Monde : ESSAI NORD-CORÉEN
La Russie, «inquiète», plaide pour des négociations à six


La Russie a estimé, hier, que le nouvel essai nucléaire nord-coréen constituait une «menace» pour la sécurité en Asie du nor-dest et appelé à trouver une solution à la crise dans le cadre des négociations à six, semblant exclure des sanctions.
«Les dernières actions de la Corée du Nord provoquent une escalade en Asie du nord-est et menacent la sécurité et la stabilité dans la région», souligne le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. «L'essai nucléaire est un coup sérieux porté aux efforts internationaux pour renforcer le Traité de non-prolifération des armes nucléaires», poursuit le texte. Moscou souligne également que l'essai «viole la résolution 1 718 du Conseil de sécurité de l'ONU qui exige, entre autres, que Pyongyang ne mène pas d'essais nucléaires». Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, s'est auparavant dit «inquiet» après l'annonce d'un nouvel essai nucléaire nord-coréen, selon des propos tenus à Beyrouth et rapportés par les agences russes. La Russie appelle les Nord-Coréens à «faire preuve d'une approche responsable» tout en insistant sur le fait que le conflit «ne peut être réglé que dans le cadre du processus de négociations à six» (Corée du Nord et du Sud, Etats-Unis, Russie, Japon, Chine) sur la dénucléarisation de la Corée du Nord, selon le communiqué. Des parlementaires proches du Kremlin et bien informés sur la diplomatie russe ont de leur côté mis en garde contre de nouvelles sanctions contre Pyongyang. «On peut avoir recours à des sanctions contre un pays qu'on peut priver de quelque chose», mais la Corée du Nord «connaît déjà une crise économique et alimentaire colossale », a souligné Mikhaïl Marguelov, président de la commission des affaires étrangères au Sénat russe. «Avec l'augmentation des sanctions, les régimes totalitaires deviennent plus forts», a-t-il ajouté cité par l'agence Itar-Tass tout en prônant une politique «de la carotte et du bâton» vis-à-vis de Pyongyang. «Nous devons éviter toute nouvelle sanction à l'égard de la Corée du Nord qui entraînerait un effet contraire», a renchéri Konstantin Kossatchev, président de la commission des Affaires étrangères à la Douma (chambre basse du Parlement) cité par Interfax. En avril, le Conseil de sécurité de l'ONU avait condamné un tir de fusée balistique nord-coréen et renforcé le régime de sanctions visant Pyongyang, dans une déclaration toutefois non contraignante, Moscou et Pékin s'étant opposés à une position plus dure. La Corée du Nord a annoncé, hier avoir effectué un nouvel essai nucléaire d'une puissance supérieure à celui d'octobre 2006, faisant fi des pressions internationales visant à la faire renoncer à son programme nucléaire. Selon le ministère russe de la Défense, la puissance de l'essai nucléaire était de 10 à 20 kilotonnes.



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http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2009/05/26/article.php?sid=83707&cid=26