agi � ce qu�il consid�rait comme une agression. Plus tard, l�expansion musulmane a �t� elle aussi comprise comme une agression.� Pierre Guichard a consid�r� aussi que le dialogue interreligieux reste tr�s difficile, �tant donn� le poids des dogmes religieux. �La divinit� du Christ reste un point d�achoppement majeur�, dit-il. Mais il ne d�sesp�re pas pour autant. �N�anmoins, il ne faut pas �tre catastrophique. Le dialogue interreligieux est souhaitable. Un rapprochement est possible � travers un respect mutuel des valeurs essentielles de l�autre religion�, conclut-il.
S. A. I.

Nombre de lectures :

Format imprimable  Format imprimable

  Options

Format imprimable  Format imprimable