Actualit�s : HUIT ANS APR�S BOUTEFLIKA S�INTERROGE
Qui a provoqu� les �v�nements de Kabylie ?


Terrible confession de Abdelaziz Bouteflika � Tizi-Ouzou : �Je voudrais dire aujourd�hui, au nom du peuple alg�rien, que, du poste o� j��tais, je ne sais toujours pas qui, d�un c�t� ou de l�autre, a provoqu� ces �v�nements� ! Il parle bien s�r des tragiques �v�nements qui ont secou� la Kabylie en avril 2001.

De notre envoy� sp�cial � Tizi-Ouzou, Kamel Amarni

Tizi-Ouzou est la seule wilaya avec B�ja�a que Bouteflika n�a jamais visit�e officiellement en dix ans de pouvoir. Il y �tait, hier vendredi, dans le cadre de sa campagne �lectorale comme c��tait le cas en avril 2004, en avril 1999 et en septembre 1999 pour la �promotion� du r�f�rendum sur la concorde civile. Entre-temps donc, il y a eu le Printemps noir, des dizaines de victimes, des d�g�ts �normes sur tous les plans et, surtout, un contentieux lourd entre la r�gion et les autorit�s. C�est dire � quel point cette halte au pied du Djurdjura �tait redout�e par le candidat et son entourage imm�diat. A tel point que Tizi �tait la seule wilaya au programme de Bouteflika hier vendredi et que Sa�d Bouteflika et Abdeslem Bouchouareb y �taient d�s jeudi matin pour veiller au grain. L�arriv�e de Bouteflika au centre-ville vers 11h se fera comme dans toutes les autres wilayas. Il se permettra m�me �un bain de foule� qui se d�roulera sans le moindre incident. Visiblement �combl�, Bouteflika prononcera � la Maison de la culture Mouloud- Mammeri l�un de ses discours les plus forts de la campagne en cours. �Ce jour est pour moi un jour heureux et historique !� lancera d�embl�e Bouteflika en fran�ais, langue qui dominera toute son intervention. �Je n�ai jamais imagin� l�Alg�rie sans la Kabylie, pas plus que la Kabylie sans l�Alg�rie. En aucune mani�re, le patriote que je suis ne peut imaginer, un seul instant, que l�on discute de l�unit� nationale et de l�indivisibilit� de l�Alg�rie.� L�homme prend tout le soin qu�il faut pour introduire son sujet. �Mon bonheur est d��tre aujourd�hui au pied de l�auguste Djurdjura de Fatma n�Soumer, El-Mokrani, et les chouhada comme Amirouche, Si El-Hou�s. Je ne peux pas, �galement, aujourd�hui, ne pas m�incliner � la m�moire des victimes de 2001.� Et c�est � partir de ce moment qu�il se lance dans les �confidences �. Apr�s avoir confess� ne toujours pas savoir �qui, d�un c�t� ou de l�autre, a provoqu� ces �v�nements�, Bouteflika ira jusqu'� faire son mea-culpa ! �Moi, quand j�ai quelque chose � dire � quelqu�un, je le lui dis en face. Et quand je me trompe, je fais mon meaculpa. �
Quand c�est un pr�sident de la R�publique qui insinue avoir �t� tromp� par son entourage sur une question aussi sensible, le fait est d�une telle gravit� que cela d�borde le strict cadre �lectoraliste pour un candidat qui se sait vainqueur avant l�heure. Bouteflika voulait-il, ce disant, s�en laver les mains, ou alors cela est annonciateur de d�cisions majeures pour l�apr�s-9 avril ? En tout cas, l�homme �tait reparti satisfait de Tizi-Ouzou. A telle enseigne qu�il l�chera, avec un ton grave, en fixant longuement l�assistance : �Apr�s l�accueil que vous m�avez r�serv� aujourd�hui, je peux le dire, aujourd�hui, je peux mourir tranquille� !
�Le peuple et l�arm�e r�pondront au terrorisme�
La s�rie d�aveux pr�sidentiels continue : �Je ne suis pas venu vous dire que le pays a fait quelque chose pour vous. Non, vous m�ritez beaucoup mieux que cela. Pour cette wilaya, nous avons un projet mais nous avons un probl�me : les assiettes fonci�res. Il faut r�gler ce probl�me. Nous sommes pr�ts, l�Etat est pr�t � payer cher pour indemniser les gens mais il nous faut des terrains pour construire des �coles, des routes, des h�pitaux, etc. D�ailleurs, et cela me fait plaisir, dans le bilan pr�sent� (par Ould Ali L�Hadi, le directeur de la campagne �lectorale � Tizi-Ouzou), vous �tiez plus attentifs � ce qui se passait ailleurs qu�ici. Mais cela doit changer �, fera encore remarquer Bouteflika qui encha�ne aussit�t : �Vous savez, �a m�arrive de pleurer du sang. Mais seulement la nuit, jamais le jour ! Jamais ! L�ennemi ne me verra que souriant ! Ce dont a besoin ce pays, ce sont prioritairement la paix, la s�curit� et la stabilit�. La r�gion de Kabylie, particuli�rement Tizi-Ouzou, �tant infest�e par le terrorisme, Bouteflika ne pouvait qu��voquer le sujet. �Avec vous, je lance un appel fraternel � ceux qui terrorisent le peuple par le terrorisme pour qu�ils rejoignent la communaut� nationale. Sinon, le peuple, les �partisans � � c�est le terme qu�il utilise � chaque fois pour d�signer les Patriotes � l�arm�e et tous les services de s�curit� vont leur r�pondre. Je dis � ces gens-l� que m�me la France n�a pas r�ussi � nous faire plier apr�s 132 ans.� Et en arabe, une expression que l�on pourra traduire comme suit : �Rira bien qui rira le dernier� ! Il conclura par l�amazighit� : �Dor�navant, nul ne peut se permettre de dire qu�en Alg�rie, il y a les Kabyles et le reste. Si vous voulez que toute l�Alg�rie soit amazigh je vous dis qu�elle l�est d�j� bien avant que vous le dites ! Mais le probl�me avec vous les Kabyles, c�est que m�me quand vous le dites, vous le dites d�une mani�re brutale�, ironise-t-il en guise de conclusion.
K. A.

Nombre de lectures :

Format imprimable  Format imprimable

  Options

Format imprimable  Format imprimable