Le Soir d'Algérie

La qualification de l’équipe nationale pour le Mondial 2010 en Afrique du Sud, obtenue de haute lutte mercredi à Oumdorman (Soudan) face aux Egyptiens (1-0), a donné lieu à une liesse populaire à Sétif, à l’instar de toutes les autres régions du pays.
Au coup de sifflet final, les rues de la capitale des Hauts-Plateaux ont été envahies par des milliers de personnes, toutes couches sociales confondues, sorties pour rendre hommage aux membres du «commando de l’expédition soudanaise» et saluer leur combativité, leur engagement, leur détermination et leur volonté de vaincre devant les Pharaons. Des fumigènes ont été allumés dans les rues de Sétif et les localités avoisinantes, alors qu'un concert non-stop de coups de klaxons retentissait dans les rues, après qu'une puissante clameur fut sortie des cafés et des maisons où le match était suivi à la télévision. Immédiatement, les Sétifiens sont sortis dans les rues en chantant, s’embrassant, le plus souvent un drapeau à la main ou sur les épaules, pour se ruer vers la place de l’Indépendance où trône la célèbre fontaine d’Aïn-el-Fouara, là où les victoires sont fêtées.
«Nous l'avons méritée !»
Des cortèges de voitures avec leurs passagers au-dessus des portières et brandissant le drapeau national ont rapidement paralysé la circulation, participant au concert et au capharnaüm ambiant. «C'est tout simplement formidable !» hurlait Saïd, un chauffeur de taxi, après avoir arrêté sa voiture au milieu de la rue. «Nous serons en Afrique du Sud, nous avons mérité cette qualification !» clamait Bachir, lui aussi engoncé dans un maillot de couleur verte. Quelques minutes seulement après le «but en or» d'Antar Yahia, les fans sont sortis comme un seul homme de chez eux, des magasins et des cafés de la ville de Sétif, hurlant sans retenue «one, two, three, viva l’Algérie !» «Je crois que je vais m'évanouir ! Je suis tellement heureux !» s'est enthousiasmé Saïd, un policier présent aux côtés des 15 000 supporters réunis sur la place d’Aïn-el-Fouara. «C'est le match le plus important de notre histoire», commentait, de son côté, Hadja Aïcha, 70 ans. Et d’ajouter : «Je n'ai jamais été aussi heureuse de ma vie.» Au son des avertisseurs sonores, le peuple sétifien a tenu à envoyer un message, repris en chœur, à ses joueurs. «L’Algérie est très fière de vous ! Vert, blanc, rouge, Algérie mon amour !» La fête n'est pas près de prendre fin à Sétif.
I. S.