Reportage : Les courses de taureaux, une tradition enracin�e au c�ur de l�Espagne

En Espagne, l��t� se caract�rise par les f�tes populaires, notamment les courses de taureaux, un spectacle haut en couleur qui perp�tue une tradition authentiquement espagnole.

De notre bureau � Madrid,
M�hamed Elmansouri

Le principe d�une course de taureaux est simple : on lib�re un petit groupe de taureaux � partir d�une enceinte ferm�e pour qu�ils traversent le plus rapidement possible un parcours d�limit� (une ou plusieurs rues d�un village ou d�une ville), parcours qui les m�nera vers l�ar�ne de taureaux (la plaza de toros). Les taureaux sont accompagn�s dans leur course par des coureurs, jeunes en majorit�, qui devront faire preuve de v�locit� et de r�flexes pour esquiver les coups de cornes impr�visibles des taureaux. C�est dans ce sens que dans les grandes villes o� se pratique ce genre de sport � haut risque, des mesures de s�curit� sont indispensables. Parmi ces villes, Pampelune (Pamplona), en Navarre, a atteint une renomm�e mondiale pour ses �encierros� (l�chers de taureaux vers l�ar�ne), durant les f�tes de San Fermin, �v�nements immortalis�s par Ernest Hemingway dans l�une de ses �uvres. Organis�es au d�but du mois de juillet, les courses de taureaux de Pampelune attirent les grandes foules : les rues de la vieille ville sont envahies par une multitude de touristes, espagnols et surtout �trangers, pour assister (ou participer) aux courses. Au contraire de ce qui se passe dans les petites localit�s, o� les taureaux restent libres dans les rues du village pendant quelquefois une heure, � Pampelune, les courses de taureaux ob�issent � des r�gles strictes : les taureaux doivent parcourir exactement 849 m de rues pav�es non goudronn�es (donc glissantes) pour atteindre l�entr�e de l�ar�ne. La course dure environ deux � trois minutes. Les mesures de s�curit� sont draconiennes : la police veille au grain et emp�che la participation de mineurs, de personnes en �tat d'�bri�t�, ou qui portent des objets d�fendus (appareil photo, sandales, sacs � dos...). Mais, se dira-t-on, qu�est-ce-qui pousse le coureur � c�toyer les taureaux dans leur course, au risque de recevoir un coup de corne mortel ? Justement, le go�t du risque !... L��motion de sentir l�adr�naline inonder son corps pour quelques instants, le besoin de mesurer son courage contre la crainte inspir�e par la masse du taureau... et parfois un pur exhibitionnisme. Ainsi, malgr� les mesures de s�curit�, on y a d�plor� cet �t� 5 morts et plusieurs bless�s. Parfois la mort survient d�une mani�re insolite. C�est le cas de cet homme de 53 ans qui �tait spectateur de la fin de la course, au premier rang de l�ar�ne. L�un des taureaux (un taurillon) saute la barri�re de protection de l�ar�ne et attaque le spectateur. Ce dernier succombera aux coups de cornes re�us. Les autres victimes sont tomb�es durant le d�roulement des courses. Pour saisir l�ampleur du ph�nom�ne des courses de taureaux, il suffit de savoir qu�en une seule r�gion d�Espagne, des dizaines de courses peuvent avoir lieu tout au long de l��t�. Malgr� cela, de nombreux ganaderos (�leveurs sp�cialis�s en taureaux) se plaignent du fait que des municipalit�s aient d�cid� d�annuler la course de leur localit�, crise �conomique oblige. De fait, si les courses de taureaux et les corridas font partie du socle socio-culturel de l�Espagne, leur prolongement sur le plan touristique sous-tend de formidables int�r�ts �conomiques et commerciaux. Quel impact ont alors les soci�t�s protectrices des animaux qui d�noncent les souffrances inflig�es au taureau durant la corrida, ou qui accusent les courses de taureaux d��tre dangereuses et d�un autre �ge ?
M. E.

Nombre de lectures :

Format imprimable  Format imprimable

  Options

Format imprimable  Format imprimable