Chronique du jour : DECODAGES
Bient�t un recensement �conomique : bonne nouvelle
Par Abdelmadjid Bouzidi
abdelmadjidbouzidi@yahoo.fr


L�ONS va lancer incessamment la r�alisation d'un recensement �conomique. C�est l�, incontestablement, une bonne nouvelle. Nous allons cesser enfin les �batailles de chiffres� entre les partis politiques, ceux-ci et le gouvernement ou tout simplement entre les d�batteurs de la soci�t� civile. Rappelons-nous la bataille (qui dure encore) sur le �vrai� taux de ch�mage ou encore celle du �poids exact� du secteur informel.
Rappelons-nous les interpellations faites par Bouteflika lui-m�me sur les chiffres que lui pr�sentaient les membres du gouvernement ! Les sp�cialistes eux-m�mes, statisticiens et pr�visionnistes ont souvent des querelles de chiffres. Bref, un v�ritable dialogue de sourds... g�n�ralis�. Cette situation est d�autant plus � d�plorer que le monde vit � l�heure des TIC qui rendent l�information fiable, disponible et v�rifiable en temps r�el et au plan mondial. Nous en sommes encore nous, � des d�bats d�risoires de fiabilit� de nos statistiques ! Il est �vident que notre syst�me actuel d�observation statistique est en total d�calage par rapport aux demandes d�informations que requiert la gestion d�une �conomie en pleine mutation. A des questions aussi simples (mais bien importantes) telles que la part du commerce de d�tail dans la PIB, le nombre d�entreprises cr��es annuellement, le chiffre d�affaires r�alis� par le secteur du BTPH ou encore les valeurs ajout�es sectorielles... Pour ne citer que ces indicateurs, le dispositif statistique en place dans notre pays est incapable de r�pondre dans les d�lais et avec la fiabilit� voulus. Comment d�s lors arr�ter des choix, prendre des options sans commettre des erreurs de pilotage ? Nous savons que, dans notre pays, jusqu�� aujourd�hui, le syst�me d�observation des entreprises �conomiques, qui constitue le moyen central du dispositif de construction des indicateurs �conomiques et du syst�me de comptabilit� nationale, ne couvre principalement que le secteur public alors que le champ �conomique est bien diversifi�, caract�ris� par une croissance r�guli�re de la taille du secteur priv� ainsi que l�apparition incessante de nouvelles activit�s. Notre appareil statistique est sans prise sur nos r�alit�s �conomiques et sociales et nos statisticiens eux-m�mes s�en plaignent. Ils r�clament depuis fort longtemps la mise � jour de nos banques de donn�es �conomiques et sociales. La r�clamation de la r�alisation d�un recensement �conomique date, chez nous du d�but des ann�es 1990, mais ce sont les Egyptiens (en 1993/1994) puis les Marocains (1996/1997) qui ont mis en �uvre cette action revendiqu�e d�abord en Alg�rie par les statisticiens alg�riens !
Qu�est-ce qu�un recensement �conomique ?
Le recensement �conomique constitue une t�che essentielle pour l��valuation p�riodique des performances �conomiques d�un pays. Il porte sur deux grandes op�rations :
1 - Le d�nombrement complet, exhaustif et syst�matique des entreprises et �tablissements o� s�exerce une activit� �conomique : industrie, commerce, BTPH, services, transport, services financiers et assurances. Ce recensement constitue, par sa lourdeur, une op�ration comparable au recensement g�n�ral de la population et de l�habitat (RGPH).
2 - La production de statistiques et d�indicateurs �conomiques et sociaux mis � jour et ce � partir d�enqu�tes sectorielles approfondies sur la base d�un �chantillon d�entreprises repr�sentatif des secteurs juridiques et des activit�s couvertes par l�op�ration.
Pourquoi un recensement �conomique ?
Le recensement �conomique est n�cessaire � l�am�lioration, l�adaptation et la r�novation des bases de notre syst�me d�informations statistiques. Il se justifie, dans notre cas, pour au moins deux raisons :
1 - Le dernier recensement �conomique de notre pays date de 1975 et le fichier des entreprises et des �tablissements �conomiques qu�il a permis de constituer est aujourd�hui compl�tement d�pass� (d�calage avec la r�alit�, absence de proc�dures rigoureuses d�inscription, forte d�mographie des entreprises, extension des activit�s informelles, inad�quation de la nomenclature utilis�e avec les classifications internationales...)
2 - La n�cessit� d�am�liorer et de renforcer notre syst�me statistique par la production d�indicateurs nouveaux tels l�indice du co�t unitaire, l�indice du co�t de la construction, le taux de rentabilit� du secteur priv�, les statistiques sur la cr�ation et la disparition des entreprises, l�am�lioration des statistiques sur l�emploi, le suivi du secteur tertiaire.
Parmi les objectifs centraux poursuivis par le recensement �conomique, on peut citer :
a) La mise � jour du fichier des �tablissements et des entreprises avec la mise en �uvre des proc�dures de suivi du fichier statistique.
b) L�actualisation des comptes �conomiques et des bases de calcul de l�indice de production, des prix � la production et une construction plus fiable des autres param�tres de l�activit� �conomique et sociale.
c) La n�cessit� de disposer d�une mesure correcte de la part du secteur priv� dans les activit�s de production, de distribution et de services.
d) Le renforcement et la r�novation du syst�me statistique national et l�actualisation des bases d�enqu�tes.
e) La mise en place d�une nouvelle nomenclature des activit�s et des produits (l�actuelle est totalement d�pass�e) en conformit� avec les nomenclatures internationales et en coh�rence avec les r�alit�s nationales.
Comme on peut le constater, le recensement �conomique que s�appr�te � r�aliser l�ONS permettra de reconstruire les banques de donn�es, de reconstruire l�ensemble des comptes �conomiques nationaux, de reconstruire, en un mot, la visibilit� �conomique.
De plus, il y a l� une occasion tr�s prometteuse de r�animer un appareil statistique plong� dans un v�ritable coma depuis... 30 ans !
A. B.

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