R�gions : ADRAR
Les immigr�s clandestins, une main-d��uvre � bon march� !


Pour le visiteur non averti qui met les pieds pour la premi�re fois dans la ville d�Adrar, beaucoup de choses pourraient le surprendre et l�intriguer.

D�abord, la grande place qui vous offre pour un court instant cette escapade tant esp�r�e gr�ce, bien entendu, � la d�gustation d�un th� mousseux, une d�coction qui mijote sur un brasero ( majmer). L�, les gens s�allongent � m�me le sol, sur des tapis, couvertures, nattes et la nostalgie chez certains ressurgit : le mal du pays. Pour d�autres, les autochtones, une mani�re de tuer le temps. Mais au fur et � mesure de votre ballade, du c�t� du quartier Adgha, c�est un autre spectacle qui vous attend. En effet, d�s le lever du jour, cette grande avenue est prise d�assaut par ces immigr�s clandestins de diff�rentes nationalit�s : Mali, Niger, C�te d�Ivoire, Nigeria. Une main-d��uvre bon march� que les citadins n�h�sitent pas � exploiter. Ce sont de bons man�uvres, m'explique B. A., entrepreneur. �Quand il s�agit de travaux trop durs et contraignants, je fais appel � eux. Je les embarque et le tour est jou�.� Une aubaine surtout quand il s�agit de les payer. D�autres, plus qualifi�s, se sont sp�cialis�s dans la r�paration et l�entretien de moteurs de gros camions destin�s � la travers�e du redoutable d�sert du Tanezrouft. La m�canique n�a plus de secret pour eux. Ils vous d�montent et montent un moteur en un tour de main, et le r�sultat est plus que flatteur. Certains chauffeurs n�h�sitent plus � leur confier leurs engins, ils sont s�rs de leur redoutable efficacit�. D�autres, plus habiles, se sont sp�cialis�s dans la couture. Ils sont plusieurs, clo�tr�s derri�re leurs machines � confectionner et broder gandouras et robes pour les deux sexes. Ce sont de vrais artistes et leur talent n�est plus � d�montrer. Les femmes, en connaisseuses, s�arrachent leurs produits. La langue n�est plus un obstacle, puisque ces immigr�s ont appris la n�tre. Ils travaillent jour et nuit : ils supportent tr�s bien la chaleur et se retrouvent en groupes pour manger et dormir. L�essentiel, c�est de faire des �conomies pour, peut-�tre, partir pour l�endroit r�v� : l�Europe ! Ce qui distingue les man�uvres de gens qualifi�s, c�est la tenue vestimentaire. Les premiers sont mis�rablement v�tus. Ils peuvent rester des heures, allong�s sans broncher en qu�te d�un petit boulot. Certains sont reconnaissables, d�autres s�int�grent facilement � la population. En attendant, le mercure s�affole et ne semble nullement les d�ranger puisque habitu�s � de fortes temp�ratures. Adrar est en train de devenir une ville cosmopolite.
El-Hachemi S.

Des fruits et l�gumes bio
Au niveau de la ville d�Adrar, il existe deux march�s couverts qui fournissent en fruits et l�gumes les citadins. Si la majeure partie des produits consomm�s provient du nord, particuli�rement de la wilaya de Mascara qui se taille la part du lion, certains fellahs n�h�sitent pas � faire le d�placement sur de grandes distances, 5 � 30 km, pour venir, d�s le lever du jour, s�installer. Ils exhibent les produits frais de leur jnen qui n�ont subi aucun engrais douteux. On se contente de bonnes vieilles m�thodes (fumier animal) pour faire pousser leurs l�gumes, car ici on mange �bio�. Carottes, navets, oignons, ails sont vendus entre 20 et 25 DA la botte et les gens n�h�sitent � faire le coin pour �se ravitailler�, car l� au moins on sait ce qu�on �bouffe�. Malheureusement, ces fellahs �talent leur marchandise � m�me le sol, tout pr�s d�une benne � ordure, endroit depuis longtemps monopolis� par les mouches et les moustiques o� m�me les �nes, ayant transport� ces m�me l�gumes, trouvent leur bonheur en enfouissant leur nez dans ce tas d'immondices. La concurrence est rude et les prix pratiqu�s par ces petites fellahs sont attractifs parce que n�ayant pas de charges fiscales � payer. Pourtant, l�Etat a mis � leur disposition un march� couvert, d�anciennes galeries reconverties, un vestige du pass�. Mais refusant de s�y installer, ils continuent � occuper les trottoirs mitoyens du march�. Les autres marchands utilisent la vente � la cri�e. Des ustensiles en plastique remplis � rabord sont c�d�s � 100 DA. Le kilo n�existe pas. Une mani�re comme une autre de liquider le stock du matin. Mais celui qui se fait arnaquer, c�est le consommateur, pardi ! Les courses pour lui sont un vrai casse-t�te, alors il t�che de les faire rapidement. Pourvu qu�on remplisse le panier, parfois au d�triment de la qualit�, parce qu�on a gu�re le choix. Apr�s toute une journ�e pass�e sur les �tals, avouez que les fruits et l�gumes finissent par se d�t�riorer et se ramollir.
E. H. S.

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