Actualités : LOUISA HANOUNE APPORTE SON SOUTIEN AU GOUVERNEMENT :
«Tahia Ouyahia !»


Apparemment, le gouvernement n’a plus, désormais, besoin d’un porte-parole. Après l’UGTA, c’est le PT de Louisa Hanoune qui prend la relève pour défendre une loi de finances complémentaire, qui ne semble pas être du goût du grand public, à la place d’un gouvernement toujours en vacances. Le PT est-t-il devenu le porte-parole officieux du gouvernement ?
Mehdi Mehenni - Alger Le Soir) - Rien n’est plus vrai. Dans une conférence de presse, animée hier au siège du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune défendu bec et ongles la nouvelle loi de finances complémentaire pour l’année 2009. Reprochant au passage, à la presse nationale et certains spécialistes de verser dans l’à peu-près, de n’avoir pas bien approfondi la réflexion sur cette nouvelle loi qui ne peut, à ses yeux, que conforter l’intérêt national dans son sens le plus large. «C’est une victoire pour l’Algérie. Le gouvernement a pris des décisions audacieuses », a-t-elle déclaré. Quant aux revendications du patronat, Hanoune pense que ce n’est ni plus ni moins qu’une simple histoire de petits intérêts. «Je ne comprends pas les contestations de certains patrons privés, qui osent reprocher au gouvernement de ne pas les avoir consultés. Le gouvernement n’a pas à les impliquer dans la prise de telles mesures, pour une histoire de petits intérêts», a-t-elle indiqué. Continuant sur sa lancée tout en se débarrassant du masque de l’opposante farouche, pour adopter celui d’une porte-parole domestiquée, Hanoune s’est dit ne pas comprendre la position du grand public quant à la suppression du crédit à la consommation et l’instauration du crédit documentaire comme seul mode de paiement des importations. De son avis, l’interdiction du crédit à la consommation permettra, d’une part, aux simples citoyens de ce libérer de l’angoisse de la dette, et d’autre part, elle diminuera le transfert des devises, encouragera l’investissement, la production et la création de nouveaux postes d’emploi. «Si jusque-là on n’est pas arrivé à améliorer le pouvoir d’achat, c’est parce que les gens étaient angoissés par les dettes. De plus, l’argent des crédits à la consommation ne servait jusque-là qu’à enrichir les étrangers », a-t-elle souligné. En attendant de trouver des solutions pour assurer au simple citoyen un minimum de confort social, la SG du PT propose au gouvernement de mettre en place des mesures transitoires. Quant à l’instauration du crédit documentaire comme seul mode de paiement des importations, Hanoune pense que cette nouvelle option, qu’elle a qualifiée de «salutaire», permettra de freiner l’appétit de certains importateurs voraces, d’en finir avec les grosses fortunes, la corruption et la mafia de l’import-export qui gangrène l’économie nationale. Toutefois, la secrétaire générale du PT ne semble pas seulement approuver la LFC 2009. Mais elle appelle encore le gouvernement à généraliser ces nouvelles mesures. Trouvant ainsi la LFC 2009 intéressante mais incomplète, Hanoune propose au gouvernement de lui donner un sens plus large. «Les mesures du gouvernement sont très positives, mais il reste beaucoup de choses à faire», a-t-elle précisé. Pour cette dernière, bien que dans la LFC 2009 figure un large soutien à différents secteurs, notamment l’agriculture et la pêche, il reste que l’industrie lourde et les entreprises publiques, qui représentent le véritable moteur de relance de l’économie nationale, n’ont bénéficié d’aucun apport. «Si l’on n’aide pas l’industrie lourde et les entreprises publiques à décoller, je dirais que toutes ces mesures ne serviront à rien», a-t-elle conclu. S’agissant du secteur des banques, la SG du PT s’est, encore une fois, interrogée sur la position de certains spécialistes, selon lesquels l’Etat n’a pas à s’immiscer dans les affaires du secteur. «Nous sommes pour le rétablissement de l’Etat dans ce secteur. L’Etat doit avoir le monopole », a-t-elle ajouté. Toujours dans le même sillage, tantôt en défenseur de l’économie nationale tantôt en porte-parole du gouvernement, Hanoune a dénoncé les responsables et les économistes qui appellent à se conformer aux règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). «On ne fait même pas partie de cette organisation. Donc pourquoi se soumettre à ses exigences», s’est-t-elle encore une fois interrogée. Quant à la Zone arabe de libre-échange, Mme Hanoune pense que c’est la plus grosse erreur qu’a commise l’Algérie. «On a fait croire au président de la République que l’Algérie ne risquait rien en rejoignant la ZALE, en se disant que la majorité de ces pays ne sont pas très productifs et que l’Algérie sera gagnante sur toute la ligne. Mais le résultat, on le voit déjà», a-t-elle indiqué. La conclusion qu’il y a lieu de tirer de ce genre de mascarades, qui sont devenues propres à notre pays, c’est qu’il est désolant de voir des partis politiques dits de l’opposition, ainsi que des organisations censées défendre le droit des travailleurs se transformer en des organisations satellites ou en porte-parole du gouvernement.
M. M.



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