Actualit�s : A�N TURCK (ORAN)
Un sit-in tourne � l��meute


Il y a trois jours, rien n�indiquait que la contestation citoyenne qui avait eu lieu dans la localit� d�El An�or (da�ra d�A�n Turck), o� une dizaine d�habitants avaient observ� ce samedi un sit-in devant l�entr�e de l�une des carri�res situ�es au niveau de leur r�gion, responsables selon les manifestants de la d�gradation de leur �tat de sant�, allait se transformer en une �meute qui a �clat� durant la matin�e d�hier.

Selon la gendarmerie, ils �taient environ 2000 personnes � manifester en bloquant l�acc�s � la carri�re g�r�e par des Turcs, puis ont us� de cocktails Molotov lorsque les affrontements entre eux et la gendarmerie ont �clat� vers 10 heures du matin. Le sit-in en question avait �t� maintenu par un piquet de gr�ve � travers la mise en place de deux tentes sur les lieux et ce, depuis le samedi 24 octobre 2009. Hier matin les contestataires ont d�sign� un comit� de n�gociation qui devait s�entretenir avec la gendarmerie et les autorit�s concern�es. N�ayant plus de raison d�occuper davantage les lieux puisqu�un comit� avait �t� d�sign�, le colonel Bidel expliquera � la presse que l�intervention de la gendarmerie �tait n�cessaire pour r�tablir l�ordre public, d�o� l�utilisation de gaz lacrymog�nes face � la d�termination des manifestants. L�on saura selon notre interlocuteur que deux jeunes parmi les manifestants ont �t� l�g�rement bless�s et �vacu�s vers les urgences. Toujours selon notre interlocuteur, la gendarmerie a pu arr�ter le meneur de cette manifestation. Il s�agit d�un repris de justice qui avait d�j� purg� une peine de dix ans de prison et qui serait derri�re cette manifestation de col�re. Cet individu aurait contact� la soci�t� T�rk pour n�gocier avec ses responsables une contrepartie �valu�e � 600 millions de centimes pour leur assurer le calme. En cas de refus, il pousserait les habitants � manifester. Sur les lieux, l�odeur des gaz lacrymog�nes empestait l�atmosph�re et des manifestants encagoul�s usaient de cocktails Molotov et de jet de pierres contre la gendarmerie qui avait d�j� d�p�ch� sur les lieux deux escadrons d�ploy�s dans les zones dites sensibles au niveau du village d�El An�or. Plusieurs arrestations furent op�r�es parmi les manifestants. Les autres contestataires semblaient d�cid�s � ne pas l�cher prise et s��taient mis en faction face � la gendarmerie qui prot�geait l�APC et l�acc�s au village. C�est ainsi que les �chauffour�es se sont poursuivies jusqu�en d�but d�apr�s-midi. Selon les citoyens que nous avons rencontr�s, entre les explosions de mines utilis�es par les carri�res pour la destruction des roches, qui causent des nuisances sonores, sans oublier la poussi�re et la pollution qui affectent la sant� des habitants, les manifestants d�plorent en plus les d�sagr�ments de la d�charge d�El An�or. �Autant dire qu�ils veulent nous chasser de chez nous�, nous confient des jeunes en col�re. Durant le sit-in de samedi dernier, les manifestants avaient fait savoir que �pas moins de 2 500 personnes, notamment des enfants, souffrent actuellement de maladies respiratoires et autres maladies chroniques. �, tout en �voquant la n�cessit� de l�intervention des autorit�s comp�tentes pour la pr�servation de l�environnement. �Quelque 500 engins travaillent au niveau des trois carri�res situ�es � El An�or. Vous ne pouvez pas savoir � quel point ces engins sont polluants, sans oublier les d�g�ts occasionn�s sur nos habitations. D�ailleurs regardez par vous-m�me les importantes fissures sur les murs�, avaient alors d�nonc� les personnes qui avaient pris part au sit-in. Apr�s trois jours d�attente et constatant que les autorit�s locales n�avaient pas r�agi face aux dol�ances exprim�es samedi, la contestation a pris un autre tour, selon les manifestants, qui disent ignorer ce chantage qu�aurait exerc� cet individu, tout en pr�cisant : �Nous nous sommes mis en col�re lorsque la gendarmerie a tent� de nous d�loger de notre sit-in et lorsque les arrestations ont commenc�. De plus, tenez, ils utilisent des gaz lacrymog�nes p�rim�s datant de 2003 d�o� cet effet plus qu�insupportable �. Selon une source s�re, environ 18 personnes ont �t� hospitalis�es dont 3 seraient dans un �tat grave. A l�heure o� nous mettons sous presse, un calme pr�caire semble s��tre install� m�me si manifestants et gendarmes demeurent sur les lieux.
Ben Aziz et A. B.

Plusieurs engins appartenant � la soci�t� turque incendi�s et une trentaine de personnes bless�es dont trois dans un �tat grave
Une fois arriv�s au niveau des lieux o� est observ� un sit-in depuis plus de trois jours, nous avons pu constater l�incendie qui a touch� des chalets appartenant aux employ�s des carri�res ainsi que quelques engins endommag�s et d�autres incendi�s par les manifestants durant les affrontements avec la gendarmerie. Questionn�s sur le repris de justice qui aurait n�goci� 600 millions de centimes, somme contre laquelle il assurait le calme au g�rant turc, nos interlocuteurs turcs disent ne rien savoir de cette affaire et que s�il y a eu ce type de marchandage, �a n�a pas �t� fait avec eux. Parmi les employ�s turcs figurent quatre bless�s, dont l�un en chutant de l�un des engins durant les affrontements entre gendarmes et manifestants a eu l�oreille arrach�e. Selon des sources hospitali�res, le nombre de bless�s a atteint la trentaine dont trois dans un �tat grave. Vers 15h30, un renfort d�une dizaine de fourgons de la gendarmerie a �t� appel�, alors que les affrontements avaient repris. A en juger par le red�ploiement des forces de s�curit�, les lieux o� se regroupaient les manifestants allaient �tre investis incessamment. Le nombre d�arrestation ne nous a pas encore �t� communiqu� mais on estime � plus d�une vingtaine de manifestants arr�t�s.
B. A.

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