Le syndicat UGTA, alli� du pouvoir, voire plus, et unique interlocuteur de celui-ci pour parler et n�gocier au nom des travailleurs alg�riens, se contente de ce que les observateurs qualifient de miettes. Autant dire que le pouvoir parle � lui-m�me. Fort heureusement, les syndicats autonomes posent le vrai probl�me du pouvoir d�achat qui s��rode chaque jour un peu plus.
Pour ceux qui revendiquent un SNMG � 15 000 DA, le Cnapest, par le biais de son coordinateur national, r�torque que ce montant est � des ann�es lumi�re de la r�alit�. Il pr�conise, par cons�quent un SNMG � 30 000 DA. Il ne manquera pas d�argument � cet effet. L�am�re r�alit� des m�nages alg�riens en est une. Cette revendication salariale ressort, en outre de l��tude faite par l�Intersyndicale (IAFP), dont fait partie le Cnapest. Cette �tude a �t� r�alis�e � partir des indices des prix r�els �coul�s dans le march� national notamment des produits de premi�re n�cessit�. Selon Nouari Larbi, coordinateur national, de ce syndicat autonome, cette �tude calcule le montant n�cessaire � une famille de cinq personnes pour survire dans notre pays � l�exclusion des produits et des services � caract�re culturel ou consid�r�s comme superflus. Le coordinateur national, qui �tait � Boumerd�s ce mercredi pour assister � une journ�e de formation des syndicalistes du Cnapest, propose, en outre, la mise en place d�une instance nationale regroupant le gouvernement, les syndicats agr��s, le patronat et les institutions officielles des statistiques, pour suivre l��volution du pouvoir d�achat du r�gime indiciaire appliqu� en Alg�rie. Pour rappel, le calcul du co�t de la vie dans notre pays r�alis� par le Cnapest recommande, pour un cadre interm�diaire, l��quivalent d�un professeur de l�enseignement secondaire (PES) l�attribution d�un salaire minimal de 100 000 DA par mois. Cette �valuation est dat�e de l��t� 2008, bien avant que les m�nages ne subissent d�autres flamb�es des prix. Toujours en mati�re salariale, le coordinateur du Cnapest fustige le gouvernement qui, selon lui, ne respecte m�me pas ses propres lois. �Nous sommes en mai, mois des travailleurs, et nous constatons que des jeunes sont pay�s � raison de 2 100 ou 3 000 DA dans le cadre des contrats d�emploi de jeune. Cela ne repr�sente que 20% d�un SNMG d�risoire de 12 000 DA. Ces jeunes sont recens�s dans les statistiques faisant �tat de la cr�ation d�un million d�emplois�, d�plore-t-il. Concernant l�application du statut particulier dans le secteur �ducatif, la base de ce syndicat perd, selon son coordinateur, patience �Mis � part la classification � l��chelle 13 des professeurs de lyc�e induisant un salaire de base de 26 000 DA et celui du poste de professeur principal dont le salaire de base est de 28 000 DA, il n�y a rien de nouveau. Nous attendons des textes d�application�, dira-t-il. Selon lui, ce qui a �t� convenu avec la tutelle ne s�est toujours pas concr�tis� �c�est � se demander qui d�cide � ce sujet�, s�interroge-t-il avant d�ass�ner : �le ministre de l�Education nationale n�a pas le pouvoir de n�gocier.� Or, on le sait, le Cnapest fait du r�gime indemnitaire son cheval de bataille. Il a, � ce propos, dress� une liste des primes et indemnit�s qui doivent �tre institu�es pour combler le d�ficit salarial, particuli�rement au sein de la corporation. Interrog� sur l��ventualit� du recours � des actions de protestation, M. Nouari s�est content� de dire : �Nous organisons des journ�es de formation et nous en sommes � la quinzi�me wilaya, c�est aussi l�occasion d��couter la base. Par ailleurs, nous tiendrons notre conseil national avant la fin de l�actuelle ann�e scolaire. C�est � ce moment que nous d�ciderons de la conduite � tenir.� Il n�a, cependant pas exclu le recours une gr�ve sous une forme ou une autre.
Culture syndicale
�Nous militons pour un citoyen qui revendique pacifiquement ses droits et qui s�int�gre dans la soci�t� � laquelle il s�apparente�, dira � l�ouverture de cette journ�e de formation, le responsable national du Cnapest. Ce syndicat ex�cute les r�solutions de son premier congr�s qui s�est tenu, rappelons-le, � Alger l��t� 2008. Apr�s la campagne de restructuration, il passe effectivement � celle de la formation. La wilaya de Boumerd�s est la quinzi�me �tape de ce programme. Revendiquer, protester et n�gocier, c�est le principe de base du syndicaliste mais cela ne sert � rien si ce dernier n�est pas form�. Ce cycle de formation comble ce d�ficit. Cette formation, notent les observateurs, est dispens�e � des collectifs qui, de mani�re g�n�rale, ont les capacit�s d�assimiler ais�ment le discours syndical. L�objectif est aussi de cr�er une tradition de lutte pour la p�rennit� de ce droit syndical dans notre pays. De plus le Cnapest opte pour le fonctionnement d�mocratique de ces instances. Pour ce faire, il a choisi l�organisation horizontale et la prise de d�cision coll�giale. Durant la journ�e organis�e � Boumerd�s, des membres du bureau national �taient pr�sents aux c�t�s des membres du conseil de la wilaya de Boumerd�s et des sections locales pour �couter d��minents sp�cialistes. Ces derniers ont dissert� aussi bien sur l�historique du syndicalisme en Alg�rie, le droit syndical, le tissu l�gislatif en la mati�re que sur les techniques de n�gociation.
Abachi L.

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