Actualit�s : Les auteurs sont-ils aussi �ligibles � l�amnistie ?

Pendant que les adeptes de la r�conciliation nationale donnent du gosier pour faire valoir une amnistie g�n�rale, les terroristes poursuivent leurs carnages.
Mercredi, ce sont vingt (20) gendarmes qui p�rirent dans une l�embuscade terroriste, dans la wilaya de Bordj-Bou-Arr�ridj. Alors que s�allonge dangereusement la liste des victimes du terrorisme, le pouvoir s�ent�te � maintenir encore, voire � �tendre le b�n�fice des dispositions de la charte pour la paix et la r�conciliation.
Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) Les terroristes qui ont commis le carnage de ce mercredi peuvent s�ins�rer parmi les b�n�ficiaires des dispositions de la charte pour la paix et la r�conciliation, tant l�application de cette loi, dont le d�lai de vigueur de six mois a expir� depuis longtemps, est prolong�e dans le temps. R�cemment encore, le Premier ministre Ahmed Ouyahia affirmait que les portes demeuraient ouvertes devant les terroristes qui d�cideraient de se repentir. En cela, Ouyahia est parfaitement en phase avec Abdelaziz Belkhadem, le ministre d�Etat, repr�sentant personnel du pr�sident de la R�publique. Les deux hommes, qui ont fini par faire cause commune autour de la r�conciliation nationale, d�clinent, �videmment, l�option d�cid�e par le pr�sident Bouteflika. Ce dernier n�a eu de cesse, tout au long de sa campagne �lectorale pour l��lection pr�sidentielle d�avril pass�, de r�it�rer que la r�conciliation nationale �tait une option irr�versible et qu�il agirait dans le sens dans son approfondissement. Le dernier article de la loi portant charte pour la paix et la r�conciliation lui conf�re, il faut le dire, le droit de prendre toute autre mesure qu�il jugera opportune et n�cessaire pour le r�tablissement de la paix. Y compris la promulgation d�une amnistie g�n�rale. D�ailleurs, il a fait cas de cette possibilit� au tout d�but de sa campagne �lectorale, avant qu�il ne se ravise par la suite. Mais qu�il se soit ravis� ne signifie nullement un abandon de l�option. L�amnistie, par le traitement r�serv� � certains �mirs terroristes qu�il nous est donn� d�observer, est d�j� de mise. En effet, les dispositions de la loi portant charte pour la paix et la r�conciliation qui excluent du b�n�fice de �la cl�mence� ceux qui ont les mains tach�es de sang, les auteurs de carnages et de viols n�ont pas emp�ch� que des chefs terroristes, comme Hassan Hattab, de jouir d�un �statut sp�cial�. Un statut qui le soustrait � la justice. Avec le cas Hattab et d�autres similaires, on est d�j� dans l�application tacite de l�amnistie g�n�rale. C�est bien le cas, m�me si le Premier ministre a cru convaincre du contraire, en soutenant que, en droit, l�amnistie g�n�rale est un non-sens, un barbarisme. Ouyahia soutenait que l�amnistie ne pouvait �tre g�n�rale mais pour des faits. Soit. L�amnistie, dans le cas qui nous int�resse, concerne les faits que sont les attentats terroristes. Plus clairement, l�exon�ration de poursuites judiciaires dont ont b�n�fici� des terroristes ayant fait acte de repentance est une amnistie. C�est cette m�me exon�ration de poursuites qui risque de b�n�ficier aussi aux terroristes ayant assassin� les 20 gendarmes � Bordj-Bou-Arr�ridj. La possibilit� de cl�mence pour ces terroristes existera tant que l�Etat maintient sa politique de la main tendue.
S. A. I.

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