Actualit�s : LE LIVRE DE KHALED NEZZAR, SUR L�ALG�RIE DE 1992, R��DIT� EN LANGUE ARABE
Retour sur la d�mission �forc�e� de Chadli Bendjedid et l�arr�t du processus �lectoral


La pol�mique qui a �clat�, le 28 novembre 2008, entre le g�n�ral � la retraite Khaled Nezzar et l�ancien pr�sident de la R�publique Chadli Bendjedid, au sujet de la d�mission de ce dernier de son poste le 11 janvier 1992 et de l�arr�t du processus �lectoral quelques jours plus tard, ne semble pas vouloir cesser. La r��dition du livre de Khaled Nezzar, en arabe, sur l�Alg�rie de cette �poque, conforterait cette th�se. Chadli va-t-il r�pondre � cette �provocation� ?
Ly�s Menacer - Alger (Le Soir) - Le g�n�ral � la retraite Khaled Nezzar vient de r��diter en langue arabe son livre Alg�rie, janvier 1992 : le jour o� le masque est tomb� sur le FIS, et dans lequel un �pilogue a �t� ajout�. Ce rajout est venu apr�s que Chadli Bendjedid eut d�cid� de sortir d�un silence qui a dur� 17 ans. L�ancien pr�sident de la R�publique avait d�clar� publiquement, lors d�une rencontre � El Tarf, que sa �d�mission avait �t� un acte accompli en toute conscience, sans aucune forme de pression de qui que ce soit�, �crit Nezzar dans ce prologue. Et c�est pr�cis�ment �� la faveur de cette pr�cision, tardive certes mais n�anmoins tr�s significative, qu�il para�t opportun et utile de r�tablir (certaines) v�rit�s �, explique le g�n�ral � la retraite, convaincu que l�arr�t du processus �lectoral �tait �un acte r�publicain de sauvegarde�. Selon Nezzar, �la th�se du coup d�Etat foment� par l�arm�e dispara�t ipso facto�, gr�ce � la d�claration de Chadli qui a avou� que sa d�mission a �t� un acte accompli en toute libert�. La d�mission du pr�sident de la R�publique a �t� suivie d�une r�union du Conseil constitutionnel le 11 janvier 1992. L�impr�cision de l�alin�a de la d�claration du Conseil constitutionnel relative aux �conditions dans lesquelles la d�mission du pr�sident de la R�publique est intervenue�, a �t�, affirme Nezzar, une source d��quivoque. La sortie de Chadli � El Tarf a rectifi� le tir et a mis fin � �des supputations fallacieuses� qui ont servi � ternir l�image du pays aux yeux de l�opinion nationale et internationale. Le silence �complice� de Chadli sur ce fait pendant 17 ans est consid�r� en fait comme �la br�che � travers laquelle s�engouffr�rent les tenants du Qui tue qui ?�. Cette th�se a mis � mal le r�gime alg�rien mais surtout l�institution militaire, qui a �t� accus�e d��tre derri�re les assassinats et certains carnages des populations que le Groupe islamiste arm� (GIA) revendiquait. Le doute qui a plan� sur les �v�nements qui se sont d�roul�s durant la d�cennie noire a, rappelons- le, isol� l�Alg�rie, qui s�est retrouv�e seule � lutter contre les hordes islamistes dont l�intention de recourir � la violence ne datait pas de l�arr�t du processus �lectoral. Les dizaines de jeunes Alg�riens, qui avaient �t� envoy�s dans les camps d�entra�nement islamistes afghans, constituent une preuve irr�futable du drame qui engendrera plus de 200 000 morts et des disparus. L��pilogue du livre de Khaled Nezzar mentionne que �la suspension du second tour des l�gislatives n�a pas �t� synonyme de suspension de la d�mocratie, puisque les partis politiques n�ont pas �t� limit�s dans leur activit�, de m�me que la Constitution ne fut pas suspendue�. Dans le m�me texte, le g�n�ral � la retraite, qui assume publiquement cette d�cision, reviendra sur cette �lection l�gislative et expliquera : �L�entre-deux tours fut une s�quence infernale, car, apr�s son succ�s au premier tour, le parti salafiste FIS redoublait de rodomontades et d�intimidations, voire de menaces, � l�endroit de tous ceux qui ne partageaient pas ses vues, allant jusqu�� mettre en demeure la population de modifier ses habitudes vestimentaires et alimentaires.� Khaled Nezzar persiste et signe en affirmant que la violence �tait un acte qui animait aussi bien les dirigeants du FIS que ses militants de base. �L�arr�t du processus �lectoral a peut-�tre intensifi� le terrorisme, mais il ne l�a pas provoqu�, insiste-t-il dans l��pilogue o� il revient sur le r�le de l�institution militaire dans la sauvegarde de la R�publique et la p�rennit� de l�Etat alg�rien. A noter que le livre de Nezzar a �t� r�dig� avec la participation de nombreuses personnalit�s politiques et militaires, dont on peut citer Ali Haroun, le g�n�ral � la retraite Mohamed Touati, des juristes comme Le�la Aslaoui et Khaled Bourayou pour ne citer que ceux-l�. La sortie du livre de Khaled Nezzar, en pleine p�riode �lectorale pour la pr�sidentielle du 9 avril 2009, ne serait-elle pas une r�ponse � Abdelaziz Bouteflika qui avait consid�r� l�arr�t du processus �lectoral, en janvier 1992, comme �le premier pas vers la violence� ? Ou s�agit-il seulement d�une �provocation� du g�n�ral � la retraite � l��gard de l�ancien pr�sident de la R�publique Chadli Bendjedid qui a marqu� son retour sur la sc�ne politique et m�diatique par des d�clarations que certains auraient souhait� entendre il y a 17 ans ?
L. M.

Nombre de lectures :

Format imprimable  Format imprimable

  Options

Format imprimable  Format imprimable