Actualit�s : TROISI�ME JOUR DU PROC�S DE L�AFFAIRE DU D�TOURNEMENT DE 3200 MILLIARDS DE LA BNA
L�accusation et la d�fense se neutralisent


Le proc�s de l�affaire de d�tournement de 3 200 milliards de centimes de la BNA est loin de livrer tous ses secrets. Trois jours apr�s, les zones d�ombre persistent toujours et rien n�indique, pour le moment, que le tribunal criminel va situer les responsabilit�s de ce scandale. Accusation et d�fense se neutralise. Aucune des deux parties n�a r�ussi � basculer la tendance en sa faveur. Des pions sont avanc�s ici et l�. Mais personne n�a r�ussi � mater l�autre.
Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Jeudi dernier, troisi�me jour du proc�s, les robes noires �voquent un �complot mont� de toutes pi�ces� contre Achour Abderrahmane. Par qui ? La question demeure enti�re. Cependant, on a annonc� haut et fort : �La banque ��tait d�j� victime d�un trou de 4000 milliards de centimes datant des ann�es 90, qu�on veut aujourd�hui endosser au principal accus�.� Le repr�sentant du minist�re public est quant � lui cat�gorique : �La catastrophe n�est pas le fruit du hasard. La complicit� est � la fois interne et externe � la banque.� L�avocat g�n�ral ne l�a pas prononc� ouvertement. Mais � travers les questions pos�es aux pr�venus, il trace d�ores et d�j� les contours de son r�quisitoire. Mourad Chikhi, l�ex-Pdg de la BNA, est le sixi�me pr�venu � �tre entendu par le tribunal criminel. Selon l�arr�t de renvoi, le mis en cause est poursuivi pour deux chefs d�inculpation. La chambre d�accusation a retenu contre lui, notamment, �l�organisation et de la formation d�une organisation criminelle �. Un chef d�inculpation �tabli le 22 janvier 2007, soit au lendemain de la conclusion de l�expertise. Toutefois, � la diff�rence des principaux pr�venus, l�ex-patron de la BNA tombe sous le coup des articles du code p�nal relevant du domaine de la correctionnelle.
�Vous n�avez pas jou� votre r�le de P-dg�
En ce troisi�me jour, Mourad Chikhi, �g� de 56 ans, a constitu� la principale �attraction� de ce proc�s. Succ�dant � Kaci Moussa � la t�te de la BNA de 2001 � 2005 et g�rant 6 500 employ�s, il d�clare au juge Belkharchi : �Au lendemain de ma prise de fonction � la t�te de la banque, j�ai pris toutes les dispositions et mesures pour renforcer le contr�le interne.� �J�ai entam� des campagnes de sensibilisation au sein de l�entreprise et j�ai pris d�importantes mesures de contr�le pour mettre de l�ordre au sein de la banque. Je travaillais douze heures par jour, le samedi y compris �, explique-t-il. Point convaincus des propos du pr�venu, le pr�sident du tribunal criminel et le repr�sentant du minist�re public lui reprochent de ne pas avoir veill� cau bon contr�le interne de la banque : �Si toutes les normes de contr�les internes ont �t� respect�es, on ne serait jamais arriv� � cette catastrophe. L�argent dilapid� est celui de la banque, celui du peuple�. L�ex- P-dg de la BNA est accul�. A plusieurs reprises, il marque des temps d�arr�t. Le juge lui propose de prendre un verre d�eau. La d�fense r�agit : �Laissez le pr�venu s�exprimer librement, M. le juge. Depuis tout � l�heure, vous ne cessez pas de le couper, ce qui l�emp�che de donner son point de vue sur cette affaire.� Cafouillage. Belkharchi s��nerve. Il fixe droit dans les yeux l�avocat. Il c�de� Il demande � Chikhi de poursuivre son t�moignage.
Les exercices de 2003 et 2004 n�ont pas �t� certifi�s

L�accusation maintient le cap de la �voie� trac�e par le pr�sident du tribunal. �M. chikhi, vous saviez que Achour avait des probl�mes avec votre banque ?� lui demande M. Belhadj. Il h�site, puis, il r�pond : �Non M. le procureur. � Le repr�sentant du minist�re public revient � la charge. �Vous avez saisi des biens de Achour, au lendemain de l��clatement du scandale, mais vous continuez � lui ouvrir des comptes ? Au total treize comptes ont �t� ouverts � son profit. Pourquoui la direction du contentieux n�a pas inform� les diff�rentes agences sur cette affaire ?� lui demande l�avocat g�n�ral. L�audition de Mourad Chikhi a dur� pr�s de deux heures. Il est midi dix minutes. Le pr�sident du tribunal poursuite les d�bats et invite les avocats de la d�fense � poser leurs questions. Me Laceb Ouali, assurant la d�fense de Achour Abderrahmane, est le premier � intervenir. Il soul�ve deux questions qui ont permis aux avocats de la d�fense de rebondir. A ce titre, Il demande � l�ex- P-dg de la BNA si que le commissaire aux comptes a valid� les exercices des ann�es 2003 et 2004. Pourquoi la banque a mis sous scell�s des ch�ques au lendemain de l��clatement d�un scandale qui a caus� � la banque un pr�judice de 1500 milliards de centimes.� M. Chikhi ne r�pond pas. Le pr�sident du tribunal saisit l�occasion et invite le pr�venu � rejoindre sa place. Les avocats de la d�fense veulent reprendre l�initiative du d�bat. Pour Me Cha�b, �il s�agit d�un proc�s en criminelle et contrairement � la correctionnelle, seule ultime conviction des membres du jury est � m�me de trancher dans cette affaire �.
Achour pense aux r�sultats du bac
L�autre fait marquant de ce troisi�me jour du proc�s est le passage � la barre des trois commissaires aux comptes. Interpell� par le pr�sident du tribunal sur son r�le au sein de la banque entre 2003 et 2005, Abed Abdelmadjid s�est limit� � des g�n�ralit�s. Selon lui, �les agences de Bouzar�ah, de Kol�a et de Cherchell n�ont pas �t� inspect�es� et sa sortie sur le terrain s�est limit�e � la seule direction r�gionale d�El-Biar. �Donc, vous n�avez rien fait ?�, lui demande le juge. Et d�ajouter : �Vous n�avez rien constat� dans les comptes ?� Le repr�sentant du minist�re public s�est demand�, pour sa part, �comment l�expertise faite par vos soins en 2004 n�a pas aboutit � cette situation. Tout cela est voulu, d�o� votre choix pour accomplir cette mission�. Le second commissaire aux comptes, Boukart Larbi, n� pas �t� par trente- six chemins pour dire au tribunal criminel que �ce scandale est la cons�quence du syst�me d�information mis en place par la BNA , ajoutez � cela le manque de formation du personnel et l�inexistence de proc�dure (management de la qualit�) �. Le t�moignage de cet expert �tait d�un apport capital pour les juges. Ma�trisant parfaitement son sujet et usant d�arguments solides, il explique le fonctionnement de la banque, les diff�rentes �tapes d�une expertise et les cas concern�s par une telle op�ration. Il est 16h 30 mn. Le pr�sident du tribunal suspend la s�ance pour une quinzaine de minutes. Achour Abderrahmane saisit cette occasion pour demander � son avocat �� quand les r�sultats du baccalaur�at�. Le milliardaire de Kol�a promet � son entourage de d�crocher le baccalaur�at avec 15 de moyenne, apr�s l�avoir obtenu l�an dernier avec 11,50.
A. B.

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