Actualit�s : CHUTE VERTIGINEUSE DES RECETTES AU 1er TRIMESTRE 2009
La crise s�invite en Alg�rie


Allant � l�encontre de l�optimisme b�at du gouvernement sur l�absence d�impact direct de la crise �conomique mondiale sur l�Alg�rie, les Douanes nationales viennent d�annoncer que les recettes du pays ont chut� de pr�s 50% au premier trimestre 2009 par rapport au 1er trimestre 2008. Signe �vident que la crise affecte directement notre pays.

Ch�rif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Selon le Centre national de l�informatique et des statistiques (Cnis), relevant des Douanes nationales, les exportations alg�riennes ont atteint 10,74 milliards de dollars au cours du premier trimestre 2009, en baisse de 42,07% par rapport � la m�me p�riode. Quant aux importations, le Cnis enregistre une hausse de 10,07% pour totaliser 9,42 milliards de dollars, par rapport aux trois premiers mois de l�ann�e �coul�e. A ce propos, le Cnis rel�ve une hausse de 22,25 des biens d��quipement import�s pour une valeur de 4,24 milliards de dollars ainsi qu�une baisse de l�importation des biens alimentaires de 16,37% pour une valeur de 1,65 milliard de dollars contre 1,98 milliard au 1er trimestre 2008. Egalement, le Cnis note un �exc�dent� de la balance commerciale au 1er trimestre 2009 � 1,32 milliard de dollars, contre 9,99 milliards de dollars pour la m�me p�riode 2008 et un taux de couverture des importations par les exportations de 114%. Des chiffres qui r�v�lent l�impact direct de la crise �conomique mondiale. En effet, les exportations d�hydrocarbures constituent l�essentiel des ventes de l�Alg�rie vers l��tranger avec 97,27% de la valeur globale, ont diminu� de 42%, soit une valeur de 10,45 milliards de dollars contre 18,01 milliards de dollars � la m�me p�riode de l�ann�e �coul�e. Cette baisse, le Cnis l�explique par la chute des cours du p�trole � environ 52 dollars le baril au cours du premier trimestre 2009 contre une moyenne de 110 dollars au cours de la m�me p�riode de 2008. Or, la baisse des cours de l�or noir est cons�cutive � la situation de plus en plus r�cessive de l��conomie mondiale, se traduisant par une demande p�troli�re en baisse. En r�action � la crise, � ses �volutions et ses r�percussions �ventuelles sur notre pays, le gouvernement et autres autorit�s mon�taires et financi�res n�ont eu de cesse d�afficher un optimisme b�at. Non, l�Alg�rie est �pargn�e, � court et moyen terme, par la crise, du fait de la d�connexion de son syst�me bancaire et de la nature de son �conomie, pour paraphraser un Premier ministre encore en poste. Non, l�Alg�rie est �pargn�e de la crise � l�exception de la contraction de ses revenus p�troliers, constatent des ministres dont le grand argentier du pays, gr�ce aux disponibilit�s financi�res accrues disponibles (fonds de r�gulation des recettes, r�serves de changes, surliquidit�s bancaires�). L�Alg�rie peut �tre �pargn�e par la crise � condition de rester vigilante, conc�dent ces m�mes officiels tout en se pr�valant d�une certaine prudence dans la conduite de la politique financi�re et mon�taire (fixation d�un tarif de r�f�rence du baril, mise en place d�un fonds de r�gulation des recettes permettant de financer les d�ficits budg�taires, recours qualifi� de judicieux au remboursement anticip� de la dette ext�rieure, placement s�curis� des r�serves de changes permettant de couvrir les importations sur plusieurs ann�es�). A l�encontre des assurances officielles, les chiffres du Cnis sur la chute vertigineuse des recettes de l�Alg�rie au cours du premier trimestre �coul�, et donc la d�gradation de la balance commerciale, d�montrent clairement que la crise �conomique s�est invit�e en Alg�rie. D�j�, l�impact de la crise a commenc� � �tre perceptible avec le report de la privatisation du CPA fin 2007, des repreneurs potentiels subissant les effets directs de la crise alors financi�re. Un impact moins apparent en 2008 avec la flamb�e des cours du p�trole, atteignant un pic � pr�s de 150 dollars, hausse favoris�e par la sp�culation boursi�re et qui a constitu� un leurre pour les acteurs de la politique �conomique et financi�re nationale. Pour autant, un leurre qui continue pour le gouvernement qui en d�pit de la chute des cours de plus de 100 dollars par rapport au pic suscit�, des revenus moindres (75 milliards de dollars en 2008 et une pr�vision de 40 milliards de dollars en 2009), s�engage � financer un second programme quinquennal de relance et d�veloppement �conomique, estim� � 150 milliards de dollars, sans prendre en consid�ration et la volatilit� des cours de l�or noir, la diminution relative des d�bouch�s ext�rieurs pour nos hydrocarbures, ainsi que l�absence de r�activit� de l�investissement direct �tranger (IDE) et les insuffisances de l�attractivit� nationale � cet IDE. Et un impact direct qui traduit par le gel de certains projets d�investissements en partenariat dans le domaine de la p�trochimie notamment. Et d�autant que la baisse des cours mondiaux de certaines mati�res premi�res import�es s�est traduite en Alg�rie paradoxalement par une inflation encore importante et un engouement fluctuant pour l�importation. Mais un gouvernement qui n�a pas pris en consid�ration la n�cessit� d�anticiper, de d�ployer une vigilance effective et non pas seulement de la rh�torique, et d�impulser une d�marche r�elle de sortie de la d�pendance aux hydrocarbures et de relance du tissu industriel et productif. Soit en cr�ant v�ritablement une �conomie diversifi�e, fond�e sur le savoir et le d�veloppement du capital humain, et en d�veloppant davantage les exportations hors hydrocarbures. Ce qui reste encore l�Arl�sienne. Et � propos de la d�pendance aux hydrocarbures, le Cnis rel�ve que les exportations hors hydrocarbures demeurent toujours marginales, avec seulement 2,73% du volume global des exportations et une valeur de 293 millions de dollars en baisse de plus de 44%.
C. B.

Exportations hors hydrocarbures : Les principaux produits hors hydrocarbures export�s sont constitu�s par le groupe �demi-produits� avec une part de 1,84% du total des exportations, soit l'�quivalent de 198 millions de dollars, suivi du groupe �produits bruts� (40 millions de dollars), du groupe �biens alimentaires� (32 millions) et des �biens d'�quipements industriels� (12 millions).
C. B. /APS
Importations : La r�partition des importations par groupes de produits fait ressortir une hausse pour l�ensemble des groupes de produits, � l'exception de celui des biens alimentaires qui a baiss� de 16,37% pour une valeur de 1,65 milliard de dollars contre 1,98 milliard au 1er trimestre 2008. En effet, les importations destin�es aux �quipements, qui repr�sentent pr�s de 45% du total des importations, sont pass�es de 3,46 milliards de dollars � 4,24 milliards de dollars, en hausse de 22,25%. Les hausses ont aussi touch� les biens destin�s � l'outil de production (13,11%), soit 2,55 milliards de dollars et, enfin, les biens de consommation non alimentaires avec une hausse de 13,90%, soit 975 millions de dollars.
C. B. /APS

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