
Actualités : BOUTEFLIKA À TÉBESSA ET OUM-EL-BOUAGHI : «L’ANP, les services de sécurité et le peuple feront face aux terroristes»
Abdelaziz Bouteflika a choisi, pour la journée d’hier mardi comme halte de campagne électorale les wilayas de Tébessa et de Oum-El- Bouaghi. Et, comme c’est devenu une tradition, c’est le courant intégriste qui aura été sa cible. «L’armée et les services de sécurité seront là pour leur faire face», affirme-t-il encore une fois. De notre envoyé spécial à Tébessa et à Oum-El- Bouaghi, Kamel Amarni Dans une salle au centre-ville de Tébessa qui abritait son meeting, Bouteflika commencera par faire les louanges des Tébessis, et évoquera «deux souvenirs que je garde de cette ville : le premier, le jour où, venant de Batna et, en raison des fortes intempéries, vous avez insisté pour m’accueillir. Et quel accueil ! et ce, malgré ma proposition de faire reporter cette visite. Le second, le jour où, avec mes frères Sid-Ahmed Ghozali et Ali Kafi nous étions interpellés dans une salle de conférences ici à Tébessa par un citoyen qui nous reprochait d’être venus les mains vides. Or, cette époque-là était très difficile. L’argent manquait et nous faisions face à un terrorisme des plus barbares ». Cette introduction faite, il s’élance : «A présent, j’ai personnellement trois vœux. Le premier est relatif à la réconciliation nationale. Eh bien, aucune force au monde ne peut empêcher le peuple algérien de vivre en paix et dans la prospérité. Aucune ! Assez de sang ! Le peuple algérien en a assez ! Et je vous le dis, celui qui veut revenir parmi nous, il sera le bienvenu mais celui qui ne le veut pas, l’Armée nationale populaire et tous les services de sécurité sont là pour leur faire face ! Vous aussi, le peuple algérien en entier leur fera face ! Le peuple algérien veut vivre. Il en a assez des tueries.» Citant systématiquement désormais «les coupables » il poursuit : «S’il y a lieu de dialoguer avec nous au nom de l’Islam, je leur dis que notre islam à nous, c’est celui de cette ville, celui authentique de Larbi Tébessi et des autres savants enfantés par Tébessa. Si c’est autre chose, eh bien je leur dis que nous ne faisons pas partie de leur internationale, l’internationale terroriste », s’écriera-t-il en allusion à Al-Qaïda. «Je tiens d’ailleurs encore une fois et en votre nom à tous, à rendre un vibrant hommage à l’Armée nationale populaire, et aux membres des services de sécurité, mes hommages et mes respects en votre nom à tous !» Manifestement, Bouteflika tente, depuis le début de cette campagne électorale, de remobiliser la communauté nationale pour faire face au péril terroriste islamiste. Une communauté dont le moral s’en trouve dangereusement atteint par les concessions successives faites aux fossoyeurs du pays par une décennie de «politique de réconciliation nationale». S’agissant de son second «vœu» pour le pays, l’orateur dira que «la réconciliation et la paix retrouvée nous permettront de reconstruire le pays. Nous avons lancé un programme depuis 2000 mais le gros est à venir. Nous avons un programme ambitieux et nous allons le réaliser». Cela étant, il surprendra par son troisième «vœu» : «Il s’agit de la place de l’Algérie dans le monde : je ne veux plus voir l’Algérien méprisé, maltraité.» Ce qui était le cas en dix ans de règne du même orateur ?! «Les dix dernières années, une décennie, c’est dix jours dans la vie d’une nation. Nous sommes le pays de tant d’épopées, qui a une histoire millénaire. Nous sommes le pays des martyrs et nous ne permettrons plus jamais à nos frères et voisins de nous traiter de quelque manière qui ne soit digne de notre rang !» Parle-t-il des Marocains en particulier, des pays arabes ou les deux à la fois ? Quoi qu’il en soit, Bouteflika conclura sa sortie tébessie en rendant un hommage appuyé à l’une des plus grandes personnalités du pays : «Je connais personnellement beaucoup parmi vous, ici. Mais celui de qui je me sens le plus proche, c’est incontestablement mon frère et mon compagnon d’armes, avec lequel aussi j’ai eu à exercer des postes de responsabilité, L’hadi Khediri», dira-t-il à propos de l’ancien ministre de l’Intérieur et ex-directeur général de la Sûreté nationale, présent dans la salle. «Et comme nous avons affaire à un ministre de l’Intérieur, c’est lui que je chargerai de vous orienter pour tout ce qui concerne l’opération de vote», ironisera Bouteflika qui, dans l’après-midi, devait se rendre à Oum-El-Bouaghi pour un énième «bain de foule». K. A.
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