Vox populi : MONSIEUR LE PR�SIDENT, C�EST LE MOMENT DE TENIR VOS PROMESSES
�Ecartez ces incomp�tents corrompus et ouvrez les portes � l'�lite alg�rienne�


Monsieur le Pr�sident

C'est avec fiert� et �motion que je vous �cris cette lettre en esp�rant qu'elle arrivera � destination. Je vous �cris en ma qualit� de citoyen alg�rien, m�me si j'ai quitt� ma terre natale pour aller vivre � l'�tranger o� les cieux ont �t� plus cl�ments avec moi en partie, l'amour de ma patrie n�a fait que grandir avec le temps que j'ai pass� dans mon �exil�.
Permettez-moi, Monsieur le Pr�sident, de me pr�senter et de vous raconter ma petite histoire. Je suis un jeune Alg�rien, j'ai fait toutes mes �tudes en Alg�rie, jusqu'� obtention de mon dipl�me initial, apr�s quoi, � l'�gal des 90% des gens de mon m�tier, j'ai quitt� l'Alg�rie pour poursuivre mes �tudes en France car il n'existe pas d'encadrement pour ma branche en Alg�rie, encore moins de poste de travail dans le domaine, je faisais partie de ce que les Occidentaux appellent �l'immigration cibl�e� et ce que nous les Alg�riens appelons �l'h�morragie ou la fuite des cerveaux�. En quittant l'Alg�rie, j'avais comme toute la jeunesse alg�rienne � l'esprit l'id�e de ne plus revenir au pays (que Dieu me pardonne), mais d�s que j'ai mis les pieds sur le sol fran�ais, d�s la premi�re minute, j'ai eu comme une r�v�lation (Dieu m'en est t�moin), je me suis rappel� tout d'un coup notre guerre de Lib�ration qui nous rendait si fiers, le million et demi de martyrs qui ont donn� leur sang et leur vie et abandonn� tout ce qui �tait cher � leurs yeux pour qu'un jour, des Alg�riens comme moi puissent na�tre dans une Alg�rie libre et ind�pendante ; j'ai d�cid� � l'instant m�me qu'un jour, je rentrerais chez moi et que je contribuerais au d�veloppement de mon pays d�s que l'opportunit� s'offrirait. Si je vous �cris cette lettre, c'est pour vous faire part de ma grande inqui�tude et indignation face aux �v�nements qui se passent en Alg�rie ; pour vous dire que l'Alg�rie est malade, l'Alg�rie ne va pas bien et cela s'�tend sur un large spectre, forte inflation � cause de la d�pendance quasi totalitaire, corruption, ins�curit�, injustice, syst�me �ducatif et sant� publique d�grad�s, �meutes, crise sociale, hooliganisme, banditisme, absence de la paix sociale, crise de logement, haraga qui est un des probl�mes majeurs et non �un rien du tout� comme l�a qualifi� M. Belkhadem� et les nombreux probl�mes non d�nombrables. Je profite de l'occasion pour vous poser une question : pourquoi ceci se passe-t-il en Alg�rie, alors que le pays est le deuxi�me le plus riche du continent ? Le rem�de de cette maladie, c'est de faire appel aux v�ritables comp�tences alg�riennes, et d'accorder de l'importance � la jeunesse marginalis�e et bl�m�e � tort. Cette jeunesse, qui repr�sente plus de 75% de la population et chez qui le ch�mage (entre les 18-35 ans) avoisine les 70% et non le 11% annonc�, est l'avenir de l'Alg�rie. Monsieur le Pr�sident, je ne suis pas d'accord avec vous quand vous dites que le ch�mage est de moins de 11% et que ce sont les jeunes qui ne veulent pas travailler, je suis un jeune, tout mon entourage et toutes mes relations sont des jeunes comme moi, et je vois la r�alit�, si un jeune a sacrifi� une bonne partie de sa vie � faire des �tudes sup�rieures, c'est pas pour travailler dans l'agriculture ou dans le b�timent, mais dans un poste digne, avec cette politique vous n�encouragez pas les jeunes � faire des �tudes sup�rieures, � se sp�cialiser, mais � �tre des �trabendistes�, et au malheur de l'Alg�rie, on voit bien �a, l'�lite et les intellectuels alg�riens quittent le pays tandis que des trafiquants de tous genres s'enrichissent. Il ne faut pas bl�mer la jeunesse qui est impuissante devant ce syst�me v�tuste, ce dinosaure immobile, vous n'avez pas offert aux jeunes assez d'opportunit�s pour pouvoir les juger ainsi, c'est pas tout le monde qui doit se prendre en charge et cr�er son propre poste de travail, on ne peut �tre tous des commer�ant ou des �trabendistes�, vous ne pouvez dire � un jeune titulaire d'un 3e cycle en physique nucl�aire ou en astrophysique d'aller faire du commerce ou de travailler dans le b�timent, par cette action vous d�valorisez la personne et la science elle-m�me, mes amis m'envient car pour eux je suis tr�s chanceux �je r�side � l'�tranger�, la jeunesse alg�rienne est d�sesp�r�e, pour eux le pays ne va jamais se d�velopper , tout le monde dit la fameuse phrase �l'bled ma tatsagamch�, pour eux la solution, c'est de partir � l'�tranger, les jeunes et les moins jeunes, les instruits et les moins instruits quittent l'Alg�rie par milliers par toutes les voies possibles, l�gales ou non, peu importe, l'objectif est d'atteindre la rive nord, au risque m�me de leur vie car ils sont d�sesp�r�s et vous dites qu'ils cherchent le gain facile ! On a besoin de quelqu'un qui nous rend l�espoir, on a besoin de quelque chose de concret, quelque chose de mat�riel, pas de simples promesses et qui n'ont jamais �t� tenues. L'image de notre gouvernement est obsol�te et archa�que, que ce soit sur le plan national ou international, les Alg�riens ont besoin de nouveaux visages, de nouvelles t�tes, pas d'un gouvernement recycl� depuis plus de 10 ans et qui a fait grandement preuve de son incomp�tence et de sa mauvaise gestion, � l'exception de quelquesuns. Monsieur le Pr�sident , il n�y a pas en Alg�rie que 20 personnes qui se passent le relais et qui sont en place depuis plus d'une d�cennie qui peuvent la g�rer, si un ministre a failli dans sa mission dans un domaine ou dans un autre, il n�y a pas de raison de croire qu'il va r�ussir dans un autre ; or dans notre gouvernement, on a des ministres qui ont occup� 5 ou 6 minist�res sans succ�s, comment voulez-vous qu'ils soient cr�dibles, ce sont des gens qui ont perdu toute cr�dibilit� vis-�-vis du peuple, ils ont perdu quelque chose de primordial : �la confiance du peuple�. Il est plus facile d'avoir un RDV avec le pr�sident am�ricain que de voir le simple maire du coin, il n'est jamais l�, tout le temps en �r�union�, sans qu'on voie jamais le r�sultat des ces r�unions. Le taux de participation n�gligeable et honteux aux derni�res �lections l�gislatives et locales est la preuve directe que les Alg�riens n'ont plus confiance dans ceux qui les dirigent, pour les Alg�riens leurs soi-disant repr�sentants sont des opportunistes, des �khobzistes� comme on dit, ils sont juste l� pour s'enrichir, et tout �a se passe sous vos yeux, Monsieur le Pr�sident. La corruption gangr�ne le pays � un tel point que m�me l'Afrique noire donne l'exemple de l'Alg�rie, on est devenu une r�f�rence en la mati�re, des anciens hauts responsables alg�riens en t�moignent, les grandes multinationales pr�f�rent investir dans d'autres pays voisins au lieu du n�tre, j'ai lu r�cemment dans un journal de renomm�e mondiale que le syst�me bancaire alg�rien est le plus archa�que du Bassin m�diterran�en ! L'Alg�rie est le pays qui importe quasiment tout, y compris son inflation, �bled les conteneurs�, comment une terre si fertile, ancien grenier de l'Europe, est devenue si d�pendante en mati�re de denr�es alimentaires jusqu'� ne pas produire sa propre pomme de terre !? Contrairement � ce que pense la majorit� des gens, la mati�re la plus pr�cieuse que l'Alg�rie exporte n'est pas le p�trole mais sa mati�re grise, et tout comme cette �nergie fossile, cette mati�re est non renouvelable : une �tude r�alis�e en Alg�rie et parue dans un journal national, pr�voit qu'il n�y aura plus de comp�tences, en Alg�rie d'ici 25 ans si rien n'est fait, et rien n'est fait pour le moment, pourquoi !? Comment notre syst�me �ducatif, l'un des meilleurs � une certaine �poque, est devenu si m�diocre !? Pourquoi les formations et les dipl�mes alg�riens ne sont plus reconnus par le monde entier !? Pourquoi le niveau scolaire de nos voisins qui, autrefois, venaient �tudier chez nous, est bien meilleur que le n�tre !? Pourquoi la m�diocrit� de n�tre syst�me �ducatif est une �vidence pour tout le monde sauf pour notre cher ministre de l'Education nationale en poste depuis je ne sais plus combien d'ann�es et qui envoie ses enfants �tudier chez Sa Majest� aux frais du contribuable ? Si nos officiels ne reconnaissent pas la faille, rien ne sera fait pour y rem�dier. Savez-vous, Monsieur le Pr�sident, qu'on n'accorde m�me pas le titre d'aide-soignant aux m�decins alg�riens en Europe ? Les h�pitaux alg�riens sont dans un cas critique ; ce n'est pas seulement d� � un manque de moyens, mais au manque de comp�tences et � la mauvaise gestion. Les malades en Alg�rie n'ont droit � des soins de qualit� que s�ils ont des connaissances ou des relations � l'int�rieur des enceintes sanitaires publiques ou qu�ils d�boursent dans des cliniques priv�es et cet argent ne sera pas enti�rement rembours� par la S�curit� sociale, loin de l�� Les soins sont pourtant un droit garanti par la Constitution. Des sommes colossales sont engag�es dans de mauvais projets � cause de la mauvaise gestion et de l'incomp�tence de certains hauts responsables, et lorsque ces projets sont bons, ils ne sont pas r�alis�s, pourquoi ce gaspillage ? On est dans �l'�re du num�rique�, on peut simuler et faire des pr�visions de diverses situations avec des m�thodes num�riques qui ne co�tent rien, pourquoi alors s'amuser � faire d'�normes ouvrages (routes, barrages, ponts, usines de dessalement...) Tous les ingr�dients pour un d�veloppement durable sont pr�sents, les capacit�s intellectuelles, population jeune, ce qui repr�sente un �norme potentiel ouvrier, les ressources �nerg�tiques et en mati�res premi�res, une bonne situation financi�re, un vaste sol �tendu et une position g�ographique strat�gique qui fait de nous un v�ritable centre de gravit�, mais il manque une chose, et sans elle tous ces ingr�dients r�unis sont inertes, c'est : �la volont� politique�. Monsieur le Pr�sident, au nom de tous les Alg�riens, je vous demande de nous apporter les changements tant attendus que vous nous avez promis, �cartez ces incomp�tents corrompus et ouvrez les portes � l'�lite alg�rienne et laissez-la travailler et d�velopper son pays car elle ne demande que �a. Offrez-nous l'opportunit� de pouvoir travailler dans notre pays et le d�velopper et apr�s jugez-nous. Dans la vie, j'ai appris une chose, �tre patriote ne signifie rien si l�on n'a pas un certain pouvoir, je suis un patriote, un pur patriote, mon d�funt p�re me surnommait le fils de Boumediene. Lui a �t� un v�ritable patriote.
Alg�rie16409@gmail.com
P. S. : Cette lettre a �t� �crite bien avant le �coup d'Etat� du 12 novembre dernier et malgr� tous mes efforts, aucun journal ne l�a publi�e.

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