Quoi �crire, Neda est morte, qu'importe si c'est en Iran, je ne la connais pas, mais je sais qui elle est, j'ai vu son regard, j'ai vu sa mort et je sais qu'elle a �t� tu�e.
Par qui ? Des gens cens�s la prot�ger. Pourquoi ? Pour avoir �t� l�, pour son courage, parce qu'au lieu de se terrer, elle a �t� aux c�t�s des siens pour lutter contre l'injustice, un pas vers la dignit�, un pas pour se sentir plus libre. Elle a donn� toute sa vie, ses sourires, ses larmes, ses douleurs et ses joies, elles les a donn�s ou on les lui a arrach�s. On ? Des voleurs, des monstres, les hommes du pouvoir... Je ne peux croire que ce sont des hommes, je ne peux admettre que l'on taise sa mort. Combien ? Combien doivent mourir, combien sont morts enterr�s par notre l�chet�, notre oubli, et leurs infectes armes faites uniquement dans le but de nous tuer. La honte d'�tre l�, assise les mains li�es et le c�ur en sang et en pleurs. On nous occulte, on nous assassine et on se tait. L�amertume de nos pri�res n'y changera rien, puisque Neda s'en est all�e. Nous, nous sommes � l'agonie, convaincus de ne pas exister, et si je meurs, vous ne ferez rien, n'est-ce pas ? Si on me tue ? Pas un geste, pas un regret, on peut se suicider, s'immoler, on peut se jeter � la mer et pr�f�rer �tre de la chair � poisson pour un espoir de vie, tout le monde s'en fout, il n'y a que la peur qui reste et cet �go�sme �c�urant. Pourtant, la l�chet� enterre dans un silence bien pire que celui de la mort...
S. K.

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