Actualités : PROPAGATION DU VIRUS DE LA GRIPPE AH1N1 DANS NOTRE PAYS
Le mois de novembre s’annonce difficile


Quatorze nouveaux cas de grippe AH1N1 ont été confirmés samedi dernier par les services du laboratoire de référence de la grippe AH1N1 de l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA). La multiplication des cas indique que le virus est en phase de propagation.

Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Les cas de contamination par le virus de la grippe porcine se multiplient à travers le pays, notamment depuis la dernière semaine du mois d’octobre. Quatorze nouveaux cas ont été confirmés, samedi dernier, par les services du laboratoire de référence de la grippe AH1N1 de l'Institut Pasteur d'Algérie. La saison de la grippe confirme donc les déclarations de l’OMS qui a déjà prévu une importante propagation du virus durant la saison automnale. Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, dans un communiqué rendu public, a annoncé que quatorze nouveaux cas de grippe AH1N1 sont venus s’ajouter à la liste des personnes contaminées. En moins d’une semaine, 39 cas ont été confirmés. Au total, l’Algérie a enregistré, à ce jour, 92 cas de grippe AH1N1. Les cas enregistrés concernent deux ressortissants étrangers, à Oran, âgés de 41 et 28 ans, liés à un foyer local de transmission du virus, un homme âgé de 57 ans résidant à Tizi-Ouzou, récemment revenu de France, une femme de 20 ans, une adolescente de 14 ans, un enfant de 12 ans, un autre de 3 ans et un bébé de 5 mois, tous de Médéa, des sujets contacts de cas déjà confirmés et habitant le même bloc d’habitations, ainsi que trois enfants de Béni-Saf, dans la wilaya d’Aïn-Témouchent, âgés de 9 à 12 ans et sans liens avérés avec les cas précédents. Les derniers cas concernent trois personnes à Alger : un adulte de 42 ans récemment rentré du Canada, un enfant de 9 ans rentré de France et une femme de 41 ans, sujet contact d’un cas déjà confirmé. Le ministère de la Santé assure que pour l’ensemble de ces cas, les mesures médico-sanitaires prévues dans le plan national de lutte contre la pandémie de grippe AH1N1 ont été initiées et que les investigations épidémiologiques se poursuivent. Cependant, le stade de contamination est passé de phase d’importation au stade local. «La répartition par semaine montre que le nombre relativement important de cas diagnostiqués dans la dernière semaine d’octobre est le précurseur d’une phase de circulation locale du virus AH1N1», a précisé le communiqué du ministère de la Santé. Pour rappel, la semaine dernière, le ministère de l'Education a décidé de fermer des écoles à Beni-Saf et à Alger par mesure préventive, à la suite de la confirmation de cas de grippe porcine. Benbouzid a déclaré, samedi dernier, que dans le cas où trois classes sont touchées par la grippe dans un même établissement, ce dernier devra être fermé. Est-il suffisant de fermer une école et de mettre ses élèves en quarantaine, sachant que ces derniers, avant d’arriver dans leur établissement, sont susceptibles d’avoir contaminé d’autre personnes, notamment dans les moyens de transport ?
S. A.

Des gestes simples pour limiter les risques de contamination
 Certaines règles d’hygiène permettent de réduire les risques de transmission du virus de la grippe AH1N1.
- Se laver fréquemment et régulièrement les mains, au savon liquide de préférence, plusieurs fois par jour, notamment en rentrant à la maison et avant chaque repas.
- Utiliser des mouchoirs jetables pour se moucher, éternuer ou tousser.
- Eviter de serrer la main à des personnes inconnues.
- Eviter de s’embrasser. Il est également conseillé l’utilisation de masque en cas de soupçon de grippe. Pour les personnes qui reviennent d’un pays touché par la grippe A-H1N1, il est primordial de s’adresser au poste de contrôle sanitaire aux frontières dès l’arrivée.
- Il est recommandé d’éviter de voyager dans les pays à forte endémicité de grippe AH1N1. Dans tous les cas, les voyageurs sont tenus de se conformer aux consignes données par l’autorité sanitaire du pays d’accueil.
S. A.

EN CAS DE SOUPÇON
Le «3030» à votre écoute
Toute personne ressentant une fièvre supérieure à 38° C, une toux, des courbatures ou une grande fatigue doit appeler le numéro vert 3030 ou consulter le centre de santé le plus proche. Une équipe médicale est mobilisée 24h/24 pour répondre aux appels et préoccupations des citoyens. Des informations supplémentaires sur la grippe AH1N1 peuvent être consultées sur le site web: www. santé.dz
S. A.

Les signes à ne pas négliger
Toute personne ayant séjourné dans une zone touchée par la grippe porcine ou ayant eu un contact avec un cas probable ou confirmé, présentant un syndrome respiratoire aigu bénin ou modéré avec de la fièvre à plus de 38° C, peut être considérée comme cas possible.
S. A.

PROFESSEUR SALIM NAFTI (CHU MUSTAPHA):
«Le vaccin ne garantit pas une immunité à 100 %»

Selon le professeur Salim Nafti, chef de service pneumologie au niveau de l’hôpital Mustapha-Pacha, à Alger, la grippe porcine est moins dangereuse que la grippe saisonnière. «Les décès dus à la grippe saisonnière représentent une proportion de 1% tandis que pour ceux liés à la grippe porcine, elle est de 0,3 %», a expliqué le professeur. Toutefois, le professeur estime que le vaccin permettrait de se protéger, même si l’immunité n’est pas garantie à 100 %. Ainsi, selon le professeur, le gouvernement aurait pu investir plus dans la grippe saisonnière que dans la grippe porcine. Le professeur Nafti rappelle également qu’il est primordial de respecter les règles d’hygiène pour limiter la contamination.
S. A.

PROFESSEUR MESBAH (CHU EL-KETTAR) :
«Les mesures de prévention limitent la propagation»

La prévention reste, selon le professeur Mesbah, du service des maladies infectieuses de l’hôpital El-Kettar, à Alger, l’unique moyen de lutter contre la contamination et la propagation du virus de la grippe AH1N1 en attendant l’arrivée du vaccin. Ces mesures de prévention universelles, selon le professeur, ont déjà montré leur efficacité dans les autres pays. «Il ne faut pas paniquer, car aucun pays n’a eu le vaccin durant la première vague de la grippe», rassure le professeur. Et d’ajouter que même si le nombre de cas va encore s’élever, le taux de décès, quant à lui, reste comparable à celui de la grippe saisonnière. Toutefois, rappelle-t-il, un diagnostic précoce et une prise en charge immédiate permettent de mieux détecter la grippe et donc de freiner au mieux la propagation du virus et limiter la prolifération des cas. Cependant, il y a des indices rassurants, selon le professeur Mesbah, notamment le caractère bénin de la grippe.

VACCIN CONTRE LA GRIPPE SAISONNIÈRE
Un quota insuffisant

Alors que l’arrivée du vaccin contre la grippe saisonnière est annoncée pour cette semaine, une source qui a préféré garder l’anonymat estime que la polémique faite autour du vaccin va créer un rush pour son acquisition. A cela s’ajoute la panique des gens quant à une éventuelle contamination par le virus de la grippe porcine. «Tout le monde voudra se vacciner», dira notre source. Or 1,5 million de doses est un quota insuffisant pour couvrir toute la population. D’ailleurs, même le département de la Santé l’a reconnu. Pour faire face à cette «pénurie», seules les personnes à risque et celles âgées de plus de 65 ans auront droit au vaccin. Mais l’on se demande si le ministère de la Santé a bien comptabilisé la population concernée, lorsque l’on sait que les asthmatiques, à eux seuls, représentent un million et demi de personnes. Notre source estime qu’à partir du moment où l’Algérie a signé un accord de partenariat avec le laboratoire Sanofi Pasteur, il aurait pu acquérir un quota plus important de doses de vaccin contre la grippe saisonnière. L’on se demande alors pourquoi cette «timidité» quant à passer des commandes plus importantes ?
S. A.





Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2009/11/02/article.php?sid=90683&cid=2