Le d�partement des sciences politiques et des relations internationales de l�universit� Mouloud- Mammeri de Tizi-Ouzou a organis� mercredi et jeudi derniers un colloque ayant pour th�me la lib�ralisation �conomique et l�ouverture politique dans les Etats de l�Afrique du Nord. Une exp�rience inachev�e et une transition mal ma�tris�e, de l�avis de nombreux intervenants parmi lesquels des enseignants chercheurs de nombreuses universit�s du pays.
Le Dr M. R. Mazoui, de l�universit� d�Alger, s�est interrog� sur l�importance de l�Etat en tant que facteur de changement. Son expos� est une analyse r�trospective de l��volution de l�Etat, des cinq pays pivots de l�Afrique du Nord, � savoir l�Alg�rie, le Maroc, la Tunisie, la Mauritanie et l�Egypte soumis � des facteurs internes et externes qui ont impos� ces mutations sur le plan �conomique et politique. Une transition qui a �volu� au gr� des bouleversements g�ostrat�giques qui ont accompagn� la formation de ces Etats, � travers trois �tapes essentielles. La premi�re �tape qui remonte aux premi�res ann�es d�ind�pendance a co�ncid� avec l�affirmation de la pr��minence de l�Etat dans la sph�re �conomique et politique, avec une nette tendance proclam�e pour la dimension sociale et l�instauration de la justice sociale. �Plus d�Etat, unanimisme et fermeture politique �, un triptyque qui r�sume, selon le conf�rencier, des choix id�ologiques et politiques bas�s sur le centralisme, l�unanimisme de la pens�e et la fermeture politique per�us comme des solutions au d�veloppement �conomique. Amorc�e avec la chute du mur de Berlin, la deuxi�me �tape est marqu�e par des bouleversements qui ont eu comme cons�quence le reflux de l�Etat au profit du march� et du lib�ralisme �conomique et de l�ouverture politique, selon l�auteur pour qui l��tape actuelle qui est caract�ris�e par une crise financi�re mondialis�e a permis la r�habilitation de l�Etat dans certaines de ses pr�rogatives, soulignant la tendance actuelle � la �conciliation entre l�Etat et le march�. Le Dr M. Ben Abdelaziz, de l�universit� d�Alger, qui a analys� le rapport entre l��conomie et la politique fera observer que les transformations �conomiques n�induisent pas automatiquement des changements politiques. Pour illustrer son propos, il cite les exemples chinois et tunisien caract�ris�s par l�autoritarisme envahissant de l�Etat qui affaiblit la soci�t� et emp�che l��mergence d�une classe moyenne revendicative, soulignant l�attractivit� de la d�mocratie occidentale sur les ex-pays de l�Est. Leurre de la transformation de l�Etat dans la pratique maghr�bine est le th�me de la conf�rence du Dr A. Kacher, de l�universit� de Tizi-Ouzou. �Les amendements successifs de la loi fondamentale dans ces pays (15 fois en Tunisie, 3 fois au Maroc et 8 fois en Alg�rie) constituent un leurre, un prisme trompeur sur l�op�rabilit� de la transformation de l�Etat pour la soci�t�.� Le conf�rencier, qui s�interroge sur l�objectif de �cet engeigner constitutionnel�, r�pond tout de go : �C�est la stabilit� du syst�me politique en place qui est recherch�e. Ces exp�riences visent la fortification des �quilibres politiques que la transformation de la soci�t�, par l�ouverture et la participation politique des citoyens. Les crises et les probl�mes �conomiques ne se r�glent pas par des r�visions constitutionnelles �, ajoutera A. Kacher pour qui la communaut� internationale commence � se r�signer devant cette situation tiers-mondiste. Selon lui, c�est la stabilit� qui est recherch�e pour pr�server des int�r�ts strat�giques. Le Dr Kais Cherif, de l�universit� de Tizi-Ouzou, parlera des limites d�ordre juridique et pratique du pluralisme politique en Alg�rie. A c�t� de certains �cueils pr�vus par le l�gislateur, il y a d�autres obstacles d�ordre pratique et impos�s par le terrain et qui sont des facteurs de blocage de l�expression du pluralisme politique et syndical et de la d�mocratie.
S. A. M.

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