Actualit�s : HAUSSE VERTIGINEUSE DES PRIX DES FRUITS ET L�GUMES
Les pouvoirs publics impuissants


En passant de 4,4% � 4,7% entre 2008 et 2009, l�inflation n�a pas �t� sans cons�quence sur le pouvoir d�achat des Alg�riens. Sans �tre des experts en �conomie, les Alg�riens subissent depuis plusieurs semaines les r�percussions de ces chiffres donn�s par l�ONS. Pour esp�rer remplir leur panier, les responsables de famille font plusieurs fois le tour des �tals pour tenter de trouver la �bonne affaire�, mais par ces temps de hausse vertigineuse, la t�che est ardue. Aucun fruit ni l�gume n��chappe � cette tendance haussi�re.
Nawal Im�s -Alger (Le Soir) - La pomme de terre flirte ind�cemment avec les 80 DA, la tomate n�est pas c�d�e � moins de 120 DA, la carotte et la courgette � 60 DA, le piment est quant � lui vendu � 180 DA contre 100 DA pour l�aubergine alors que les haricots verts se n�gocient � 250 DA. Seul l�artichaut, l�gume de saison par excellence, est c�d� � 40 DA tandis que les petits pois de bonne qualit� restent trop chers en cette p�riode avec un prix pouvant atteindre les 100 DA au moment o� les f�ves sont vendus jusqu�� 60 DA. �Du jamais vu�, s�exclame une dame rencontr�e au niveau du march� de B�louizdad. �D�habitude, � cette p�riode de l�ann�e, les f�ves, les petits pois sont donn�s. J�ai pour habitude d�en congeler de grosses quantit�s mais cette ann�e, c�est exceptionnel. Je me contente d�en acheter des petites quantit�s pour faire de la t�bikha c�est tout.� Le march� estampill� du qualificatif de populaire n�a visiblement plus rien de populaire. Les personnes qui y viennent � parfois de loin � repartent d��ues : ce n�est pas moins cher qu�ailleurs et cela suscite bien des r�actions. Hier au niveau de ce march�, un homme d�une quarantaine d�ann�es n�a pas pu retenir sa col�re. �Ils veulent qu�on aille voter et ils nous vendent la pomme de terre � 80 DA mais c�est inacceptable !� peste-t-il. �Oui, c�est �a, allez voter Bouteflika, comme �a vous allez manger encore de la pomme de terre � 70 DA pendant 5 ans�, rench�rit une dame. Les commentaires vont bon train. Les clients fulminent face � des vendeurs qui tentent maladroitement d�expliquer le pourquoi de ces augmentations vertigineuses. Ils ont tous appris la m�me phrase : le march� est soumis � la loi de l�offre et de la demande, lorsqu�il y a moins de marchandises, c�est normal qu�il y ait des augmentations, disent-ils. Des explications qui n�arrivent � convaincre personne surtout qu�aucun l�gume ni fruit n��chappe � cette tendance. Du c�t� des �tals des fruits, les bananes sont c�d�es � 120 DA ; les pommes � 160 DA, les fraises � pas moins de 250 DA alors que pour d�guster les derni�res oranges de la saison, il faut compter un minimum de 100 DA. Un petit tour chez le boucher finit par assommer les habitu�s du march�, les boucheries qui portent tous des appellations du type �populaire� ou �du pauvre� affichent des prix qui font fuir plus d�un. La viande bovine est � 665 DA au minimum, un peu plus de 750 DA pour l�ovine. La viande blanche n�est pas � l�abri avec 290 DA le kilo. Pour esp�rer avoir un petit poulet, il faut pas moins de 600 DA. Inutile de parler du poisson qui atteint, lui aussi, des cimes vertigineuses.
Des explications et une r�gulation qui ne tiennent pas la route
Les chiffres sont t�tus. L�ONS a fait �tat r�cemment de l�augmentation de l�inflation. Il en ressort que la hausse des prix qui a touch� le poisson frais avec 46,4%, la viande de poulet (34,7%), les �ufs (24,7%), la viande de mouton (23,4%), le caf�, le th� et infusion (19,1%), les l�gumes (14%), et le sucre et les produits sucr�s (13%), la viande de b�uf (12,3%), les fruits (9,4%), viandes et poissons en conserve (4,9%). Si l�ONS ne donne pas d�explication, plusieurs pistes ont �t� avanc�es. Concernant la pomme de terre, beaucoup expliquent son prix par le fait qu�en plus du mildiou qui a encore affect� beaucoup de cultures, c�est encore la saison basse, c�est-�-dire une p�riode se situant entre deux r�coltes et s��talant de fin f�vrier jusqu�� la mi-avril. Il faudra, selon le ministre du Commerce, attendre la mi-avril pour que les prix connaissent une baisse � nouveau. L�existence du fameux syst�me de r�gulation des produits de larges consommations dont la pomme de terre (Syrpalac) permettant � l�Etat d�intervenir lorsque le prix d�passe les 45 DA le kilogramme n�a visiblement pas fonctionn�. Pour ce qui est des autres l�gumes, les �sp�cialistes � expliquent les augmentations par la diminution de l�offre des cultures pratiqu�es sous serre, endommag�es par les vents violents de f�vrier dernier sans compter les pluies qui ont inond� d�importantes r�coltes de tomate. En ce qui concerne la viande, la suppression de la TVA sur les aliments du b�tail dans le cadre de la loi de finances compl�mentaire 2008 n�a eu aucun impact sur le prix au kilo. La �raret� du mouton n�est que le r�sultat de pratiques sp�culatives de certains gros �leveurs. C�est dire que les m�canismes mis en place n�ont aucun impact r�el !
N. I.

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