Actualit�s : SITUATION S�CURITAIRE
Embuscade terroriste sur une route nationale


Mercredi dernier, en fin de journ�e, des v�hicules de la Gendarmerie nationale sont tomb�s dans une embuscade, dans la commune de Mansoura (Bordj- Bou-Arr�ridj), surpris dans un virage de la RN5 par un d�luge de feu d'un groupe terroriste d'Al-Qa�da Maghreb. 18 morts et 6 bless�s.
Le m�me guet-apens a fait trois victimes parmi des civils de passage, dont un d�c�s. La veille de ce massacre, un autre v�hicule du m�me corps a subi le m�me sort, � l'autre bout du pays, dans la commune de Theniet El-Had (wilaya de Tissemsilt), avec un mort et deux bless�s dont un chef de brigade. Ils intervenaient � la suite de l'explosion d'une bombe � proximit� d'un poste de la Garde communale qui a bless� un agent. Le lendemain de l�attaque de Mansoura, c'est une patrouille de la police qui a �t� cibl�e pr�s de B�ni- Douala, � Tizi-Ouzou, o� deux policiers sont bless�s. En fait, c'est une v�ritable spirale du crime terroriste, sous forme d'embuscades, qui est en train de prendre forme depuis quelques semaines, pr�cis�ment depuis le d�but du mois de mai dernier. Et � ce rythme et � l'heure actuelle, il est � craindre qu'elle aille crescendo. De toute �vidence, il semble qu'Al-Qa�da Maghreb, contrainte momentan�ment � renoncer aux attentats suicides et au recours aux v�hicules pi�g�s du fait d'un dispositif s�curitaire d'une efficacit� certaine, a opt� pour les embuscades auxquelles elle a de plus en plus recours. En choisissant avec minutie le lieu d'op�ration pour faire le maximum de d�g�ts tout en ayant la quasi-certitude de s'en tirer sans laisser de plumes, elle a l'avantage du terrain qu'elle parvient � conjuguer � l'effet de surprise. Le pire � craindre est que chaque embuscade soit, pour elle, un moyen suppl�mentaire d�affiner davantage la mani�re de pr�parer et de monter la suivante. Et c'est ce qui se remarque � travers l�intervalle, de plus en plus court entre les attaques criminelles de cette nature qui est en passe de devenir des actes de routine par rapport � hier (du temps du GSPC) quand il n'�tait tr�s souvent question que de bombes sur les routes secondaires, g�n�ralement en milieu forestier. Le fait que l'attaque de mercredi dernier � Mansoura ait eu lieu sur une route nationale, cens�e �tre totalement s�curis�e, quasiment en plein jour, et qu'elle ait caus� plus des pertes que les pr�c�dentes, est justement � mettre dans ce chapitre de l'accumulation du capital sanguinaire que procure l'exp�rience r�p�titive des embuscades contre les forces de s�curit�. Cette escalade doit imp�rativement �tre cass�e car le pire, c'est quand elle aura � �voluer avec les attentats suicides vers lesquels, t�t ou tard reviendra et par n'importe quel moyen, l'organisation criminelle. Car il est �vident qu'elle se doit de parachever l'agenda d'Al-Qa�da m�re qui veut que soit cibl�, non seulement les forces de s�curit�, mais �galement les hautes personnalit�s politiques et s�curitaires, les institutions �tatiques, et les int�r�ts �trangers, comme cela s'est pass� cette semaine en Irak, en Somalie ou au Y�men. Les dirigeants d'Al-Qa�da Maghreb savent que c'est sur ce plan qu'ils seront �not�s�. Et s'ils multiplient les attaques sous forme d'embuscades, quand bien m�me ils en tirent des satisfactions malsaines de la b�te qui se l�che le sang de sa proie sur les babines, il n'en demeure pas moins que le �grand coup� reste � faire. Peut-�tre qu'ils n'auront pas le loisir de l'op�rer � Alger dans le reste de l�Alg�rie, mais ce n'est pas demain la veille qu'ils vont le rayer de leur liste des priorit�s. Quoique l'Alg�rie et sa capitale restent pour eux la cible parfaite pour d�mystifier la puissance de l'Etat qui a pu avoir raison de toutes les autres organisations terroristes qui ont pr�c�d� la leur. Il est m�me fort � parier que cette r�currence des embuscades dans diff�rentes wilayas du pays, si elle tend � se prolonger, risque de muer comme paravent pour d�tourner l'attention afin de mieux tramer des actions autrement plus dramatiques. Dans cette situation, il est quasi-m�caniquement impossible que la lutte antiterroriste puisse �voluer efficacement en s'appuyant exclusivement sur les seules forces de s�curit�, elles-m�mes lourdement handicap�es par l'absence totale d'une politique de communication en direction de l'opinion publique. Aucune force du potentiel �nerg�tique de la soci�t� � et pas seulement � n'est mise � contribution. Et pourtant, il le faut. C'est incontournable.
Mohamed Issami

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