Chronique du jour : DECODAGES
IDE
Les pays sud-m�diterran�ens am�liorent leur attractivit�


Par Abdelmadjid Bouzidi
abdelmadjidbouzidi@yahoo.fr

�La crise actuelle ne va ralentir que temporairement le mouvement de d�localisation des activit�s.� C�est l�une des conclusions du dernier rapport du cabinet de conseil en strat�gie A. T. Kearney (USA - New York).
La Cnuced dans son rapport de mai 2009 confirme que le mouvement international des capitaux, notamment dans sa forme investissements directs �trangers (IDE), se poursuivra intens�ment d�s le d�but des ann�es 2010 et la croissance �conomique dans les pays du Sud en d�pendra pour une large part. C�est dire que la concurrence entre ces pays pour l�attrait des IDE sur leurs propres sites se poursuivra. L��tude de A. T. Kearney consiste � mesurer l�attractivit� des diff�rents pays en concurrence pour l�accueil des IDE. 43 crit�res ont �t� utilis�s pour cette �valuation. Ces crit�res ont �t� regroup�s en 3 cat�gories.
1/ L�attractivit� financi�re
Cet aspect compte pour 40% de la note globale attribu�e. On y trouve :
a) le niveau des r�mun�rations : plus ce niveau est faible et plus la note attribu�e est �lev�e
b) Le co�t des utilit�s : loyers, �lectricit�, t�l�communications internationales, transports a�riens...
c) la fiscalit� et la r�glementation.
2/ La qualit� et la disponibilit� de la main-d��uvre (30% de la note globale)
Cette s�rie d�indicateurs mesure principalement le niveau d��ducation de la population dipl�m�e disponible.
3/ L�environnement des affaires (30% de la note globale)

On retrouve ici les indicateurs utilis�s par la Banque mondiale dans ses enqu�tes �Dowing business� :
a) Respect du droit de propri�t�
b) qualit� des infrastructures de base
c) proc�dures de cr�ation et de liquidation des entreprises, etc.
A contexte �conomique globale �quivalent �pour des firmes de plus en plus nombreuses (notamment celles qui produisent les services et l'engineering), le co�t de la main-d��uvre n�est plus le probl�me. Elles cherchent � s�implanter dans des pays o� elles trouveront des ing�nieurs de qualit� et en nombre suffisant�. Dans cette �tude intitul�e �Les changements g�ographiques dans les d�localisations�, les experts du cabinet Kearney montrent clairement que les pays m�diterran�ens gagnent en attractivit� aux d�pens des pays de l�Europe de l�Est malgr� l�int�gration progressive de ces derniers � l�Union europ�enne. Ainsi, entre 2007 et 2009, le classement des pays les plus propices � accueillir les IDE en g�n�ral et les d�localisations plus particuli�rement a �volu� comme suit pour les pays m�diterran�ens : 

Pays Rang
2007 2009
Egypte 13e 6e
Jordanie 14e 9e
Tunisie 26e 17e
Maroc 36e  30e

(Flux d�IDE exprim�s en euro)

Les pays d�Europe centrale et orientale (Peco) ont par contre perdu de leur attractivit�. En Pologne par exemple, le flux des IDE pour 2008 a diminu� de -28%. La progression de ces flux en Tch�quie (72,6%) et en Hongrie (+7,7%) est rest�e tr�s mod�r�e et �pourrait ne pas durer� si l�on en croit l��tude du cabinet Kearney. La Tch�quie est d�ailleurs pass�e du 4e rang en termes d�attractivit� en 2004 au 32e en 2008. La Slovaquie, la Pologne et la Hongrie ont aussi chut� dans le classement. Cette r�orientation des flux d�IDE est expliqu�e par le cabinet Kearney par le fait que les multinationales d�localisent non plus en tenant compte, comme auparavant, du co�t de la main-d��uvre, mais plut�t en fonction de la qualit� et de la disponibilit� de la main-d��uvre comme nous l�avons d�j� signal�. De m�me, l�externalisation, c�est-�- dire la r�alisation d�un certain nombre de fonctions de l�entreprise par des sous-traitants �trangers, est guid�e par, pr�cis�ment, la qualit� de la main-d��uvre. L�Inde en est l�exemple le plus frappant en tant que pays d�accueil... Mais l��tude souligne que le Maroc et la Tunisie commencent aussi � attirer cette externalisation gr�ce � des efforts significatifs de formation de cadres de haut niveau. Alors faut-il fermer la porte aux IDE ou leur imposer des conditions draconiennes comme cherchent � le faire les nouvelles orientations du Premier ministre chez nous ? Peut-on gagner la bataille de la comp�titivit� de la croissance et du d�veloppement par la vieille strat�gie du self-reliance (le �compter-sur- soi�) ? Y a-t-il d�autres voies d�acquisition des hautes technologies que les investissements directs �trangers et la construction de l'attractivit�, nous qui avons connu les exp�riences du �cl�s en main� et du �produit en main� ? Peut-on refaire avec succ�s l�histoire du d�veloppement �conomique et repasser par toutes les �tapes qu�ont travers�es les pays actuellement d�velopp�s comme semble vouloir le faire notre ministre de l�Industrie en pensant que le mod�le sud-cor�en est encore transposable aujourd'hui dans un contexte mondial qui progresse � un rythme d�concertant ? Ces questions pour triviales qu�elles soient, semblent malheureusement toujours se poser en Alg�rie au moment o� d�autres �conomies qui aspirent � l��mergence les ont d�finitivement r�gl�es.
A. B.

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