Actualit�s : SITUATION S�CURITAIRE
Le�ons d�un ratissage


A quelques exceptions pr�s, jamais le ratissage d�un maquis par les forces de s�curit� n�a �t� suivi d�aussi pr�s par la presse nationale que celui qui se poursuivait encore ce week-end dans la r�gion de Cha�bet El-Ameur (Boumerd�s).
Si l�importance num�rique du groupe terroriste qui y a �t� rep�r� n�est pas connue, il se r�v�le qu�elle n�est pas n�gligeable, puisque sept de ses membres ont �t� abattus durant les quatre premiers jours. Surtout quand on sait que, tr�s souvent, malgr� la mobilisation de moyens �normes en hommes et en logistique, les ratissages n�aboutissent finalement qu�� la d�couverte et la destruction de quelques casemates abandonn�es. Mais il est clair que, si le but premier des op�rations de recherches men�es dans un maquis reste la chasse aux terroristes, d�autres r�sultats collat�raux sont g�n�ralement obtenus. Le contr�le du terrain n�est pas des moindres, quoique, pour celui de Cha�bet El-Ameur, le pari est quasiment impossible � tenir. L�immensit� de la for�t, tout autant que la morphologie des lieux, en font une citadelle naturelle imprenable. D�autant plus que la r�gion s�enchev�tre avec les monts de Lakhdaria et Kadiria au sud, dans la wilaya de Bouira, o� les groupes terroristes ont constitu� leur base arri�re et y trouvent refuge, comme c�est le cas actuellement du groupe qui y a �t� rep�r�. Les forces de s�curit�, durant cette op�ration, y ont laiss� six de leurs membres, entre morts et bless�s (les informations sont tr�s contradictoires d�une source � une autre), vu que le terrain est truff� de bombes artisanales. Le nombre des victimes nous renseigne sur les conditions extr�mement p�nibles et �prouvantes et le prix pay� par les soldats de la R�publique dans la terrible lutte antiterroriste qu�ils m�nent, mais qui semble se r�g�n�rer, en proportion des efforts investis pour l��radiquer. Les terroristes encore actifs sont pass�s du GIA au GSPC et de ce dernier � Al-Qa�da. Mais le gros ou, � tout le moins, une partie importante, m�me s�il n�existe aucune statistique, semble �tre constitu� de ceux qui ont rejoint le maquis apr�s l�effritement du GIA. Les motivations des premiers, tout autant de ceux de la deuxi�me g�n�ration, qui ont rejoint le GSPC apr�s sa cr�ation, n�ont rien � voir avec celles de ceux qui ont �t� recrut�s directement par Al-Qa�da Maghreb. L�agenda que celle-ci ex�cute (ou tente de le faire) lui est dict� d�ailleurs. Il s�inscrit dans une perspective toute autre que celle des organisations terroristes de la d�cennie �coul�e. Mais le discours politique officiel pour le contrer n�a pas �volu� en cons�quence. Il a m�me r�gress� et s�est totalement �clips� des m�dias lourds, au moment o� il aurait d� marquer sa pr�sence, renouveler sa s�mantique, montrer sa force. Au m�me moment, la lutte antiterroriste, de son c�t�, a �volu� sur le plan de l�exp�rience et des moyens humains, mat�riels et techniques. Mais elle a, en grande partie, perdu un atout majeur. Celui de la contribution irrempla�able du corps des Patriotes. Ces manques � gagner, sur le plan politique et celui du combat arm� contre le terrorisme, gagneraient � �tre �tudi�s de plus pr�s. Aussi bien pour acc�l�rer la mise en �uvre d�un terme d�finitif au fl�au, que de faire prendre conscience aux jeunes g�n�rations de la v�ritable nature de la menace actuelle. Il est bien beau de d�plorer parfois l�indigence patriotique dans de larges milieux de la jeunesse (et pas seulement). Mais, en m�me temps, quand on lui �cache� la bravoure et l�h�ro�sme de ceux qui sont en premi�re ligne du combat et qui meurent, les armes � la main, tous les jours, pour prot�ger l�Alg�rie, il reste � savoir ce que l�on cherche � prouver en r�alit�. Le terrorisme que subit l�Alg�rie n�est ni virtuel, ni, encore moins, intermittent. Il s�agit d�une r�alit� au quotidien qui risquerait de durer ind�finiment. Si cette ann�e, le terrorisme actuel bouclera ses vingt ans �les premiers actes terroristes ayant �t� enregistr�s en 1989, avec des attaques de groupes de Takfir oua el-hidjra, qui verseront pour la plupart dans le GIA� celui d�Al- Qa�da Maghreb n�a que deux ans. C'est-�-dire un �programme � � investir et une pr�sence � faire sentir et prouver. Toute une page blanche � remplir de cadavres. Et comme on a pu le constater, il a, en grande partie, revu son mode op�ratoire et relook� en profondeur son id�ologie. Le moins que l�on puisse faire, c�est d�en faire autant.
Mohamed Issami

Nombre de lectures :

Format imprimable  Format imprimable

  Options

Format imprimable  Format imprimable