Le ph�nom�ne des harraga ne cesse de d�fier le gouvernement qui se f�licite du succ�s d�un bilan inachev� et qui le restera encore. Et comme pour jeter le discr�dit sur la politique de l�emploi men�e par les autorit�s de notre pays, des jeunes Alg�riens, qu�ils soient du nord ou du sud, multiplient les tentatives de rallier les c�tes sud du continent europ�en � bord d�embarcations bricol�es � la va-vite.
Mais qu�est-ce qui pousse ces milliers de jeunes � braver les dangers d�une mer souvent assassine ? Ce qu�il faut savoir avant d�accabler ces jeunes comme le font certains hommes politiques, � l�instar de l�ex-chef du gouvernement, lors de sa sortie m�diatique � Oran � l�occasion de l�ouverture du 1er colloque national sur l��migration clandestine, organis� par l�inoxydable Union nationale de la jeunesse alg�rienne (UNJA), est que le probl�me n�est pas seulement le ch�mage comme cherchent � l�imposer certains esprits chagrins, mais la mal-vie. A d�faut d�une enqu�te sociologique n�cessaire, l�Etat ne peut avoir la pr�tention de dire qu�il est � l��coute des jeunes. Le discours moralisateur dont usent et abusent les �d�cideurs� ne peut emp�cher ce ph�nom�ne. Aujourd�hui, cette frange de la population est � la recherche d�une libert� sans entrave, car bien que le pays soit ind�pendant, la jeunesse se sent toujours vivre dans un �pays occup�. Occup� par qui ? Me dira-t-on ; par une g�rontocratie aux pratiques opaques, un �Etat pauvre� avec des milliards de dollars dans les r�serves et dont la morale officielle est r�trograde. Nonobstant cette �pre r�alit�, les jeunes, gar�ons et filles, plus entreprenants que jamais, restent d�termin�s � faire entendre leur voix, car ce qui �tait hier cach�, ni�, minor�, tel un fl�au, est en 2008 un fait social digne d�int�r�t, un mouvement de contestation individuel et collectif, passif et tragique, la mort �tant presque toujours du voyage.
Amine Mohamed Oussa�d

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