De l�Agriculture � la Sant�, il n�a de cesse de faire parler de lui. En mal plut�t qu�en bien. Lui, c�est Sa�d Barkat, l�actuel ministre de la Sant�, de la Population et de la R�forme hospitali�re, au gouvernement depuis 2000. Avec le scandale, il semble avoir conclu un contrat � dur�e ind�termin�e. Se sait-il intouchable, � l�abri de la sanction, lui qui dut son ascension politique � son amiti� avec le pr�sident Bouteflika ?
Sofiane A�t-Iflis - Alger (Le Soir) - Sous son r�gne � la t�te du minist�re de l�Agriculture, le fameux tubercule qu�est la pomme de terre a eu � toiser de haut, vraiment de haut, les Alg�riens. Pourtant que d�argent englouti pour fertiliser un secteur agricole longtemps laiss� en jach�re et, partant, booster la production agricole nationale. Pour ce labeur, Sa�d Barkat, arrach� � la m�decine qu�il pratiquait � Biskra o� il avait son cabinet pour se voir confier, en 2000, le poste de ministre de l�Agriculture, a dispos� d�une enveloppe � donner le tournis : 340 milliards de dinars, affect�s au Plan national de d�veloppement agricole (PNDA). Plusieurs saisons de labours et de semailles plus tard, l�Alg�rien n�est pas parvenu � trouver le produit agricole � port�e de sa bourse, encore moins � manger bio. Disposer d�autant d�argent et r�ussir une telle contre-performance, il faudra avoir n�cessairement mal attel� les b�ufs et sem� hors sillon. C�est justement ce qui est reproch� � Sa�d Barkat. L�argent du PNDA a fait l�heur de privil�gi�s sans qu�il profite � l�agriculture � laquelle il �tait destin�. Rien que dans la wilaya de Djelfa, le d�tournement, dans le cadre de la GCA, est �valu� � 140 milliards de dinars. L�affaire est du domaine public. Comme le sont d�sormais les scandales dont Al Khabar Al Ousboui a fait cas dans sa r�cente livraison. Ainsi, l�on apprend que 70% des aides destin�es aux 14 wilayas du Sud ont b�n�fici� � la seule wilaya de Biskra dont est originaire le ministre. Le pr�sident Bouteflika aurait m�me eu � faire la remarque � Sa�d Barkat en plein Conseil des ministres. Il lui aurait dit : �Je ne comprends pas qu�autant d�argent soit destin� � cette seule wilaya et puis qu�il ne profite pas aux m�ritants.� On apprend aussi que lorsqu�il �tait ministre de l�Agriculture, un certain A. Nabil, qui compte parmi ses amis d�enfance, se permettait le rare privil�ge de recevoir ses partenaires �trangers au si�ge m�me du ministre. On apprend enfin que Amar Sa�dani, l�ex-pr�sident de l�APN, a b�n�fici�, lui, d�aides �valu�es au total � 300 milliards de centimes. Passe sur la location � 36 000 euros par jour d�avions pour la lutte antiacridienne. Des avions qui n�ont pas eu � d�coller et dont la location a �t� pay�e pour une p�riode de 90 jours. C�est sur un tel sinistre que Sa�d Barkat fera ses adieux au minist�re de l�Agriculture pour aller tr�ner � la t�te du minist�re de la Sant�. L� aussi, il n�est pas rest� sans faire parler de lui. Le 21 juin dernier, il s�est rendu l�auteur d�une circulaire qui autorise les directeurs de la sant� au niveau des wilayas � d�livrer des quitus pour l�implantation et l�ouverture de pharmacies en milieu urbain. L�Ordre des pharmaciens, �veill� aux desseins inavou�s d�une telle circulaire, a d�nonc� promptement la mesure, mena�ant m�me de saisir le conseil d�Etat. Pour l�Ordre des pharmaciens, la circulaire foule aux pieds le dispositif r�glementaire qui dispose que pour l�ouverture d�une pharmacie, il faudra une autorisation d�installation du minist�re de la Sant� et d�une inscription � l�Ordre des pharmaciens. Sa�d Barkat se maintiendra-t-il au gouvernement en d�pit de ces scandales qui le rattrapent les uns apr�s les autres ? C�est le pr�sident Bouteflika qui tranchera entre sauvegarder une amiti� et sanctionner, pour le moins qu�on puisse dire, de graves manquements � l��thique de gestion.
S. A. I.

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