Actualit�s : ENL�VEMENTS DE TOURISTES DANS LE SAHEL
Un feuilleton qui vient juste de commencer


Apr�s une s�questration qui a dur� environ quatre mois, quatre des six otages, dont l�enl�vement au Niger et au Mali a �t� revendiqu� par Al-Qa�da au Maghreb, ont �t� lib�r�s ce mercredi.
Il s�agit d�un envoy� sp�cial de l�Onu et de son assistant, tous deux d�origine canadienne, et de deux femmes touristes d�origine helv�tique et allemande, alors que deux autres otages, un Britannique et un Suisse, sont rest�s entre les mains des ravisseurs. Cette derni�re �prouesse� de l�ex-GSPC est la troisi�me du genre depuis 2003, o� chaque fois, l�organisation terroriste s�en sort avec une ran�on faramineuse destin�e � financer ses actes criminels en Alg�rie. Dans l��pisode de 2003, c�est sur la pression des pays dont sont originaires les touristes occidentaux enlev�s que l�Alg�rie a d� c�der et laisser la route libre � leurs ravisseurs pour les emmener au Mali o� a �t� n�goci�e la ran�on de leur lib�ration. Pour rappel, � l��poque, l�Alg�rie avait mobilis� des commandos d��lite pour les lib�rer. Une premi�re action a permis de r�cup�rer sain et sauf un premier groupe d�une quinzaine d�otages dans la r�gion de Tamanrasset et liquider un certain nombre de terroristes. Nombre de voix � l��tranger ont, alors, tout fait pour mettre cette lib�ration sur le compte d�une �largesse� des ravisseurs et non gr�ce � l�action d�un commando de l�arm�e alg�rienne. L��tonnant silence des touristes quand ils ont regagn� leur pays respectif, sur les conditions de leur lib�ration a contribu� � entretenir le doute sur l�efficacit� des comp�tences militaires alg�riennes. Pour en apprendre un peu plus, il a fallu, attendre l�ann�e 2008 quand un journal alg�rien a pu contacter un Autrichien, M. Ingo Bleckmann, qui se trouvait parmi les otages lib�r�s par le commando, en m�me temps que son fils �g� de 25 ans, Andreas. �Je suis redevable de ma vie � l�arm�e alg�rienne�, a-t-il tenu � d�clarer. Il a confirm� l�intervention du commando qui, selon lui, �a d�ploy� un grand professionnalisme pour nous sauver et nous �viter le moindre mal d�autant que nous avions entendu que neuf terroristes ont �t� tu�s et que j�ai vu mois m�me quatre d�entre eux�. Ayant bien mesur� et compris ce qui pourrait les attendre dans le cas d�un enl�vement de touristes dans le Sahara alg�rien, les terroristes du GSPC, devenu entre-temps la branche d�Al-Qa�da au Maghreb, ne s�y sont plus aventur�s. L�enl�vement de deux touristes autrichiens, l�ann�e derni�re, s�est op�r� au sud de la Tunisie. Et celui de ces derniers mois, dont une partie des otages a �t� lib�r�e mercredi dernier, a �t� commis au Niger et Mali. Le d�nouement de l�un et l�autre a eu lieu dans ce dernier pays o� ont �t� n�goci�es les conditions de la lib�ration des victimes dans une totale opacit� avec, au bout du compte, chaque fois, une lourde ran�on sonnante et tr�buchante. Ces graves pr�c�dents risquent d�sormais de devenir une r�gle pour les groupes terroristes d�Al- Qa�da au Maghreb. Elle consiste � enlever des touristes dans n�importe quel pays limitrophe et se retirer au Nord du Mali pour monnayer � prix fort leur lib�ration, en toute impunit�. Si les tractations sont men�es en dehors du territoire alg�rien, il reste que l�Alg�rie est le seul pays � en subir les cons�quences � travers des attaques sanglantes au quotidien dans ses diff�rentes r�gions o� l�ex-GSPC continue � disposer d�une pr�sence. Justement, en partie non n�gligeable, gr�ce au financement provenant des ran�ons des touristes pris en otages en dehors du pays, et aux �quipements militaires (parfois lourds) qu�il acquiert par ce moyen aupr�s des contrebandiers sah�liens. La lib�ration de ce mercredi des deux repr�sentants onusiens de haut rang et des deux femmes touristes, tous sains et saufs, est assur�ment une nouvelle rassurante. Il est � esp�rer que les deux derniers otages qui restent entre les mains des terroristes conna�tront la m�me issue. Mais sont-ils effectivement les derniers ? Rien ne laisse penser que, t�t ou tard, l�organisation terroriste ne va pas r�cidiver dans cette pratique, maintenant qu�elle a acquis un savoir-faire en la mati�re apr�s trois cas d�enl�vements de groupes entiers de touristes �trangers dans trois pays diff�rents o� les commandos alg�riens ne peuvent intervenir. Tout laisse indiquer qu�il s�agit d�un feuilleton qui vient juste de commencer. Mais si l�Alg�rie n�a pas choisi cette nouvelle bataille, elle est pourtant condamn�e � la gagner.
Mohamed Issami

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