La cérémonie de passation de consignes entre l’ancien et le nouveau secrétaire général du mouvement El Islah, respectivement Mohamed Djahid Younsi et Ahmed Benabdeslam, s’est déroulée jeudi au siège national du parti à Alger. Pour les deux responsables de la formation islamiste, «c’est le principe démocratique de l’alternance au pouvoir qui est ainsi consacré».
Lotfi Mérad - Alger (Le Soir) - «C’est un exemple que nous donnons à
tous les partis politiques qui appellent dans leurs discours à une
alternance au pouvoir sans que cela soit consacré dans leur propre
formation », a d’emblée estimé l’ex-secrétaire général Mohamed Djahid
Younsi dans son discours. Visiblement ému, l’ex-candidat à la
présidentielle d’avril 2009, sous les couleurs du Mouvement pour la
réforme nationale (MRN), a souligné l’importance de cette journée qui
«consacre une habitude démocratique hautement symbolique qui est
l’alternance pacifique et fraternelle aux postes de responsabilités».
Une pratique démocratique qui, malheureusement, reste «absente dans nos
formations politiques qui se réclament du camp des défenseurs de la
démocratie». «L’alternance aux postes de responsabilités doit être
érigée en une tradition dans les formations politiques qui doivent
également consacrer le dialogue démocratique comme un principe dans leur
mode de fonctionnement» note encore Djahid Younsi. Il en veut, pour
preuve, la situation désastreuse de nombreuses formations politiques que
seuls «les scissions, les dissidences, l’implosion et autres procédés
violents sont à même de provoquer le changement dans les équipes
dirigeantes au sein de partis politiques, associations et organisations
». L’ancien secrétaire général d’El Islah critiquera dans la foulée,
«les partis politiques qui refusent l’alternance au pouvoir et appelle
en même temps à un changement au sein du pouvoir ». «Le renouveau c’est
tous les partis qui le reconnaissent comme vertu démocratique mais rares
sont ceux qui s’y conforment», dira-t-il à ce propos. Le nouveau
secrétaire général de la formation islamiste a lui aussi abondé dans le
même sens en soulignant que «l’alternance à la tête d’El Islah démontre
que le changement peut se faire pacifiquement sans avoir à recourir à la
dissidence, aux mouvements de redressement, à la violation de la
Constitution, aux coups d’Etat et autres procédés violents propres aux
pays arriérés». «Dans deux ans au plus, je céderai ma place à mon
successeur » dira Ahmed Benabdeslam. Car, conformément aux statuts du
MRN, le secrétaire général est élu pour un mandat d’une année
renouvelable une seule fois. Déclinant les grandes lignes du plan
d’action du parti dans les deux ans à venir, Ahmed Benabdeslam a soutenu
que «notre formation va s’engager dans la bataille des libertés
politique, syndicale et médiatique». Il s’agit en définitive d’ériger un
«parti algérien fort, capable de séduire l’élite algérienne dans toute
sa composante». Il convient de noter enfin que Mohamed Djahid Younsi
occupera le poste de responsable de la politique et des relations au
sein du MRN.
L. M.
VACANCE DE LA PRÉSIDENCE DU MRN
Pas de congrès extraordinaire en vue
«La vacation du poste de président du mouvement El Islah après la
démission de Mohamed Boulahia, ne nécessite pas la tenue d’un congrès
extraordinaire» a affirmé, hier, le nouveau secrétaire général du
mouvement Ahmed Benabdeslam. «Au sein de notre formation, le titre de
président est un poste honorifique et n’a aucune influence sur le
fonctionnement et les activités du parti», a-t-il justifié.
L. M.