Une question de productivit�
Ainsi, le Dr Abdelhak Lamiri, �conomiste, universitaire et sp�cialiste en management, rel�ve la corr�lation entre salaire et productivit�, ce que per�oit et produit hors hydrocarbures chaque Alg�rien. Si d�un point de vue social, on peut �valuer le salaire d�un travailleur moyen en charge d�une famille de quatre personnes entre 25 et 30 000 DA, il en est autrement du point de vue de la logique �conomique. Partant de cette logique, cet universitaire constate que l�Alg�rien produit pour seulement 8 � 9 000 DA, soit moins que l�actuel SNMG. Pour cet expert, le rel�vement du SNMG ne devrait pas d�passer les 3 000 DA, soit un seuil salarial de 15 000 DA. Car � moins d�une d�cision politique, d�un engagement de l�Etat, la capacit� de financer une hausse cons�quente des salaires reste incertaine en cas de chute des cours du p�trole. En relevant que 30 � 40 % du SNMG est financ� gr�ce � la rente p�troli�re. Ainsi, la hausse du SNMG est possible mais jusqu�� un certain plafond, et pourrait �tre applicable imm�diatement, d�s janvier prochain.

La hausse, un rattrapage
Comme cette hausse du SNMG est possible imm�diatement mais ne serait qu�un moyen de �corriger� l�inflation qui a cumul� jusqu�� 12 %, durant les deux derni�res ann�es. C�est ce que le consultant �conomiste Ali Harbi rel�ve en estimant que le SNMG revaloris� ne saurait d�passer les 14 500 � 15 000 DA. Pour ce consultant, la hausse escompt�e n�est r�ellement qu�un �rattrapage � de la perte du pouvoir d�achat, d�autant que le dinar a fortement perdu de sa valeur (30 %) et que l�inflation r�elle est sup�rieure � 5 %. Or, si la hausse du SNMG est d�cid�e plus importante, Ali Harbi estime que le secteur �conomique ne pourra suivre, l�entreprise alg�rienne p�tira d�un probl�me de comp�titivit�, d�une structure de charges contraignante. Or, cette entreprise ne pourrait absorber plus de 10 % d�augmentation du SNMG et, selon cet expert, risque d��tre ��touff�e�. Pour ce consultant, l�Etat devrait soit accompagner l�entreprise par des mesures � m�me d�am�liorer sa comp�titivit� ou d�augmenter le nombre des travailleurs de la Fonction publique, et donc de la masse salariale. En notant qu�une telle hausse permettrait de compenser l�impact n�gatif des d�parts massifs � la retraite.

Seulement 5 000 DA d�augmentation, sinon�.
Quant au professeur d�universit� et consultant international Abderrahmane Mebtoul, il estime que le SNMG pourrait augmenter de 5 000 DA, atteignant le seuil de 17 000 DA. M�me si d�aucuns plaident pour un salaire double, voire triple. Car tout triplement du salaire dans la conjoncture actuelle entra�nerait, selon cet �conomiste, �une d�rive inflationniste incontr�lable qui p�naliserait les couches sociales les plus vuln�rables�. Selon le professeur Mebtoul, un SNMG au-del� de 18 000 DA semble non pertinent dans la mesure o� la productivit� en Alg�rie est l�une des plus faibles au monde, et que bon nombre d�entreprises ne pourraient pas supporter cette hausse des salaires. Or, une augmentation de 5 000 DA n�cessite, selon cet universitaire, une injection additionnelle annuelle de 300 milliards de dinars (4 milliards de dollars) dans la masse salariale. Et tripler les salaires implique, note cet �conomiste, de multiplier par 5 ce montant, soit quelque 1 500 milliards de dinars. Ce qui pourrait �tre �conomiquement impossible, au regard de la situation des finances publiques.

Et le contexte ?
En somme, la hausse du SNMG est, certes, possible, avec effet imm�diat et peut �tre pertinente politiquement et socialement, r�pondant � une vell�it� populiste. Mais elle ne saurait cependant exc�der les 2 000 � 3 000 DA, voire les 5 000 DA. Ce qui est d�risoire, d�autant qu�une augmentation plus cons�quente risque, selon les experts, de p�naliser l�entreprise alg�rienne. Cela dans le contexte contraignant d�une �conomie encore d�pendante de la rente p�troli�re et d�une productivit� faible et d�un montant de transferts sociaux sup�rieur � 10 % de la richesse nationale. Mais aussi au regard d�une inflation ma�tris�e mais encore importante et pouvant s�aggraver, d�un appauvrissement perceptible de la population et d�un partage toujours in�gal des fruits de la croissance �conomique. Eu �gard aussi � la persistance d�un r�gime indemnitaire encore brid�, d�un management, une gouvernance tant �conomique que politique encore al�atoire, de r�formes �conomiques et sociales encore inachev�es et d�une lisibilit� et visibilit� elles aussi al�atoires.
C. B.

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