Vox populi : ACTUALIT� POLITIQUE
Hanoune et Ziari s�activent


Des troubles sont signal�s ici et l�. Dans certains cas, c�est la mis�re des masses que l�on hurle. Et dans d�autres cas, ce sont des manifestations de revendications sociales qui d�bordent de leur cadre pour se transformer, car m�pris�es, en requ�tes identitaires.
Ou carr�ment des �meutes tribales. Que Louisa Hanoune ait raison ou pas, que l�APN interrompe sa mandature ou pas, que Ziari ait vu juste ou pas, que Zerhouni ait dit la v�rit� ou pas, que pourrait m�tamorphoser la dissolution de l�APN dans le quotidien du peuple ? Que gagneront ces salari�s aux fins de mois non arrondies ? Louisa Hanoune fait de la politique, elle a �un don�. Ziari fait �galement de la politique sans en avoir �de don�. Dissolution ou pas de l�APN, �a ne peut �tre qu�un jeu d��checs, mais dans lequel le roi n�est jamais mis en �chec. Admettons que Bouteflika contente Hanoune en ordonnant la dissolution de la chambre basse du Parlement ! Que va-t-il changer ? Rien. Absolument, rien. D�autres d�put�s seront �lus, toujours dans des �lections boud�es, contest�es et contestables, � la place et au lieu des actuels, pas tous, bien entendu. Ces nouveaux �repr�sentants du peuple�, mais anciens dans le syst�me de la cooptation, voteront toutes les lois pass�es et � venir, impopulaires soient-elles. Ils applaudiront � toutes les actions du gouvernement, incompr�hensibles soient-elles. Ils ne s�offusqueront point quand ils prendront connaissance que des ordonnances ont �t� promulgu�es entre deux sessions, importantes soient-elles. Ils ne refuseront pas les salaires, non n�goci�s, mais g�n�reusement conc�d�s. A d�faut d�une initiative politique ou �conomique � m�me de redonner aux Alg�riens le go�t de vivre, non de survivre, Hanoune veut vendre un leurre. Un autre. L�id�e de la dissolution de l�APN aurait �pat� plus d�un, si celle-ci �tait r�ellement consid�r�e comme un contre-pouvoir. Ou tout simplement, consid�r�e. Ce n�est pas le cas. Et peut-�tre, pour longtemps. Puisqu�il est annonc� que la future r�vision constitutionnelle induirait un r�gime pr�sidentiel absolu. Quand Louisa Hanoune parle de la politique, ne sait-elle pas que parler de politique dans un pays qui n�a pas de bornes politiques est un fait de d�bilit� avanc�e ? Peut-elle, avec ses �dons� politiques, nous �clairer en nous indiquant dans quel giron �voluons-nous ? Sommes-nous sur la voie des ultracapitalistes ? Sur celle des capitalistes ? Non, sur celle des socialistes ? Ou encore sur celle des centristes ? Ou plut�t sur l�all�e des �ultra-capitalosocialo- d�mocrato-populistes �. Cette nouvelle d�finition, id�ologiquement non encore con�ue, identifie les options politico-�conomiques choisies jusque-l� par le pays. L�Alg�rie est avec tous et contre tous. Elle est avec l�Europe contre l�h�g�monie des USA et le lobby juif. En m�me temps, elle coop�re avec les USA contre le terrorisme international. Avec le G 77 contre les G 7, G 8 et G 20, tout en ne coupant pas les ponts et les liens. Avec la Russie non socialiste contre le bloc de l�Ouest. Allez comprendre quelque chose ! �Notre politique est claire�, disait d�j� l�autre� Sinc�rement, a-t-on besoin de �dons� pour faire de la politique dans un pays o� les apolitiques sont entra�n�s pour faire de la politique, en violation des lois sur le monde associatif ? Pour d�duire qu�on ne r�pudie pas une femme, qui a consenti � se donner dans la clandestinit�, sans dot, du simple fait que m�me si le mariage est consomm�, l�acte consacrant ces liens n�est jamais �tabli par contre, il ne faut croire que l�on a fr�quent� les grandes �coles. Autrement dit, une Assembl�e qui a r�vis� la Constitution en moins d�une heure de temps, permettant du coup � Bouteflika un troisi�me mandat, ne peut �tre renvoy�e ainsi. Et pour le comprendre, pas besoin non plus de �dons politiques �. En politique, �a s�appelle une concession r�ciproque. Mais comme affirm� auparavant, point de politique dans un pays o� toute lisibilit� politique devient floue, l�APN pourrait �tre dissoute, non pas parce que r�clam�e par Hanoune, mais pour d�autres consid�rations dont la politique n�a rien � avoir. A titre illustratif, le FLN est majoritaire � l�APN mais ne gouverne pas. Le RND, en revanche, est second, tout en pr�sidant aux destin�es du S�nat, alors que Ziari n�est que le troisi�me personnage de l�Etat. Belkhadem, Ziari et les siens ne se sont-ils pas rendu encore compte que �le redressement� op�r� sur le FLN n�est pas payant ? Du moins, pas comme escompt�. Pour revenir � l�APN, si Hanoune insiste, persiste et s��ternise sur l�APN et son imminente dissolution, c�est peut-�tre parce qu�elle a des garanties que Ziari ignore, apr�s avoir accept� de concourir dans une �lection � l�issue connue d�avance. Une concession, une autre. Ainsi est la politique � l�alg�rienne� Pas besoin de �dons� quand c�est la culture du compromis qui est �rig�e en mode politique. Alors ! Dissolution ou pas de l�APN, tout demeure en l��tat.
Azzedine Aggoune, observateur non politique

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