Monde : KIRGHIZSTAN
L’OSCE critique sévèrement l’élection présidentielle


L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a sévèrement critiqué, hier, le déroulement de l’élection présidentielle au Kirghizstan, jugeant qu’elle ne respectait pas les critères démocratiques.
«L’élection présidentielle kirghize ne respecte pas des normes-clés pour l’OSCE, malgré des éléments positifs», a indiqué l’Organisation dans son rapport publié au lendemain du scrutin qui a vu le président sortant Kourmanbek Bakiev réélu avec plus de 85 % des suffrages, selon des résultats partiels (environ deux tiers des voix). Près de 300 observateurs de l’OSCE avaient été déployés pour l’occasion dans ce petit pays pauvre, montagneux et instable d’Asie centrale. «Le jour de l’élection a été entaché de nombreux problèmes et irrégularités, parmi lesquels des bourrages d’urne, des imprécisions dans les listes d’électeurs et des votes multiples», critique l’OSCE. «Le processus s’est encore détérioré pendant le décompte du vote et le classement des résultats, les observateurs jugeant négativement cette partie du processus dans plus de la moitié des cas observés », relève encore l’Organisation. L’OSCE relève que les électeurs avaient le choix entre plusieurs candidats et que la société civile a joué un «rôle important» dans le processus électoral. Malgré cela, le président sortant a bénéficié d’un «avantage indû» sur ses adversaires en abusant des ressources liées à sa fonction et de couvertures partisanes en sa faveur dans les médias, selon elle. «Malheureusement, le scrutin n’a pas démontré les progrès que nous espérions et il a à nouveau manqué à des critères-clés auxquels le Kirghizstan s’était engagé en tant que pays participant à l’OSCE», a jugé Radmila Sekerinska, chef de la mission d’observation du Bureau des institutions démocratiques et droits de l’homme de l’OSCE (ODHIR). Les campagnes des candidats de l’opposition ont été victimes «d’obstruction» et leurs partisans de «pressions et d’intimidations», note le rapport. Ces manquements ont conduit à «une atmosphère de méfiance et porté atteinte à la confiance du public en la tenue d’élections réellement démocratiques », poursuit-il. La victoire de M. Bakiev, porté au pouvoir en 2005 par de violentes manifestations à l’issue d’élections entachées de fraudes, était largement attendue dans cette ex-république soviétique stratégique d’Asie centrale qui héberge à la fois une base russe et une autre américaine. L’opposition avait, dès jeudi dernier, vivement critiqué le déroulement de l’élection et son résultat et annoncé des «actions» de contestation dans les jours à venir.



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http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2009/07/25/article.php?sid=86273&cid=26