Vox populi : Le MJS à la croisée des chemins

Voilà deux années et quelques mois que Djiar est à la tête du secteur de la jeunesse et des sports, l’a-t-il pour autant promu, comme il était attendu, sommes-nous curieux de nous interroger ? Son prédécesseur, Yahia Guidoum, a laissé une bonne impression au sein de l’opinion publique, du fait de la vitalité qu’il a réussi à impulser au secteur, mais aussi grâce aux actions qu’il a menées : entre autres, le combat qu’il a déclaré aux barrons du foot et qu’il n’a pas pu mener à terme, à cause de nombreuses interférences. Djiar est tout à fait à l’opposé.
Mis à part les sorties routinières, pour visites d’inspections, qu’il a effectuées jusque- là, aucune action concrète, en revanche, ne peut être comptabilisée à son actif et en faveur du secteur. Sa discrétion, mais aussi ses hésitations le placent dans une inconfortable situation. A commencer par a loi 4-10 , relative à l’éducation physique et aux sports, dont une partie des textes d’application demeure en souffrance, rendant un nombre important de structures et d’organes sportifs illégaux. Une situation inédite qui ne semble pas inquiéter outre mesure le MJS. L’organisation du renouvellement des instances et structures sportives (clubs, ligues, fédérations et Comité olympique) a accusé du retard, du fait de l’intervention traînarde du MJS. D’ailleurs, les clubs et les ligues avaient entamé ledit processus sans directives aucune de la part du département de Djiar. Dans chaque wilaya, l’interprétation des textes en vigueur était telle que chacun allait à sa guise, sous les yeux impuissants, dans certains cas, et dans d’autres cas complices des DJS. De ces cas, de lourdes conséquences ont apparu présentement et qui polluent la vie des clubs. N’at- on pas vu des clubs à deux directions se réclamant toutes d’une légitimité sans faille ? Tous les présidents de club et ceux des ligues jouissent-ils des justificatifs scolaires, tel qu’exigé par les dispositions réglementaires les concernant ? Ou encore, tous les dirigeants sportifs, élus pour le mandat 2008-2012, ne cumulent-ils pas comme l’a interdit le décret de non cumul ? Nonobstant toutes ces tracasseries, le MJS a montré une fébrilité dans la gestion du dossier du COA. A ce jour, bien que son mandat ait largement été consommé, ce dernier ne s’est pas renouvelé. Le cas des fédérations de cyclisme et celui d’escrime restent suspendus. Concernant la fédération d’escrime et la manière dont se sont déroulées les élections, c’est le MJS qui doit en assumer les effets. De bourde en bourde, Djiar a passé deux années à la tête du secteur en essayant de faire passer un organigramme, lequel organigramme, dont la promulgation est intervenue récemment, a institué une pléthore de directions et de sous- directions dont les missions se ressemblent, créant un chevauchement inévitable. D’ailleurs, cet organigramme est qualifié de populiste aux fins de hisser certains flatteurs aux fonctions supérieures. Dans les couloirs de son département ministériel, une grande partie de ses cadres lui reprochent le fait qu’il ait annulé les conseils de coordination traditionnels. «Depuis sa venue, nous nous ne réunissons pas en conseil de coordination pour prendre les décisions dans la collégialité», est-il dit. Il est de même pour ce qui est du volet de la jeunesse. Là ne s’arrête pas le réquisitoire. Les travailleurs appartenant aux corps de l’administration chargée de la jeunesse et des sports attendent toujours la promulgation de leur statut particulier. Un statut que l’administration, avec la complicité passive d’un syndicat (UGTA) ne représentant rien, a confectionné et négociée avec la Fonction publique et le SGG. Le tout loin des travailleurs et sans aucune consultation préalable. A tout cela, il est significatif de recenser le nombre de DJS nommés jusque-là, mais intérimaires. A un intérimaire, l’on peut tout demander, n’est-ce pas ? De retour des Jeux méditerranéens de Pescara, bien que les pronostics émis auparavant n’aient pas été atteints, le MJS, contre toute attente, a félicité les fédérations pour les résultats réalisés ! Un fait nouveau ! Savait-il au moins que lors de l’édition précédente, la récolte algérienne en termes de médailles a été de 29 dont 9 en or. Or en 2009, elle a été de 17 médailles dont seulement deux en or. Inutile de rappeler qu’en 2001, les médailles algériennes étaient de 32 dont 10 en or. Le recul est net, sauf pour le MJS version Djiar. A moins que l’échec ait changé de sens. Et la réussite aussi. Le secteur de la jeunesse et des sports a besoin d’une politique faisant de lui un ministère de souveraineté, car la jeunesse est présente partout (presque dans tous les secteurs gouvernementaux). Des politiques, il n’en a pas besoin. C’est là une évidence que beaucoup refusent d’admettre.
Un citoyen



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